Top 14 - All-in à Castres ou gestion d’effectif : le dilemme de l’USAP

Le staff perpignanais a dû essuyer suffisamment de tempêtes cette saison pour ne pas se laisser noyer par une dernière vague, aussi vicieuse soit-elle. La dernière en date étant les forfait coup sur coup de Jeronimo de la Fuente, Mathieu Acebes, Alistair Crossdale et Afusipa Taumoepeau juste avant d’accueillir le Stade toulousain. Des absences qui ne l’avaient pas empêché de trouver les clés pour battre le leader du Top 14 (26-21) et écarter définitivement le spectre de la dernière place.

Cette semaine encore, Patrick Arlettaz et David Marty vont se gratter la tête pour savoir quels noms coucher sur la dernière feuille de match de la saison régulière, à Castres. Mais cette fois, le taux de remplissage de l’infirmerie du club ne sera pas le seul paramètre pris en compte.

L’USAP compte en effet quatre points de retard sur Pau, avec une différence particulière à son avantage en cas d’égalité finale. Le coup reste donc mathématiquement jouable mais n’en demeure pas moins stratégiquement risqué pour une raison simple : si la Section ne perd pas au Hameau face à des Montpelliérains qui n’ont plus grand-chose à jouer si ce n’est la septième ou la huitième place, encore atteignables et qualificatives pour la Champions Cup, un succès à Pierre-Antoine ne changerait rien à leur classement. Même une défaite des Palois assortie d’un bonus offensif les sauverait si les partenaires de Mathieu Acebes ne ramenaient pas un succès bonifié du Tarn.

Le duo de coaches perpignanais doit-il alors aligner sa meilleure équipe et être confronté, si le résultat de Pau n’est pas favorable, dans le meilleure des cas à la fatigue des cadres pour l’"access match" six jours plus tard, et à une ou plusieurs blessures pénalisantes dans le pire des scénarios ? À l’inverse, les joueurs qui feraient l’impasse dimanche à Castres ne souffriraient-ils pas d’un manque de rythme en cas de match décisif chez le finaliste perdant de Pro D2 après trois semaines sans compétition ? La balance positif/négatif est complexe.

Les joueurs, eux, n’entreront pas dans ces calculs, comme l’a assuré en début de semaine l’arrière Boris Goutard sur les ondes de France Bleu Roussillon : "On va aller à Castres pour gagner. Tout ne dépend pas que de nous pour la douzième place. Si on passe, tant mieux et si on ne passe pas, ce sera toujours une victoire de plus pour se préparer pour l’"access match". On va jouer Castres à fond, se concentrer sur nous et on fera les comptes après". Avec très certainement, du côté du banc de touche, un œil sur le déroulé du match à Pau, qui pourrait conditionner l’approche stratégique du staff catalan dans une fin de match soit passionnante, soit sans réel intérêt.