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JO Pékin 2022/Patinage artistique : Yuzuru Hanyu - Nathan Chen, roi de l'Olympe contre roi de l'olympiade

ParAFP

Publié 07/02/2022 à 14:57 GMT+1

JO TOKYO 2022 - Stars mondiales du patinage artistique, le Japonais Yuzuru Hanyu et l'Américain Nathan Chen vont se livrer un duel intense à partir de mardi. Le premier, double champion olympique en titre, va tenter de réaliser un triplé historique tandis que le second, triple champion du monde en titre, va tenter d'aller décrocher son premier titre olympique.

Le double champion olympique Japonais Yuzuru Hanyu (à gauche) va livrer un duel féroce face à l'Américain Nathan Chen lors des Jeux de Pékin 2022

Crédit: Getty Images

Le double champion olympique en titre face au triple champion du monde en titre : le duel entre Yuzuru Hanyu, en quête d'un triplé historique malgré une cheville récalcitrante, et Nathan Chen, qui vise lui un premier sacre olympique, promet des étincelles aux Jeux de Pékin à partir de mardi. Arrivé dimanche seulement dans la capitale chinoise, Hanyu (27 ans) n'est cependant pas encore apparu à l'entraînement. Ce qui signifie que la superstar japonaise ne découvrira la glace olympique que le matin-même de la compétition, puisque le dernier créneau avant mardi est prévu dans la patinoire d'entraînement.

Hanyu, pour un premier triplé depuis 94 ans

En jeu pour Hanyu, un rarissime triplé après ses deux premières médailles d'or olympiques en 2014 et 2018. Un exploit réussi une seule fois jusque-là par un patineur, le Suédois Gillis Grafström. C'était il y a près d'un siècle - 94 ans précisément (entre 1920 et 1928). La Norvégienne Sonja Henie a elle réussi la même performance entre 1928 et 1936.
Pour Chen (22 ans), l'homme à l'origine de l'accélération de la course aux quadruples rotations depuis ses débuts internationaux en 2016, il s'agit de couronner une olympiade quasi sans faute. Mondiaux 2018 (sans Hanyu), 2019 et 2021, finale du Grand Prix 2018 (sans Hanyu non plus) et 2019, l'Américain est sorti vainqueur de tous les rendez-vous les plus prestigieux. Mieux encore, il ne s'est même incliné qu'une fois depuis les JO 2018, en ouverture de cette saison olympique. Dans ses face-à-face directs avec Hanyu depuis l'après-Pyeongchang, le bilan est à sens unique : 4 à 0 en sa faveur.
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Yuzury Hanyu, l'homme en or

La rivalité entre Hanyu et Chen porte le patinage artistique vers des sommets inexplorés. Au-delà de l'or olympique, "Yuzu" s'est ainsi mis en tête de s'attaquer au seul "quad" encore jamais réussi en compétition, le quadruple Axel. Le plus complexe puisqu'il s'agit en fait de réaliser quatre tours et demi en l'air.
La principale raison pour laquelle je vais à Pékin, c'est parce que je veux réussir le quadruple Axel
"Bien sûr, je pourrais laisser tomber et trouver d'autres moyens d'essayer de gagner l'or" mais "la principale raison pour laquelle je vais à Pékin, c'est parce que je veux réussir le quadruple Axel", a affirmé le Japonais fin décembre, après l'avoir tenté pour la première fois en compétition aux Championnats du Japon. Mais la rotation a été incomplète et la réception sur ses deux pieds.
"'Yuzu' vise toujours plus haut", explique son entraîneur Brian Orser à la chaîne olympique. "Ce qui le fait continuer, c'est sa loyauté envers ses fans et le fait de continuer à faire avancer le patinage artistique." Chen, devenu en 2016, à seize ans, le premier patineur à réussir quatre "quads" dans un programme - désormais une fourchette basse -, puis cinq l'année suivante, en a même tenté jusqu'à six dès 2018.

Chen, les cicatrices de Pyeongchang

Le talon d'Achille de Hanyu, c'est sa cheville droite récalcitrante, déjà touchée il y a quatre ans. De nouveau blessée l'automne dernier, elle ne lui a permis jusque-là de patiner qu'une fois en compétition cet hiver, fin décembre aux Championnats du Japon. "Vous faites avance rapide, et quatre ans plus tard nous sommes dans la même situation", résume Orser.
En 2018, "Yuzu" avait gagné sa course contre-la-montre. "Je ne suis même pas sur la ligne de départ", estimait-il mi-novembre. Qu'en sera-t-il alors sur la glace chinoise ? Chen, lui, garde un souvenir douloureux des JO 2018. Pour ses débuts olympiques, à 18 ans, le jeune Américain avait trébuché dès la compétition par équipes, puis carrément implosé en individuel (17e du programme court et finalement 5e).
"Si je devais avoir un seul regret, ce serait de ne pas avoir su en profiter", estime-t-il avec le recul. "J'étais un gamin, qui ne savait pas vraiment ce que c'était que des JO"."Quatre ans ont passé et j'ai vécu beaucoup de nouvelles expériences. J'ai réalisé que, au cours de ma carrière, je ne passe que très peu de temps sur la glace en compétition, en particulier aux JO. Si je n'en profite pas, à quoi ça rime ?", philosophe Chen.
Projetés dans un duel de haut vol, tant Hanyu que Chen devront toutefois garder à l'oeil les deux autres Japonais engagés : le jeune Yuma Kagiyama, 18 ans et vice-champion du monde en titre, et Shoma Uno, vice-champion olympique sortant.
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