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Clermont - Toulon | "J'ai dit à mon père de racheter une télé" : Peceli Yato, des affres du doute au symbole d’espoir

Simon Farvacque

Publié 26/02/2023 à 00:46 GMT+1

TOP 14 - Peceli Yato a rongé son frein pendant un an. De retour depuis peu, le puissant troisième ligne de Clermont devrait avoir un rôle majeur à jouer dimanche lors de la 19e journée, avec la réception de Toulon (21h05). Son genou gauche n'a pas eu raison de sa carrière, pour la plus grande joie de son père. Reste pour lui à retrouver son plein rendement. L'ASM en a bien besoin.

Peceli Yato, précieux retour dans les rangs de l'ASM

Crédit: Getty Images

"Parfois, je me suis dit que ma carrière était finie. Onze mois, c’est vraiment très long sans toucher le ballon." Peceli Yato a "beaucoup douté", éloigné des terrains pendant un an en raison d’une grave blessure au genou gauche, mais le voici de retour depuis quelques semaines. Et ça déménage. Son triplé face à Castres le 4 février a rappelé le phénomène qu’il est. Alliage de force et de vitesse, le troisième ligne fidjien représente un motif d’espoir très précieux pour Clermont, en ce terne exercice 2022-2023 des Jaunards.
Christophe Urios, à la tête du navire auvergnat depuis mi-janvier, a tout de suite vu en lui un élément-clef. "Il amène cette puissance hors du commun dont on a besoin, comme tout le monde", souligne le truculent entraîneur dans les colonnes du Midi Olympique. Le nouveau coach clermontois doit utiliser cet atout avec parcimonie, pour éloigner au maximum le risque de rechute. Yato n’a joué que 25 minutes face à l’UBB, lors d’une défaite 18-9 le week-end dernier. Mais l’appréhension n’est presque plus qu’un mauvais souvenir.
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"Il m'arrive encore d’y penser un peu…"

"Pour dire la vérité, il m’arrive encore d’y penser un peu, avant le match, admet Peceli Yato sur le site de son club. Mais dès que je rentre sur la pelouse, je suis vraiment libéré de tout cela." Le strap qui ne quitte pas son articulation ? "C’est à la fois préventif, pour mon genou… et bon pour mon mental", sourit le colosse qui pourrait se montrer décisif dimanche à partir de 21h05, à l’occasion de la réception de Toulon dans le cadre de la 19e journée de Top 14. Un défi relatif, à l’aune de la période difficile qu’il a traversée.
"Je suis passé par beaucoup de phases compliquées, raconte-t-il. J’étais triste, mais il fallait continuer à travailler et espérer." Xavier Blanquet, kiné clermontois, abonde : "Il a parfois fallu le bousculer lorsqu’il était dans le dur." Le flanker de 30 ans s’en montre reconnaissant : "Xavier [Blanquet] et Scott [Crean] (préparateur physique, ndlr) m’ont aidé, je sais ce que je leur dois." Yato a aussi pu compter sur un soutien familial : "J’ai beaucoup parlé avec mon père ces derniers mois pour garder l’espoir."
Quand Peceli Yato a pu prévenir son père vivant aux Fidji de son retour à la compétition, il l’a ainsi fait avec "beaucoup d'émotion". Anecdote en prime : "Je lui ai dit de racheter une télé. Il avait cassé l’ancienne après ma blessure. Il m’avait dit que si c’était pour ça, pour avoir tant de peine, il ne voulait plus voir de rugby." La bouderie n’a pas duré, comme se réjouit le troisième ligne de l’ASM : "Depuis, il regarde tous les matches de Top 14 surSky Pacific…" Regardera-t-il la phase finale de la compétition ?

122 kilos lancés à 31,8 km/h

Parce qu’au-delà de la belle histoire, il reste du travail pour Peceli Yato et son équipe, en vue d’intégrer le Top 6. La machine ne tourne pas encore à plein régime. "Peceli a atteint 96% de sa vitesse max. On continue de travailler pour gérer ses accélérations et décélérations, c’est un garçon qui prend très facilement de la masse musculaire et dont on régule au mieux les exercices", détaille Scott Crean, qui évoque une pointe à 31,8 km/h contre le CO : "C’est énorme pour un joueur de 122 kilos."
Des prédispositions qui donnent l’impression qu’il peut jouer partout. Cela ne lui a pas toujours convenu… mais il n’en est plus là : "Avant, je n’aimais pas trop jouer en seconde ligne (son poste ce dimanche, NDLR), aujourd’hui, je m’en fous complètement : 4, 5, 6, 7, 8, peu importe. Même 18 ou 19. Je veux simplement avoir un maillot sur le dos." Voilà une bonne nouvelle pour Urios, avec qui "le feeling est bon", comme rapporté par La Montagne : "Il parle direct, ne cache pas les choses, j’aime ça. Il nous dit pourquoi on est là." Là où Yato a craint de ne plus jamais être.
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Christophe Urios (Clermont) face à Castres, samedi 4 février 2023. / Top 14

Crédit: Getty Images

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