Sportifs de l'année 2020 : Robert Lewandowski, le festin du nouveau roi

Sport : Football
Nombre de points : 80
Nombre de citations : 18
Meilleur classement : 3e
Classement 2019 : Non classé

Parce qu'il a tout gagné, parce qu'il n'a fait que marquer et parce qu'il est l'individualité la plus marquante du collectif le plus impressionnant de 2020. Robert Lewandowski, c'est l'évidence. La seule certitude à laquelle se raccrocher dans cette année sans queue ni tête, sans logique et sans direction. Dans la grande pagaille de 2020, le Bayern et Lewandowski ont agi comme de solides repères. Ils ont roulé sur 2020 pour en faire une autorouteà quatre voies, n'ont perdu qu'une seule rencontre (!) et raflé l'ensemble des trophées possibles : Coupe d'Allemagne, Supercoupe d'Allemagne, Bundesliga, Supercoupe de l'UEFA et, évidemment, Ligue des champions.

Au bout de cette symphonie parfaite, il faut un homme pour finir le travail. Robert Lewandowski fut un impeccable bourreau. Avec 40 buts (en 36 matches), il s'est même offert le luxe de toiser tous les meilleurs buteurs d'Europe à commencer par Lionel Messi et Cristiano Ronaldo. Après des années passées dans leur ombre, à attendre son heure patiemment en enfilant les buts mais en ratant toujours cette fichue dernière marche, le Polonais goûte sa revanche en cette année 2020 où il ne pouvait décemment pas faire mieux. A 32 ans, son couronnement est tardif mais il récompense une stupéfiante régularité. Il ne lui manquait que l'année référence, celle qui met tout le monde d'accord.

Arrivé au Bayern en 2014, la machine de Varsovie s'était surtout heurtée à ses propres limites : d'une constance incroyable en Bundesliga (cinq fois meilleur buteur sur les sept dernières saisons) et en phase de poule de Ligue des champions, il avait souvent calé au moment des matches couperets du printemps. Depuis son mémorable quadruplé en demi-finale de Ligue des champions contre le Real Madrid en 2013 avec Dortmund, il n'avait même plus jamais, jusqu'à cette année, été décisif dans les rencontres à élimination directe. Cette fois, il a marqué lors des 8es de finale aller et retour, du quart et de la demie. Ne lui a manqué qu'une réalisation en finale pour signer le Grand Chelem.

Buteur d'instinct, il remet au goût du jour un poste, celui d'avant-centre de surface, passé de mode face aux déferlantes Messi, Ronaldo, Neymar, Mbappé. Mais personne n'est aussi fort que Lewandoski dans les 16 mètres. Finisseur hors-pair, il n'a pas d'équivalent dans le jeu dos au but et s'impose comme la dernière pièce parfaite du onze bavarois. Annulé cette année, le Ballon d'Or lui était évidemment destiné. Parce qu'hormis Manuel Neuer, dans un autre registre, personne n'a été aussi décisif cette année. 2020, c'est l'année du Bayern et de Lewandowski.

25 février et 8 août : Son chef d'œuvre personnel en Ligue des champions cette année. En 8e de finale, le Bayern affronte Chelsea pour un choc indécis. Au mois de février, le Bayern n'est pas encore tout à fait ce monstre qui dévore tout ce qui se présente sur son passage. Mais le raz-de-marée de Stamford Bridge (0-3) va assez clairement dévoiler à l'Europe entière le gouffre qui sépare les Bavarois des autres. Sur la double confrontation, séparée de plus de cinq mois à cause du Covid-19, Robert Lewandowski va inscrire trois buts… et délivrer quatre passes décisives. Avant de démolir les Blues, le Polonais n'avait plus inscrit le moindre but en phase finale de C1 depuis… 2013 ! Ça valait le coup d'attendre.

4 juillet : Finale de Coupe d'Allemagne. Le Bayer Leverkusen donne plus de fil à retordre que prévu aux Munichois (4-2). Heureusement, Lewandowski y va de son doublé pour plier l'affaire. Un doublé et un deuxième trophée.

14 août : S'il ne fallait retenir qu'un match en 2020, ce serait celui-ci. Le Barça, référence du début des années 2010, se fait désosser par le Bayern, nouvel étalon du football européen (8-2). Lewandowski y va bien sûr de son pion dans cette corrida qui dévoile autant les failles du Barça que la majestuosité du collectif des futurs champions d'Europe.

23 août : Le premier grand titre international de sa carrière. Lewandowski ne marque pas en finale mais il termine meilleur buteur de la compétition (15 buts en 10 matches). En cet fin d'été, il gagne sa place parmi les très grands.