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Kevin Rolland agacé contre la FFS : "J'ai l'impression d'être puni"

Glenn Ceillier

Mis à jour 24/02/2023 à 14:57 GMT+1

CHAMPIONNATS DU MONDE - Quelques heures après avoir eu le bonheur d'apprendre sa sélection pour les championnats du monde de ski acrobatique de Bakuriani, Kevin Rolland s'est emporté sur ses réseaux sociaux après une sortie de Fabien Bertrand, le responsable du ski freestyle à la FFS. Cette fois, il ne pouvait pas laisser passer le manque de considération de la Fédération. Il s'explique.

Kevin Rolland aux JO de Pékin 2022

Crédit: Getty Images

Il s'en serait bien passé. Mais pour Kevin Rolland, c'est la goutte d'eau de trop. Sélectionné à la dernière minute pour les Championnats du monde de ski acrobatique, le porte-drapeau de la délégation française lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques 2022 est remonté contre la Fédération après les propos de Fabien Bertrand, le responsable du ski freestyle à la FFS.
Ce dernier a estimé mercredi sur Ski Chrono qu'il n’attendait "rien en termes de résultat" de la part du sixième en ski halfpipe des Jeux olympiques de Pékin il y a un an, et que la fédération n'allait donc pas lui "fournir d'encadrement". Un manque de reconnaissance criant et à l'image du traitement de la FFS depuis des années aux yeux de Kevin Rolland, qui nous explique les raisons de son courroux.
Kevin Rolland, les propos de Fabien Bertrand vous ont choqué, c'est pour cela que vous avez tenu à réagir sur Instagram ?
K.R : Je ne me suis pas senti respecté. Je fais des Coupes du monde depuis 2006. J'ai ramené cinq titres aux championnats du monde, trois Globes de Cristal, une médaille olympique et je ne parle pas des X Games. Je pense toujours avoir joué le jeu. Et là, j'ai l'impression d'être puni. J'ai mes coaches sur place en Géorgie mais avec cette décision, les membres de la fédération décident qu'ils ne pourront pas venir m'entraîner parce qu'ils considèrent que je n'ai plus ma place ici.
Si vous n'avez pas voulu laisser passer cela à ce moment de votre carrière, c'est aussi lié à une accumulation depuis des années ?
K.R : Je ne veux pas non plus me plaindre même si ça fait un peu mal à l'ego. Je n'ai plus besoin des aides de la fédération – qui m'auraient été utiles quand j'étais jeune mais je ne les ai pas eues non plus -. Je suis en fait habitué à rien n'avoir de la fédération. Certaines années, j'ai même dû payer mon coach. Donc, ça ne me change rien. Mais j'avais envie de montrer au grand jour la manière dont on est traité car la sortie était choquante. Terminer là-dessus, ça me fait même un peu sourire : la Fédération se comporte comme elle s'est comportée ces quinze dernières années.
Comment ça va se passer concrètement à Bakuriani, vos coaches ne vont pas pouvoir vous accompagner pour les entraînements et la compétition ?
K.R : C'est ce que Fabien Bertrand a proposé. Il a même dit à mon coach que si je voulais changer ça, il fallait que je le paye personnellement. Ce qui est aberrant. Après sans coach, je peux le faire. J'ai juste besoin d'une paire de skis et après, j'ai ma détermination. Mais ce qui m'agace, c'est pourquoi on me fait ça ? Là, j'ai l'impression que quand la fédération décide que c'est fini, c'est fini. Ce n'est pas à toi de choisir. Or, ça ne se passe pas comme ça. Cependant, je le répète : cet épisode est à l'image de toutes ces années. C'est la cerise sur le gâteau.
Cette sélection pour les Mondiaux n'est d'ailleurs pas un cadeau de la fédération. Si vous êtes absent du circuit depuis les Jeux, vous aviez encore la possibilité d'être de la fête selon les critères imposés par la FIS…
K.R : Oui. J'étais encore dans les quotas. Et j'avais les points nécessaires de la FIS pour participer aux Championnats du monde. Pour rappel, j'ai fini sixième des Jeux olympiques de Pékin l'année passée. Ce qui est le plus aberrant dans tout cela, c'est que je ne prends la place de personne. Après moi, le ski halfpipe est fini. On a plus de pipe en France et il n'y a pas la volonté de repousser cela. Ce qui fait que je trouve ça encore plus bizarre.
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Pourquoi avoir eu envie de replonger pour ces Mondiaux ? Il y a eu un déclic ?
K.R : Déjà, je n'ai jamais dit que c'était la fin de ma carrière. J'aime le pipe, je me sens en forme ce moment. Je me suis d'ailleurs beaucoup entraîné physiquement. Et si je l'ai moins fait techniquement, j'ai eu de très bonnes sensations quand je suis retourné dans le halfpipe le mois dernier. Je me suis fait plaisir et en plus de ça, j'ai vu que j'avais encore mon niveau de l'année passée. Quand je regarde les compétitions des derniers mois, je pense avoir encore les capacités pour rivaliser. Je ne dis pas que je vais être champion du monde mais je pense pouvoir me débrouiller en étant au niveau de certaines têtes d'affiche si tout se passe comme prévu évidemment. Je n'y vais donc pas faire de la figuration. Je l'ai expliqué à Fabien Bertrand. Je suis en Géorgie pour Eurosport afin de couvrir l'événement et parler du ski free-style mais également pour faire ma dernière compétition en y mettant tout mon cœur.
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