Champions Cup | L'antisèche de Northampton - UBB : Bordeaux-Bègles, un magnifique champion au terme d'une superbe saison

L'Union Bordeaux-Bègles s'est offert le premier titre européen de son histoire en venant à bout de Northampton, ce samedi (28-20) en finale de la Champions Cup. Les Girondins ont amplement mérité de soulever ce trophée, tant au regard de la façon dont ils ont dominé les Saints que de leur magnifique saison sur la scène continentale. Notre antisèche.

Lafond : "On part pour une décennie-UBB"

Video credit: Eurosport

Le jeu : Les dynamiteurs et le rouleau-compresseur

Cette finale entre équipes n'aimant rien davantage que faire vivre le ballon s'annonçait animée et spectaculaire. Elle l'a été, du moins pendant les quarante premières minutes. Sous le toit fermé du Principality Stadium, Northampton et l'Union Bordeaux-Bègles se sont rendu coup pour coup, multipliant les libérations rapides et la recherche d'espaces, sans jamais relâcher l'accélérateur. Surpris d'entrée par l'agressivité anglaise, les Girondins ont très vite haussé le curseur de l'intensité et ont, dans l'ensemble, affiché un peu plus de maîtrise que leurs adversaires en première période. Insuffisant, cependant, pour virer en tête à la pause (20-20).
Bien aidée par l'indiscipline des Saints, qui se sont un temps retrouvés à treize contre quinze, l'UBB a accru sa domination au retour des vestiaires. Et si ses trois-quarts avaient - comme souvent - fait parler la poudre en début de partie, ce sont ses avants, même s'ils ont été dominés en mêlée fermée, qui ont permis à leur équipe de forcer la décision, à l'image de l'essai inscrit par Cyril Cazeaux. Plus puissants, impériaux en touche et énormes au grattage, les hommes de Yannick Bru ont asphyxié ceux de Sam Vesty, incapables d'inscrire le moindre point au cours du second acte. Et contraints, au bout du rouleau, de constater les dégâts.
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Jalibert, maître à jouer couronné : "Il a passé un cap en termes de confiance"

Video credit: Eurosport

Les joueurs : Lucu à la baguette, Penaud fidèle au rendez-vous

Chef d'orchestre de l'équipe la plus prolifique d'Europe, Maxime Lucu a encore tenu son rôle avec brio ce samedi. Sur la pelouse de Cardiff, le demi de mêlée aquitain a dicté le tempo en faisant preuve de justesse et de clairvoyance, ce qui lui a valu d'être élu homme du match par l'EPCR. Auteur d'un doublé en première période, Damian Penaud a fait grimper son compteur d'essais sur l'ensemble de la compétition (14, en 8 matches). Matthieu Jalibert s'est quant à lui retrouvé directement impliqué sur deux essais des siens mais a été moins précis au pied (deux échecs), alors que Maxime Lamothe a été impeccable sur ses lancements en touche.
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Matthieu Jalibert (UBB) s'envole contre Northampton en Champions Cup le 24 mai 2025

Crédit: Getty Images

Du côté anglais, le phénomène Henry Pollock n'a guère réussi à se mettre en évidence, sa seule fulgurance ayant débouché sur un essai finalement refusé. Tommy Freeman et Ed Prowse ont chacun écopé d'un carton jaune, ce qui n'a pas arrangé les affaires de leurs coéquipiers, tandis que Tom Lockett a été remarquable en défense. À noter que les Saints ont perdu trois joueurs importants (James Ramm, George Furbank et Temo Mayanavanua) sur blessure avant même le terme du premier acte, ce qui a probablement pesé dans la balance.

L'action : Jalibert avec détermination, Penaud à la finition

Déjà passeur décisif pour Adam Coleman d'une inspiration géniale après un slalom entre plusieurs défenseurs (22e), Matthieu Jalibert a récidivé dans un registre bien différent juste avant la mi-temps. Le demi d'ouverture bordelo-béglais a d'abord vu son coup de pied à suivre être contré par l'alignement anglais, qui pouvait récupérer le ballon devant son en-but et se dégager. C'était sans compter la détermination du Français, qui a arraché le cuir puis l'a confié à Damian Penaud, qui n'avait plus qu'à conclure.

La stat' : 5

Bordeaux-Bègles est devenu, ce samedi, le cinquième club français à avoir été sacré champion d'Europe, après Brive, Toulouse, Toulon et La Rochelle. Le cercle s'agrandit donc, preuve de la très bonne santé du rugby hexagonal.

La décla : Matthieu Jalibert (beIN Sports)

Après la finale de l'an dernier (contre Toulouse en Top 14, défaite 59-3), on avait tous la tête au fond du seau. On s'était promis qu'on y reviendrait, dans l'une des deux compétitions. On l'a fait, c'est exceptionnel.

La question : La Champions Cup pouvait-elle espérer un plus beau lauréat ?

En début de saison, on attendait le Stade Toulousain, tenant du titre qui paraissait invincible, ou le Leinster, habitué des rendez-vous à très haute altitude. Certains avaient peut-être l'intention de miser sur La Rochelle, mais ils ont dû très vite se raviser. En tout cas, l'Union Bordeaux-Bègles, au palmarès vierge et à l'expérience européenne encore fraîche, faisait - au mieux - figure de sérieux outsider. C'est pourtant bel et bien la bande de Maxime Lucu qui a remporté la Champions Cup, ce samedi à Cardiff. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle ne l'a pas volée.
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Cyril Cazeaux (UBB) célèbre son essai en finale de la Champions Cup, le 24 mai 2025

Crédit: Imago

Au regard de sa campagne continentale, tout d'abord. Les Grenats ont bouclé la phase de groupes avec le plus haut total de points et en ayant éparpillé tous leurs adversaires, sans jamais donner l'impression de faiblir. Ils ont poursuivi ce parcours sans-faute pendant la phase finale, en giflant notamment le Munster en quarts (47-29) et en mettant les Rouge et Noir K.-O. en demies (35-18), ce n'était évidemment pas une mince affaire. Sur l'ensemble de la saison de Champions Cup, l'UBB a inscrit 46,3 points et compté 24,5 points d'avance au tableau d'affichage en moyenne par match. Deux records qui illustrent parfaitement le feu d'artifice permanent qu'ont offert les Bordelo-Béglais sur la scène européenne.
Tout cela n'aurait cependant servi à rien en cas d'échec en finale. Sauf que les partenaires de Jefferson Poirot ont su, en dépit de leur manque de vécu à ce niveau, livrer une performance collective aboutie, entre fulgurances de ses trois-quarts et puissance de ses avants. Les Saints de Northampton, jusque-là redoutables empêcheurs de tourner en rond, se sont retrouvés sans solution. Oui, la compétition européenne doit encore se poser des questions, sur son format ou la réelle plus-value apportée par les franchises sud-africaines. Mais, au moins, elle peut se féliciter d'avoir sacré un magnifique champion.
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