Vettel voulait tout

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4. Sebastian Vettel (ALL, Formule 1) - 113 points
5. Ryan Lochte (E-U, Natation) - 76 points
6. Sébastien Loeb (FRA, Rallye) - 50 points
7. Usain Bolt (JAM, Athlétisme) - 33 points
8. Cadel Evans (AUS, Cyclisme) - 28 points
9. Casey Stoner (AUS, MotoGP) - 24 points
10. Teddy Riner (FRA, Judo) - 18 points

Parce que son nom était sorti du chapeau sur le fil en 2010 et qu'il a magistralement confirmé. Sans goût pour le suspense. C'est vrai, la Red Bull était plus rapide que la McLaren - et surtout bien plus polyvalente -, mais "Baby Schumi" s'est montré absolument redoutable dans le money time des qualifications. Dans le tour qui compte, sous une pression maximale, il a presque toujours pris l'avantage lorsque Lewis Hamilton et Jenson Button étaient techniquement aussi bien pourvus. A la clé, un nouveau record de pole positions saisonnières (15 en 19 tentatives) qu'il a eu le tact de relativiser : en 1992, Nigel Mansell avait obtenu un meilleur taux de réussite, avec 14 positions de pointe en 16 Grands Prix.

Sa suprématie s'est aussi manifestée à travers son duel en interne : il a fait un meilleur usage de sa Kinky Kylie ("Kylie la coquine", un hommage à Kylie Minogue..), en battant 16 fois sur 19 en qualif Mark Webber, qui avait fait figure de champion du monde l'an dernier. Là, il n'y a pas eu "match" et ce n'est qu'à travers sa malchance de fin de saison qu'Hamilton et l'Australien ont pu partir en vacances en échappant à un sentiment d'impuissance totale. Techniquement, il a fait la différence sur l'adaptation de son style de pilotage aux Pirelli et l'utilisation du fameux aileron arrière mobile DRS.

Occupé à éplucher ses enregistrements télémétriques au fond du stand RBR, il n'a encore cette année jamais été loin d'éteindre la lumière sur les circuits. Stakhanoviste de la perfection, il paraissait habité par une volonté de vaincre encore plus grande. Une rage, presque. Tout juste couronné à Suzuka, il a juré de finir 2011 avec détermination, style et panache. Même Ecclestone a eu pitié de lui et s'est senti obligé d'aller le consoler, à Abou Dabi.

En 19 GP, il n'a curieusement pas battu les 13 victoires annuelles de Schumacher (2004) mais on retiendra sa capacité à gagner dans l'adversité comme en Malaisie (panne de KERS) ou en Turquie (4 tours le vendredi), avec un peu de chance comme à Monaco (problème de radio, relais prolongé et GP interrompu) ou une certaine autorité sur son garage comme en Italie. "Team player" hors pair, il a motivé son équipe pour développer la voiture jusqu'au bout car il sait une chose : la RB8 de 2012 sera étroitement dérivée de la RB7.

. 2 septembre : avec désormais Spa en sus de Monaco, Monza, Suzuka et Silverstone, sa collection de victoires sur les cinq circuits mythiques de la F1 est complète. Seuls Ayrton Senna et Michael Schumacher l'avaient fait avant lui.

. 8 septembre : à Monza, il opte pour des rapports de boîte de vitesses courts car sa machine n'est pas aussi performante que la McLaren en aéro. Le staff n'est absolument pas convaincu. Soit, il concède une médiocre Vmax dans le Temple de la vitesse mais, en contrepartie la RB7 sort des virages comme d'une catapulte. Pole avec 0.5 sec de marge sur Hamilton et promenade dominicale : une démonstration qui assoie sa vision technique et son aura.

. 7 octobre : il n'est pas dans sa nature de faire l'épicier mais à Suzuka il n'insiste pas contre Vettel et Alonso. C'est pour la bonne cause : au bout, le titre de plus jeune double champion du monde de l'histoire, à 24 ans, 3 mois et 6 jours.

. 3 décembre : victoire pour 4e année consécutive à la Course des nations à Düsseldorf, en tandem avec Schumacher. Avant, il était tout content de participer et de gagner avec le "Kaiser". On a maintenant plus l'impression que c'est le maître qui est content de gagner avec l'élève...

. 4 décembre : son humour fait des ravages aux Autosport Awards, grand raout autocongratulatoire du sport automobile surtout britannique. Vagues d'hilarité dans l'assistance lorsqu'il imite à plusieurs reprises le débit robotique et saccadé de Kimi Räikkönen.

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