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Fabien Lecardonnel : « j’ai vécu des sensations incroyables »

Julien Tissot

Publié 24/09/2019 à 16:54 GMT+2

Fabien Lecardonnel, 22 ans, plus connu sous le pseudo « Don’t Play JJ » a signé l’été dernier, à Barcelone, une performance exceptionnelle en remportant le CEP Barcelona pour 110.000 euros, en dominant un field énorme de 1733 joueurs. Retour sur cette folle épopée.

Fabien Lecardonnel

Crédit: Eurosport

Vous êtes relativement peu connu dans le monde du poker Live. Expliquez-nous comment vous avez découvert le poker et pourquoi vous aimez ce jeu.
Je dirais que ma découverte du poker s’est déroulée en deux phases. D’abord, vers l’âge de 12 ans, j’ai commencé à regarder le WPT sur Canal Plus. J’ai été rapidement séduit par la dimension mathématique du jeu, avec les pourcentages qui étaient affichés.
La deuxième phase, c’était lorsque j’avais 17/18 ans, j’ai commencé a joué de petites parties sans mise avec quelques amis, j’ai tout de suite bien accroché ! En 2015, j’ai déposé 30 euros sur un site de poker en ligne. A cette époque, je commence aussi à regarder des vidéos pour comprendre le processus de réflexion des joueurs. L’aspect stratégique m’intéresse énormément et je sens que j’ai des facilités. De plus, en jouant des tournois, l’aspect compétition me passionne. A cette époque, dans la vie, peu de choses m’intéressent et le poker est un peu comme une révélation. J’étais étudiant à ce moment-là, en DUT de statistiques puis en faculté de langues. Je cherchais ma voie. Durant cette période, je m’investis de plus en plus dans le poker.
C’est à ce moment-là que vous lancez un premier challenge online ?
Oui, en 2016, je me lance le défi, avec ma Bankroll de 100 euros, d’atteindre les 5000 euros, en jouant des tournois entre 25 centimes et 1 euros. Je poste un thread sur Club Poker pour d’autres joueurs puissent suivre cette aventure. C’est à ce moment-là que certains joueurs commencent à me donner des conseils. Un en particulier, qui me propose de me stacker à hauteur de 400 euros et de me coacher. Il a vu que j’étais un joueur sérieux qui cherchait à progresser. Je commence à avoir un gros volume de jeu sur de petites limites en jouant des Sit & Go. Mes gains augmentent au fur et à mesure. Fin 2017, je réalise entre 15.000 et 20.000 euros de profits.
Commencez-vous alors à caresser l’idée de devenir joueur professionnel ?
Oui, ça devient un objectif en 2017. J’ai clairement de plus en plus envie de vivre de ce jeu. A cette époque, je mène une vie un peu dingue. Je vais en cours la journée et je joue la nuit. Je dors alors 3 heures par nuit. Je suis épuisé et je décide d’arrêter mes études. Je demande alors à mes parents de me laisser une année pour faire mes preuves. Ils ont été compréhensifs. Je travaille alors beaucoup mon jeu. Je regarde beaucoup de vidéos.
En 2018, je fais une année assez correcte. Ma Bankroll atteint 35.000 euros environ. Mon but à l’époque est de réaliser un certain volume de jeu mais surtout de gagner en rigueur. Je décide alors de moins sortir le soir. Fin 2018, je rencontre un joueur de Cash Game assez expérimenté qui va me coacher. Il me fait décoller, ça a boosté mon niveau de jeu. Je me suis mis à jouer des limites plus importantes. Je commence aussi à donner des cours.
Vous rejoignez alors le site de la Fowan Academy. Comment cela s’est-il passé ?
A la fin de l’année 2018, je rencontre Falcon, un proche de Fowan qui me propose de faire partie du projet du site de coaching. Le coaching pour moi est d’abord une activité annexe. J’en fais alors, au début, 2h par semaine. J’aime bien l’idée d’aborder le jeu sous un autre angle. J’aime répondre aux questions des joueurs sur des Discord. En février 2019, je participe à l’élaboration de la Master Class. Je prends 5/6 élèves sous mon aile et je prends beaucoup de plaisir à le faire.
Quelles sont les spécificités du site de coaching de la Fowan Academy ?
Je dirais que les coachs sont très compétents et très disponibles pour les joueurs. Le contenu est très qualitatif. La Master Class n’a pas d’équivalent sur les low et middle Buy-in. Les vidéos sont faciles d’accès. Les coachs sont des joueurs gagnants, leur activité de coaching n’est pas principale. Ils bossent vraiment beaucoup pour progresser.
A partir de quel moment commencez à jouer en Live ?
Début 2019, je commence à faire le circuit en Live. Je vais notamment à Marrakech, je joue des FPO. Je fais une pause au niveau du online. Les dépenses sur le circuit live sont importantes et ma Bankroll commence à fondre. Je débarque ensuite à Barcelone, à partir de juillet 2019, pour jouer les Flip Flop Series et jouer en Cash Game. Je ne fais aucune place payée.
Et là, vous décidez de jouer le Main Event du CEP Barcelona et vous signez votre One Time. Comment avez-vous vécu cela de l’intérieur ?
Je m’inscris sur ce tournoi à 500 euros, sur lequel 1733 entrants ont été comptabilisés. Je suis éliminé du Day 1A, je reentry et j’arrive au Day 2 avec un gros stack. Je passe la bulle avec 25 Big Blinds et je me retrouve à 10 Big Blinds à 100 joueurs restants. Je passe ensuite plusieurs 20/80 qui me remettent en selle. J’ai vraiment fait les montagnes russes. Au final, à 35 joueurs restants, je me retrouve dans le top 10. Je suis placé, lors du Day 3, en table télévisée. Je reçois des messages des parents et des mes amis. Ces encouragements me donnaient de la force. Mais, au fil du temps, les projecteurs commencent à me donner la migraine. Un peu plus tard, je passe sur une autre table, ça va mieux.
Comment se passe la table finale ?
En table finale, le niveau est assez faible finalement car je me retrouve qu’avec des joueurs récréatifs. Je me sens très bien, j’ai un gros stack. J’ai vraiment la sensation que je vais gagner ce tournoi. Sur cette table finale, je touche beaucoup de belles mains. En Heads-up, avec le finaliste, nous avons réalisé un deal 95.000 euros pour moi et 85.000 euros pour lui, en laissant 15.000 euros à la gagne. Ce qui est fou, c’est que je remporte cette victoire avec une paire de valets, en ayant comme pseudo « Don’t play JJ ». Comme quoi la vie est bien faîte. Lors de cette table finale, j’ai vécu des sensations incroyables.
D’ailleurs, d’où vient votre pseudo « Don’t play JJ » ?
Lors des WSOP, l’un des commentateurs portait un badge avec des « JJ » barré et j’ai trouvé ça drôle. C’est un clin d’œil. J’ai ensuite utilisé ce pseudo sur PMU Poker, qui est une room que j’adore. C’est avec ce nom que je me suis fait connaître.
Qu’est-ce que cette victoire a changé pour vous ?
Je vais pouvoir jouer plus de tournois Live et surtout jouer plus sereinement. Avec ma Bankroll, je peux désormais jouer des tournois au buy-in plus élevés. Depuis, j’ai aussi repris le grind online.
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