Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Tournoi des Six Nations | Italie-France | Matthieu Jalibert - Romain Ntamack, un fantasme oublié et ses répercussions

Simon Farvacque

Mis à jour 02/02/2023 à 12:59 GMT+1

TOURNOI DES 6 NATIONS - La perspective d’une association Jalibert-Ntamack est des plus excitantes. Le staff des Bleus avait sauté le pas, à l’automne 2021. Mais l’idée d’aligner ce duo n’a même pas été ravivée par l’absence de Jonathan Danty. La probable titularisation de Thomas Ramos, dimanche en Italie (16h), s’inscrit dans cette logique et le rôle de Matthieu Jalibert a le mérite d’être clair.

Jalibert-Ntamack, association vouée à l'échec ?

Crédit: Eurosport

Le forfait de Jonathan Danty pouvait, timidement, faire renaître ce fantasme. Mais non : l’association entre Matthieu Jalibert et Romain Ntamack n’est plus d’actualité. Laurent Labit, l’entraîneur en charge de l’attaque du XV de France l’a assuré la semaine dernière dans lun entretien accordé à L’Equipe. Oubliez donc l’idée d’un premier centre façon "cinq-huitième" (à mi-chemin entre le demi et le trois-quarts). Au coup d’envoi, du moins.
"Cela peut arriver en cours de match, d’autant plus avec six avants et deux trois-quarts sur le banc", concède le technicien qui rejoindra le Stade Français à l’issue de la Coupe du monde. Il explique pourquoi l’association testée lors de la tournée d’automne 2021 n’est pas jugée viable par le staff des Bleus : "Au niveau international, le milieu de terrain est trop important. La densité physique et l’impact que l’on doit avoir à cet endroit sont obligatoires."
picture

Bergamasco : "De nombreux joueurs italiens ont compris aujourd’hui ce qu’était le haut niveau"

Déficit de puissance

Comprenez : le n°12 doit jouir d’une grande puissance. Ntamack et Jalibert ne font pas le poids dans cette optique, avec leurs 86 kilos respectifs. En l’absence de Danty, c’est Yoram Moefana qui devrait débuter aux côtés de Gaël Fickou, dimanche face à l’Italie (16h), pour le premier match de la France dans le Tournoi des 6 Nations 2023. Le trois-quarts de l’UBB tutoie le quintal et affiche une férocité au contact qui convient aux exigences fixées.
Pour autant, l’idée d’entamer la rencontre avec deux joueurs susceptibles d’endosser le rôle de chef d’orchestre n’est pas oubliée, côté tricolore. "On a choisi de confier la conduite du jeu aux 9, 10 et 15 plutôt qu’à un deuxième n°10 en position de 12", résume l’ancien coach du Racing 92. D’où l’importance de disposer d’un arrière en mesure de se saisir du ballon avec aisance en premier attaquant, que ce soit dans un souci d’alternance ou d’adaptation.
picture

Le pronostic de Lafond : l’Irlande va gagner le Tournoi (et ce n’est pas plus mal)

Ramos d’autant plus précieux ?

Le choix de Thomas Ramos – qui tient la corde pour porter le n°15 à Rome – s’inscrit dans cette logique. L’homme à tout faire du Stade Toulousain a évolué à l’ouverture pendant une grande partie du début de saison, en raison de l’absence de Romain Ntamack sur blessure. Il avait déjà suppléé ce dernier dans le quinze de départ, lors de la finale du Top 14 en 2021, victoire face à La Rochelle à la clef.
Son coéquipier en club, Melvyn Jaminet, connaît certes lui aussi le poste, pour l’avoir occupé avant de se révéler au niveau professionnel en tant qu’arrière avec l’USAP. Il n’a en revanche pas cultivé cette polyvalence. C’est en "pur n°15" qu’il a lancé sa carrière internationale (12 sélections) et qu’il s’illustre avec le club de la Ville Rose. Si Ramos semble l’avoir doublé, c’est avant tout en ayant "profité" de son absence lors de la dernière tournée, mais cet aspect tactique y contribue probablement.
picture

Thomas Ramos en novembre 2022

Crédit: Imago

Cet automne, Jalibert a fait beaucoup avec peu

Reste la question de l’utilisation de Matthieu Jalibert, qui avait affiché cet été dans les colonnes du Midi Olympique son "objectif d’être titulaire" avec les Bleus et dont le statut de doublure paraît acté depuis l’automne. Contre l’Australie début novembre, Romain Ntamack lui a été préféré alors que le Toulousain n’avait plus disputé de rencontre officielle depuis près de deux mois. Un message limpide.
La réponse de Jalibert a été tout aussi marquante. L’essai superbe et libérateur de Damian Penaud face aux Wallabies doit presque autant à sa passe parfaite qu’aux qualités de l’ailier clermontois – qui le rejoindra d’ailleurs en Gironde la saison prochaine. Lors des trois rencontres de cette tournée, le "finisseur" attitré a toujours foulé la pelouse autour de l'heure de jeu. Il n’a pas déçu, montrant tout ce qu’il pouvait apporter en termes de punch, par rapport à un Ntamack plus gestionnaire, peut-être aussi en raison de son manque de compétition.
La qualité des entrées de Jalibert et son épanouissement manifeste peuvent conforter le staff de Fabien Galthié dans son choix, à l’aube du Tournoi. "Bien sûr que Matthieu veut être titulaire, sourit Labit. Mais en novembre, il a été décisif, et sans vouloir montrer qu’il pouvait commencer." L’objectif ultime de 2023 – être champion du monde – prend le pas sur les ambitions individuelles des joueurs, à en croire l’entraîneur de 54 ans : "Personne n’est sorti du cadre en plus de trois ans et demi. Aucune déclaration. Ils savent ce qu’ils veulent." Et leurs coaches semblent savoir ce qu’ils font.
picture

Lafond : "Ntamack a un crédit gros comme celui de la banque Rothschild"

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Plus de détails
Publicité
Publicité