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Les Grands Récits - Régine Cavagnoud, l'étoile brisée du ski français

Laurent Vergne

Mis à jour 12/12/2018 à 13:10 GMT+1

Régine Cavagnoud avait conquis le monde et rêvait d'Olympe. Après bien des galères, la Française s'était hissée tout près des sommets du ski mondial à l'approche de la trentaine. Une matinée d'automne, lors d'une banale séance d'entraînement, elle a rencontré la mort. Dénouement absurde et injuste d'une vie bien trop courte.

Régine Cavagnoud, l'étoile brisée du ski français.

Crédit: Eurosport

C'est mardi, c'est Grands Récits. Notre série vous propose de vous plonger dans la folle histoire du sport, entre pages de légendes, souvenirs enfouis et histoires méconnues. Toujours à hauteur d'hommes. Après les héros improbables, les miraculés, les malédictions et les seconds rôles, place, jusqu'au mois de février, aux destins brisés du sport. Dans ce cinquième volet, retour sur la carrière d'une grande dame du ski français, emportée à seulement 31 ans par un accident aussi terrible qu'évitable.

Le visage est resplendissant. Le sourire large. Les yeux bleus pétillent dans ce regard qui sent le bonheur. Le portrait, géant, trône sur la façade de l'office du tourisme de La Clusaz. Image trompeuse. Ce 1er novembre 2001, la petite station de Haute-Savoie pleure depuis vingt-quatre heures à peine la disparition d'une enfant du pays. Régine Cavagnoud s'est éteinte la veille. Ici, tout le monde la connaissait. Avant d'être une station de sport d'hiver, La Clusaz est d'abord un village. Régine en faisait la fierté. Toussaint plus triste que jamais.
Dans les images d'époque, rares sont ceux qui acceptent de parler. "Ici, on ne parle pas de ces choses-là, souffle un habitant. Nous avons la souffrance muette." Vis-à-vis des "étrangers", en tout cas. Entre eux, les Cluses la partagent, pour l'atténuer un peu. On y voit tout de même Yvette Périllat. Une figure, elle aussi. La sœur cadette de Guy, l'ancien champion du monde et médaillé olympique. Elle tient depuis trois décennies la plus célèbre boutique de vêtements de La Clusaz. "On a reçu cette nouvelle comme un coup d'assommoir qui met La Clusaz dans la plus grande peine", souffle-t-elle, des sanglots dans la voix.
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Le portrait de Régine Cavagnoud à La Clusaz après son titre de championne du monde.

Crédit: Getty Images

La Clusaz n'est pas seulement triste. Elle est abasourdie. Le propre des morts subites qui, par définition, n'autorisent pas à s'y préparer. Quelques jours plus tôt, Régine Cavagnoud n'était que vie. Une jeune femme de 31 ans épanouie. La skieuse ne l'était pas moins. Tout n'avait pas été rose pour Régine mais tout avait fini par lui sourire, rendant d'autant plus absurde l'intervention prématurée de la faucheuse.
Elle était au sommet d'une carrière longtemps contrariée mais enfin accomplie. Elle était l'incontestable leader de l'équipe de France. Après avoir conquis le monde, elle rêvait d'Olympe. Les Jeux de Salt Lake City, trois mois et demi plus tard, devaient lui permettre d'obtenir la consécration ultime.
Megève, 1980 : Régine Cavagnoud, 9 ans, remporte la "Course du sucre". Elle est ici sur la 1re marche du podium.

Les blessures, si jeune

Le portrait évoqué plus haut avait été installé quelques mois plus tôt, en janvier 2001, après son sacre mondial en Super-G. On l'y voit avec sa médaille d'or, accompagnée de ses mots : "Bravo ! Régine" et "Championne du monde". Au sommet, enfin, après des années de doutes et de galères. Les blessures épargnent rarement les skieurs, surtout les adeptes de la vitesse comme elle. Mais quand même. Disons que Régine avait eu une surdose de poisse. Très tôt.
A 17 ans, rupture des ligaments croisés du genou gauche. Deux ans plus tard, la même, côté droit. Entre les deux, en 1988, une vilaine fracture de l'épaule droite. Sa carrière chez les grandes n'avait pas encore commencé que le corps de Régine Cavagnoud avait déjà payé un lourd tribut à son sport. "Si elle n'avait pas été retardée par toutes ces blessures, elle y serait arrivée avant", jugeait à sa disparition Gaston Cavagnoud, cousin et entraîneur des débuts.
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1989 : Régine Cavagnoud avec son amie d'enfance Marie Giroud, qui sera aussi sa coéquipière en équipe de France.

Crédit: AFP

Ses premiers pas en Coupe du monde, au cours de l'hiver 1990-91, sont pourtant prometteurs. La Française ne dispute que trois courses, pour trois tops 10, dont une 6e place à Vail, en descente. Elle n'a que vingt ans, mais s'annonce comme une future grande du ski tricolore. Deux saisons plus tard, elle décroche ses premiers podiums, en descente et en Super-G, et intègre le Top 15 mondial. On la croit lancée pour de bon, mais ce sera le début d'une longue traversée du désert. Les blessures, encore... Cette fois, c'est le dos qui se détraque, obligeant la native de Thônes à s'entrainer avec une minerve. Pendant cinq saisons, de 1993 à 1998, Cavagnoud rame et s'égare. Pas de résultats, et des doutes plein la tête.

L'explosion, à 28 ans

A 28 ans, il n'y a plus grand-monde pour croire encore en la skieuse de La Clusaz, à part elle-même, peut-être. Elle a raison. La saison 1998-99 sera celle de l'explosion pour Régine. Libérée de ses démons, et physiquement en pleine bourre, elle s'offre son premier podium depuis cinq ans lors de la descente de Val d'Isère, en décembre. Le mois suivant, elle accomplit définitivement sa mue. A Cortina d'Ampezzo, qui deviendra son petit jardin italien (elle y signera quatre de ses huit victoires en Coupe du monde), elle vit une semaine de rêve : en quatre jours, deux victoires, une troisième et une quatrième place.
De ces quatre folles journées, le 21 janvier 1999 demeure inoubliable pour elle. En devançant Isolde Kostner et Hilde Gerg, Cavagnoud s'adjuge la descente. Le premier succès de sa carrière et une première victoire pour une Française dans la discipline depuis Caroline Attia en 1981... "C'est le fruit de toutes ces années de travail, ce n'était qu'une question de confiance, en fait", sourit-elle.
Si la championne s'ouvre enfin comme une fleur, c'est que la jeune femme a trouvé son équilibre. Pendant des années, son caractère très réservé l'a peut-être freinée. Réservé, mais bien trempé. Au sein de l'équipe de France, les relations sont parfois complexes. "Je m'autoprotège", disait-elle. "Elle est moins dure désormais, elle est sortie de sa coquille et parvient à s'ouvrir aux autres", expliquait quelques mois avant le drame Gaston Cavagnoud au sujet de sa cousine.
Après ce grand bond en avant, Régine connait pourtant un nouveau coup d'arrêt. Quelques jours après la triomphale percée de Cortina, une déchirure ligamentaire au genou la prive des Mondiaux de Vail et de la fin de saison. Mais ce pépin-là la ralentira momentanément, sans entraver son ascension. "Après chaque blessure, avait-elle dit un jour, je me disais 'ce n'est pas terminé, tu vas revenir.' Ma passion pour le ski m'a toujours porté. Repartir de zéro et tout reconstruire à chaque fois, c'est dur. Mais c'est sûr que traverser des épreuves, ça forge le caractère."
Aujourd'hui, je me dis que j'ai bien fait de persévérer, mais je n'ai pas toujours pensé ça...
Les deux hivers suivants vont la porter vers les sommets du Cirque Blanc. En 2000 comme en 2001, Cavagnoud termine à la troisième place du classement général de la Coupe du monde. Elle décroche six nouvelles victoires en deux saisons, s'imposant en descente, en Super-G et même une fois en géant, à Copper Mountain. Le début de l'année 2001 est faste. Régine y enlève le petit globe de cristal en Super-G et, surtout, le titre de championne du monde, à Sankt Anton, dans la même discipline. Ce 30 janvier 2001, c'est son jour de gloire. Depuis un quart de siècle, seules Perrine Pelen, en slalom, et Carole Merle, en géant, avaient connu un titre mondial.
Sacre d'autant plus méritoire que tout le monde la guettait au tournant en Super-G. Certains attendaient même qu'elle se casse la gueule. Elle n'était pas dupe. "Je sais que derrière moi, des gens disaient que j'allais craquer, savoure-t-elle lors de sa conférence de presse. Or tout est passé comme une lettre à la poste !" Ce jour-là, elle repense aux genoux démolis, au dos en compote, aux interminables années creuses. Régine peut bien l'avouer maintenant, même elle, la battante, s'est demandée si son obstination avait un sens : "aujourd'hui, je me dis que j'ai bien fait de persévérer, mais je n'ai pas toujours pensé ça..."
Mais elle peut regarder devant, plus seulement derrière. Régine Cavagnoud fait désormais partie du gratin. L'hiver suivant est celui des Jeux Olympiques. Ambitieuse, la Française lorgne a minima une médaille dans l'Utah, mais aussi le gros globe de cristal en Coupe du monde, celui qui consacre la meilleure skieuse de la planète. Le 27 octobre, lors du géant d'ouverture de la saison, elle prend une prometteuse troisième place. Ce n'est pas sa discipline favorite, et la voir d'emblée sur le podium augure du meilleur. Mais tout ceci sera bientôt dérisoire.
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Samedi 27 octobre 2001 : Cavagnoud décroche le podium en géant à Sölden. Nous sommes à 48 heures du drame.

Crédit: Imago

Projetés à 100m du point d'impact

Lundi 29 octobre 2001. Entraînement sur le glacier du Pitzal, dans le Tyrol, pour les équipes de France et d'Allemagne. Dans la matinée, les deux staffs se mettent d'accord sur le déroulement de la séance. Cinq passages chronométrés sont prévus, avec une pause de trente minutes entre le quatrième et le cinquième, afin de lisser la piste. Sur celle-ci, Xavier Fournier, l'entraîneur français, s'est placé sous le premier virage, sur le côté. Son homologue allemand, Markus Anwander, est situé un peu plus bas. En haut, les deux "starters", chargés de valider les départs successifs des filles, sont David Fine, le physiothérapeute des Bleues, et le Croate Tjesimir Peranic, qui officie pour l'équipe d'Allemagne.
Après son quatrième passage, Régine Cavagnoud fait savoir au staff tricolore qu'elle souhaite s'élancer à nouveau avant le damage de la piste. La Française étrenne des skis neufs et veut les éprouver sur une piste marquée par les passages répétés, pour se mettre en condition de course. Une pratique habituelle. Elle remonte au portillon de départ. Les deux dernières Allemandes devant boucler leur quatrième run partent.
Il s'écoule alors environ cinq minutes avant que Régine Cavagnoud ne quitte à son tour le portillon. Xavier Fournier la suit du regard. A ses côtés, Carole Montillet, qui s'est arrêtée pour voir descendre sa camarade. Tous deux voient Régine passer puis disparaitre derrière la première courbe.
Après avoir effacé les trois premiers virages, la championne du monde du Super-G s'engage dans un premier mur. Puis c'est la bosse. Le dénivelé l'empêche de voir que, juste en-dessous, Markus Anwander, skis aux pieds, est en train de traverser la piste. La collision est inévitable. Au moment du choc, Régine Cavagnoud déboule environ à 80 km/h. La skieuse française et l'entraîneur allemand sont projetés à une centaine de mètres du point d'impact. Laurent Donato, un des entraîneurs tricolores, est le premier à arriver sur les lieux de l'accident. Xavier Fournier et Carole Montillet le suivent d'une poignée de secondes. Pour eux, plus rien ne sera jamais comme avant. Pour Régine Cavagnoud, plus rien ne sera.
Il neige des larmes
Lorsque l'information parvient en France dans l'après-midi, la championne de La Clusaz est sur la table d'opération, à l'hôpital d'Innsbruck, où elle a été transportée en hélicoptère. Elle va y rester près de six heures. Carole Montillet trouve la force de dire quelques mots : "Nous sommes sous le choc. Nous avons pleuré toute l'après-midi et ce sera très compliqué pour nous de remonter sur les skis. Mais j'ai confiance. Régine est une fille solide. Elle va se sortir de là."
En réalité, son cas est désespéré. Touchée au foie, à la cage thoracique et surtout au cerveau, Cavagnoud a subi des dommages irréparables. Le lundi soir, après l'intervention, Michael Blauth, le responsable du service traumatologie, parle de "pronostic vital engagé". L'équipe se donne encore du temps, celui de la journée de mardi. Mais aucune amélioration n'est en vue et, vingt-quatre heures après le drame, Blauth évoque cette fois "un état irréversible". Régine Cavagnoud s'éteint le mercredi 31 octobre au matin.
Cinq jours plus tard, La Clusaz est bien trop petite pour accueillir la foule venue rendre un dernier hommage à la championne. Le froid mordant n'a pas freiné les anonymes massés devant l'écran géant installé sur la place du village. Le portrait, celui qui ornait les murs de l'Office du tourisme, a été posé dans l'église le temps de la cérémonie. Sur le cercueil, un drapeau tricolore. A ses pieds, le globe de cristal glané par Régine en Super-G sept mois plus tôt. Autour de la petite sphère symbole de sa gloire, le ruban qui attachait sa médaille d'or aux Mondiaux forme un cœur. La fine fleur du ski tricolore est là et pleure, Carole Montillet et Mélanie Suchet en tête. Comme le titrera magnifiquement L'Equipe, "il neige des larmes" sur La Clusaz.
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La Clusaz noire de monde le jour des obsèques de Régine Cavagnoud.

Crédit: Getty Images

Décennie noire pour le Cirque blanc

Mais sa mort touche bien au-delà de sa station ou même du cercle de l'équipe de France. Corinne Rey-Bellet, une de ses rivales sur la piste, était aussi sa grande copine en dehors. Elle n'est pas la moins secouée. "C'est terrible, confie alors la Suissesse au quotidien Le Temps. On se connaissait depuis dix ans. Régine était très joviale, d'une grande gentillesse. Parfois, il nous arrivait de papoter comme deux vieilles dames." Peut-être papotent-elles à nouveau ensemble, ailleurs : le 30 avril 2006, la Valaisanne, assassinée par son mari dont elle venait de se séparer, rejoint Régine. Beaucoup trop tôt, pour elle aussi. Elle avait 33 ans.
La tragédie du Pitzal est venue poser un nouveau ruban noir sur le Cirque blanc. La décennie a été dévastatrice. En 1991, le grand espoir autrichien Gernot Reinstadler, 21 ans, trouve la mort à Wengen. Lors de la descente d'entraînement du Lauberhorn, dans la courbe la plus rapide de l'hiver, il chute à plus de 100 km/h. Ses skis se piquent dans les filets et empalent le malheureux. Les insoutenables images de Reinstadler dévalant la piste sur plusieurs dizaines de mètres et laissant apparaitre une trainée de sang sur la piste blanche vont profondément et durablement choquer.
Trois ans plus tard, c'est une grande dame du ski, l'Autrichienne Ulrike Maier, double championne du monde, qui se tue à Garmisch. Six mois avant Régine Cavagnoud, l'ancien champion olympique américain Bill Johnson se fracasse lors des Championnats des Etats-Unis. Il s'en tire mais reste trois semaines dans le coma.
Mais dans le cas de Régine Cavagnoud, l'incompréhension, et bientôt la colère, vont se greffer au chagrin. Les cas précédemment cités, aussi terribles soient-ils, relevaient d'une chute en course ou à l'entraînement, sans causalité extérieure. Les tristes risques du métier. La Française, elle, n'est pas tombée. Elle a heurté une personne qui n'aurait en théorie pas dû se trouver là. Sa mort ne doit rien à la fatalité, mais à une accumulation d'erreurs, de négligences, et même de fautes graves. Bientôt, elles seront au centre des débats. Car au-delà du deuil, les proches de Régine Cavagnoud auront besoin de savoir. De comprendre.

Procès tronqué ?

L'enquête des autorités autrichiennes va prendre plus de trois années. Allemands et Français n'ont cessé de se renvoyer la responsabilité de la catastrophe. Mais côté allemand, personne ne sera inquiété. Initialement mis en examen, Tjesimir Peranic bénéficie d'un non-lieu. Ils ne sont que deux à être renvoyés devant les juges : Xavier Fournier et David Fine. Leur procès se tient au printemps 2005, à Annecy. Ils sont poursuivis pour "homicide involontaire" et "blessures involontaires."
Devant le tribunal, ils se présentent comme des "boucs émissaires". Pour eux, le procès est tronqué à partir du moment où les Allemands en sont absents. A la barre, Xavier Fournier rejette la faute sur Markus Anwander : "Dans les écoles de ski, la première chose que l'on apprend aux enfants, c'est de ne pas rester derrière une bosse car il n'y a aucune visibilité." Mais le procureur s'en tient aux conclusions de l'enquête et à l'ordonnance de renvoi : si le coach allemand, qui a survécu à ses blessures, a traversé, "c'est qu'il pensait vraiment que l'entraînement était terminé car cet homme n'est pas suicidaire".
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Xavier Fournier et David Fine lors du procès consécutif au décès accidentel de Régine Cavagnoud.

Crédit: AFP

Dans le portillon de départ, David Fine assure quant à lui avoir prévenu son homologue, Tjesimir Peranic. Mais d'autres témoins affirment que le Croate, parti ranger les sacs, n'était plus là. Une chose est sûre, personne n'a prévenu Markus Anwander. Pour lui, l'entraînement était terminé. "Il a commis une imprudence, mais de bonne foi", conclut le procureur.
Il ressort de ce procès que la pauvre Régine Cavagnoud a été victime de défaillances multiples et d'un amateurisme confondant. Les deux équipes, allemande et française, n'étaient pas sur la même fréquence radio. La barrière de la langue a fait le reste. Elles ne communiquaient que par simples gestes. Ce manque d'organisation et de coordination a posé les bases d'un accident potentiel. Il fallait certes un enchainement de circonstances malheureuses pour que le drame arrive, mais le funeste terreau était en place. Les deux prévenus sont finalement condamnés à trois mois de prison avec sursis et 5000 euros d'amende, légèrement en-deçà des réquisitions du procureur.

Pas un âge pour mourir

Les proches de Régine Cavagnoud, eux, sont consternés. Ils comprennent à travers les débats que rien, depuis sa mort accidentelle, rien n'a changé sur les pistes. "Je suis effaré par ce que je viens d'entendre. On n'a pas tiré les leçons de la mort de Régine", déplore son papa, François. Simone, la maman, lâche quant à elle une phrase terrible : "depuis l'accident, tout le monde nous a oubliés. On n'a plus vu un seul entraîneur de Régine."
La justice leur octroie chacun 24 000 euros de dommages et intérêts, 16 000 euros à la sœur de Régine et 28 000 à son compagnon. Dérisoire, évidemment. En prenant la parole à la fin des débats, Xavier Fournier avait dit espérer que ce procès "allait apaiser la douleur de la famille de Régine." Mais peut-on apaiser une telle souffrance, quand elle se double d'une injustice ?
Régine Cavagnoud est morte depuis maintenant plus de 17 ans. Sa carrière longtemps contrariée avait eu le temps d'être superbe et de combler la championne. La femme, elle, n'a pas eu cette chance. Sur ses succès tardifs, elle avait eu cette phrase malicieuse : "30 ans, c'est un bel âge pour gagner, non ?" Mais 31 ans, ce n'était pas un âge pour mourir.
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Mars 2001 : Régine Cavagnoud savoure son globe de cristal en Super-G. Elle vient de remporter la Coupe du monde de la spécialité.

Crédit: Getty Images

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