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Un héros très discret

Eurosport
ParEurosport

Publié 05/03/2009 à 15:00 GMT+1

Rapide mais réfléchi, Giniel de Villiers (Volkswagen) a obtenu cette année sur le Dakar la victoire qui devait lui revenir un jour où l'autre.

Jeudi 26 février, 09H00 : nous arrivons dans une ancienne carrière des environs de Salzbourg, où Red Bull a choisi de réunir les équipes (Volkswagen, KTM) et pilotes qui portaient ses couleurs au dernier Dakar. Les vainqueurs autos et motos sont donc là... Et cinq semaines après la fin de l'événement, le marathon des relations presse se poursuit. Pendant que Giniel de Villiers se promène en savourant son statu de nouveau lauréat du plus grand rallye-raid du monde, Carlos Sainz démarre trois heures de baptêmes de piste en conditions réelles, c'est à dire musclées, au volant d'un VW Touareg livré à un sol gelé saupoudré d'un blanc qui tient tout juste...
Pas le genre expansif, Giniel de Villiers. Le profil anti-star asumé, en fait. "Quelqu'un de très humble, qui ne se la pète pas", aime à résumer Luc Alphand, vainqueur du Dakar Autos 2006, pour qui le Sud-Africain de 37 ans a tout compris au rallye-raid. "Toujours rapide, jamais agressif", complète parfaitement l'expérimenté navigateur Michel Perrin, lauréat 1994, 95 et 96, et désormais au service de Carlos Sainz.
Accepter de perdre pour gagner
"El matador" espagnol a été le grand déçu de l'édition 2009, futur vainqueur finalement perdu dans un ravin, à deux jours de l'arrivée. Mais après plusieurs revers, Giniel de Villiers ne pouvait nourrir de scrupules. "En 2008, j'avais attendu le Dakar avec impatience, avant l'annulation" , se souvient-il. "C'était une grosse déception, spécialement parce qu'elle suivait celle de 2007, où j'avais perdu le rallye sur un problème mécanique alors que je menais avec plus de 30 minutes d'avance. Cette année, nous avons réussi et effacé ces déceptions".
Premier vainqueur africain, le premier aussi à rouler Diesel. Un pan d'histoire qui lui va bien mais que sa modestie ne peut elle seule supporter. "Nous avons surtout offert la victoire à Volkswagen après cinq ans d'un dur travail", souligne-t-il. Il n'est pas un héritier ni un lauréat de substitution, même si "Carlos (Sainz) est le plus rapide", rappelle Luc Alphand. En fait, l'histoire paraît se répéter étrangement ; choisir son vainqueur après l'avoir fait souffrir comme Hiroshi Masuoka (Mitsubishi), dépossédé d'une victoire méritée en 2001 et récompensé en 2002, ou Stéphane Peterhansel (Mitsubishi), éconduit en 2002 et couronné en 2004.
"A certains endroits, il faut carrément s'arrêter et sortir de la voiture"
En 2007, Giniel de Villiers avait payé pour savoir que la mécanique peut toujours décider autrement. "Ça peut arriver à n'importe qui, je l'ai expérimenté", confirme le résident de Stellenbosch, "un des plus beaux endroits du monde", dans le viticole de la région du Cap. Pourtant, il a toujours été comptable des efforts de sa machine. "On a fait beaucoup de spéciales en sachant qu'on ne pouvait se permettre d'être les plus rapides. On aurait pu, mais c'était risqué. Et pour gagner le Dakar, il faut prendre des risques calculés. Il faut savoir où attaquer et où aller lentement. C'est impossible de remporter la course en essayant de gagner toutes les spéciales. A certains endroits, il faut carrément s'arrêter et sortir de la voiture pour savoir quoi faire", plaide-t-il. Pour lui, "c'est le jeu en rallye-raid". "Sur ce Dakar, notre meilleur moment a été l'étape 12, à l'issue de laquelle nous avons pris la tête sans attaquer. Dirk (ndlr : von Zitzewitz, son copilote) a aussi fait un super boulot en termes de navigation" , se réjouit-il. Et Kris Nissen ne pourra que partager cette analyse. Le directeur de Volkswagen Motorsport a encore bien précisé que le Dakar n'exigeait pas de gagner toutes les étapes, et que ce n'était même pas le but. L'histoire ne retient que le vainqueur final... Un message à peine subliminal adressé à Carlos Sainz.
Malgré les précautions, Giniel de Villiers aurait encore pu se retrouver dans le rôle du perdant à Buenos Aires. Et pas seulement si Carlos Sainz était allé au bout. "Nous avons pris les bonnes décisions aux bons moments cette année, mais nous nous sommes aussi perdus", admet-t-il. "A un moment, nous étions même coincés dans un trou. Au bout du compte, tout dépend de la façon dont vous surmontez ces difficultés, et surtout à quelle vitesse. On ne peut pas se dire qu'un Dakar va bien se passer tous les jours".
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