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Un rapport sénatorial préconise l'assouplissement de la loi Evin pour sauver le sport français

Maxime Battistella

Mis à jour 18/06/2020 à 23:53 GMT+2

Alors que la crise économique consécutive à l'arrêt des compétitions à cause du coronavirus risque de heurter de plein fouet le sport français, un rapport du Sénat voit dans un assouplissement de la loi Evin, qui interdit notamment les publicités pour les boissons alcoolisées dans les stades, une solution pour aider les clubs en difficulté.

Un supporter croate boit une bière pendant la finale France-Croatie lors du Mondial-2018 en Russie

Crédit: Getty Images

Et si l'alcool venait au secours du sport français ? Si le raccourci peut faire sourire et la proposition sembler pour le moins ironique, elle fait partie des préconisations d'un rapport du Sénat pour faire face à la crise économique qui s'annonce. Pour être plus précis, la sénatrice Catherine Morin-Desailly, présidente de la commission de la culture, de l'éducation et de la communication a présenté jeudi l'assouplissement de la loi Evin, votée en 1991, comme une des voies à explorer pour venir en aide au mouvement sportif français.
A cause du coronavirus, près de 200 000 associations sportives ont été soudain forcées d'arrêter leur activité en mars. Et malgré les dispositifs d'aide mis en place par l'Etat comme le chômage partiel, de nombreuses structures ont vu leurs dettes exploser et pourraient en faire les frais dans les mois qui arrivent. Dans le football par exemple, les clubs professionnels auraient fait une croix sur des rentrées financières considérables : entre 500 et 600 millions d'euros selon l'estimation du rapport.
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Entre 30 et 50 millions d'euros de gains annuels par club

"Les dispositifs mis en place pour aider les entreprises et les associations ont certes pleinement bénéficié aux acteurs du sport mais la plus grande incertitude subsiste concernant les mois à venir si ces dispositifs venaient à être levés trop tôt et si le huis clos était imposé dans les enceintes sportives", explique le rapporteur Jean-Jacques Lozach. Pour faire face au risque de faillites et d'effondrement, les sénateurs envisagent donc de permettre aux clubs de faire de la publicité pour des boissons alcoolisées dans leurs enceintes et de vendre de tels produits (dans la limite des 18° d'alcool) tout au long de la saison dans leurs enceintes sportives. Actuellement, ils ne peuvent le faire que dans la limite de dix matches par saison.
Il ne s'agit d'ailleurs pas du premier rapport sénatorial sur le sujet. En 2017, cette piste avait déjà été évoquée et avait fait l'objet d'une projection : entre 30 et 50 millions d'euros de bénéfices annuels pourraient ainsi être espérés pour chaque club. De quoi souffler financièrement. L'été dernier, la ministre des Sports Roxanna Maracineanu s'était toutefois opposée à une telle réforme, mais les circonstances étaient bien différentes.
Parmi les autres préconisations du rapport sénatorial, un déplafonnement de la taxe Buffet sur les droits TV a aussi été mis sur la table. Il s'agirait de réaffecter l'argent récolté par l'Etat dans ce cadre à l'Agence nationale du sport. Enfin, un crédit d'impôts pour inciter les annonceurs à acheter des espaces publicitaires dans les stades ou aux abords des sites de compétitions a été évoqué.
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