Loeb, monsieur Plus

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4. Sébastien Loeb (France - Automobile) 63 points
5. Valentino Rossi (Italie - Motocyclisme) 61 points
6. Cesar Cielo (Brésil - Natation) 53 points
7. Alberto Contador (Espagne- Cyclisme) 45 points
8. Jenson Button (Grande Bretagne - Formule 1) 38 points
9. Kobe Bryant (Etats-Unis – Basketball) 24 points
10. Kenenisa Bekele (Ethiopie - Athlétisme) 21 points

Parce qu'il a encore gagné des suffrages de "plus grand pilote de rallye de tous les temps" en repoussant les limites de la gloire. Le constat brut laisse rêveur : son 6e titre WRC consécutif le place deux crans au dessus les Finlandais Juha Kankkunen (1986, 87, 91, 93) et Tommi Mäkinen (1996-99). Quant aux autres, ils ont été au mieux consacrés deux fois (Röhrl, Biasion, Sainz et Grönholm).

En 2009, l'as de Citroën a aussi ajouté sept victoires à son palmarès, désormais quasiment somme des récoltes de Marcus Grönholm (30) et de Carlos Sainz (26). Le Français a atteint ce quota à l'issue d'une saison curieusement découpée en trois parties. Une série de cinq victoires (Irlande, Norvège, Chypre, Portugal, Argentine) a d'abord entretenu le rêve secret d'un Grand chelem. Puis une mauvaise passe de cinq épreuves l'a rangé derrière Mikko Hirvonen (Ford) au championnat. Le dos au mur, il a gagné sur le bitume catalan devant son équipier Dani Sordo, ce qui lui a offert la liberté de son destin au pays de Galles ; dont il a fait un usage sublime.

"J'ai attaqué comme un sauvage", confia-t-il à propos de sa chevauchée rageuse du samedi gallois. Un vocabulaire cru, rarissime dans sa bouche, pour quelque chose qui a proprement fait halluciner Daniel Elena. "Seb prenait des virages à fond que je n'annonçais pas à fond ! Sur le coup, je me suis dis 'Qu'est-ce que je fais ?' Puis,j'ai décidé de le laisser faire", expliqua le navigateur. Le crack était dans un état jusqu'alors ignoré de son aiguillon. Dans un autre monde, absolument transcendé. Pour aller au bout d'une mission dont le but était de faire mal. "Sébastien a un peu tué moralement Mikko", a confié Christian Loriaux, directeur technique de Ford World Rally Team. Poussé à attaquer encore à deux spéciales de l'arrivée pour sauver ses 18 secondes d'avance, Loeb a connu la délivrance lorsque Hirvonen brisa une attache de capot avant sur un piqué, de retour d'un saut. Une faute technique que n'aurait jamais commise le Tricolore, qui prend toujours grand soin de reposer sa C4 à plat après une envolée.

Il faut se réjouir de ce combat parvenu à son terme, qui a saisi la France en haleine un dimanche matin, et oublier qu'un sacre prématuré lui aurait assuré une participation au GP d'Abou Dhabi de Formule 1, dans une Toro Rosso. Une "opé" comme les aime Red Bull. Une expérience "pour le plaisir", "à probablement trois secondes au tour" de l'avant dernier a-t-il admis.

26 avril : Il règne au pays de Fangio, un autre quintuple champion du monde : cinquième victoire consécutive en autant d'apparitions cette saison. Tout va bien... Surtout que Mikko Hirvonen (Ford) a cassé. Il compte 19 points d'avance sur son équipier Dani Sordo (Citroën) et 20 sur le Finlandais.

24 mai : Troisième du Rallye d'Italie, il reçoit une pénalité de deux minutes pour avoir roulé harnais dégraffé (ainsi qu'Elena) avant un changement de roue. Il recule au 4e rang. Il est arrivé en Sardaigne avec tellement d'avance au championnat que Ford n'a pas songé à empêcher Latvala de gagner pour préserver les chances de Hirvonen. Latvala prive de deux points son compatriote, battu d'une unité en fin de saison.

13 juin : la mauvaise Grèce. L'équipage de la C4 N.1 connait son accident de loin le plus violent en compétition en faisant cinq tonneaux. Hirvonen gagne et revient dans la course au titre.

6 septembre : la série noire continue. Septième en Pologne à cause d'une suspension brisée sur une souche invisible, battu à la régulière par Hirvonen en Finlande, il fête sa victoire en Australie avant une décision zélée des commissaires. La photo d'une biellette que Citroën a oublié de mettre à jour dans le dossier d'homologation vaut une minute de pénalité, et la 2e place derrière Hirvonen. A deux rallyes du dénouement, il compte cinq points de retard sur Hirvonen.

25 octobre : il règne sur le pays de Galles un an après être devenu le premier Français à y vaincre. Une nouvelle fois au terme d'un véritable combat, cette fois contre Hirvonen, qui en fait finalement trop dans l'avant-dernier chrono. 6e titre consécutif.