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Garmisch-Partenkirchen - Quatre skieurs en 12 points, encore onze candidats : la course au globe de slalom fait rage

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 27/02/2022 à 08:16 GMT+1

GARMISCH-PARTENKIRCHEN – Il ne reste à disputer que trois des dix slaloms de la saison 2021-2022 mais bien malin qui pourra déterminer le futur successeur de Marco Schwarz, détenteur l’an passé du petit globe de la discipline. Ça ne sera pas l’Autrichien, c’est une certitude. Mais c’est bien la seule tant la course est serrée et disputée.

(de gauche à droite) Loic Meillard, Henrik Kristoffersen et Manuel Feller sur le podium du slalom de Garmisch-Partenkirchen

Crédit: Getty Images

Qui succèdera à Marco Schwarz ? C’est la grande question du week-end. C’est même une question qui a de bonnes chances de nous tenir en haleine jusqu’à la fin de la saison, puisqu’il restera encore le slalom de Flachau, qui reprend celui annulé à Zagreb, et celui des finales de Méribel. A trois courses de l’arrivée, ils sont quatre à se tenir en 12 points et tout est possible. Pour tout le monde. Tour d’horizon des 11 candidats.

Lucas Braathen (Norvège, 257 points)

Sa saison : 3 tops 10 dont une victoire à Wengen et une 2e place à Kitzbühel
Il est le symbole de cette saison de slalom. En temps normal, jamais le Norvégien ne serait leader. Pas tant en raison de ses références passées (deux slaloms terminés seulement, aucun podium) mais plutôt à cause de ses résultats de la saison. Trois top 10 dans une saison, deux podiums, c’est peu… 257 points en 7 courses, soit 36 points par course en moyenne, aussi. Faire 6e de toutes les courses suffirait à faire mieux. Et pourtant, le leader c’est bien lui, et il n’a pas volé son statut. Si le Norvégien manque de régularité à un très haut niveau et d’expérience pour viser le petit globe, il a pour lui la fougue et l’insouciance de sa jeunesse. Et on a vu à Wengen et Kitzbühel que ça paye parfois.

Henrik Kristoffersen (Norvège, 256 points)

Sa saison : 2 tops 10 dont une victoire à Garmisch-Partenkirchen et une 3e place à Kitzbühel
C’est l’histoire d’un cador longtemps perturbé par son matériel. "Nous avons eu pas mal de problèmes d'équipement la saison dernière, avouait-il après son succès ce samedi. Nous avons fait beaucoup de changements au début de cette saison, jusqu'à assez tard, en décembre. Mais maintenant ça marche bien". Très bien même. Dans le top 4 des quatre derniers slaloms disputés, en Coupe du monde et aux JO, il vient surtout de renouer avec le succès, plus d’un an après. De quoi le lancer vers un troisième petit globe ? Il en a les qualités et, parmi les candidats, c’est aussi le plus habitué à jouer les premiers rôles. Et de loin. Il fait office de grand favori.
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Kristoffersen s'est bien repris et a signé un bas de piste canon : revivez sa 2e manche

Loïc Meillard (Suisse, 247 points)

Sa saison : 5 tops 10 dont une 2e place à Garmisch-Partenkirchen
En pleine progression depuis deux ans, le Suisse ne cesse de passer des caps. Celui des tops 10 l’an passé. Celui du podium cette saison, enfin, avec cette 2e place décrochée samedi sur la piste allemande. Surtout, s’il y a un cador cette année qui fait preuve d’une certaine régularité, c’est bien lui. Depuis sa sortie lors du premier slalom à Val d’Isère, le Valaisan répond toujours présent, mais devra toutefois passer le stade ultime : gagner. Car jamais dans l’histoire de la Coupe du monde un skieur n’a remporté le petit globe de slalom sans s’être imposé.
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La joie de Loic Meillard, auteur de son premier podium en slalom à Garmisch-Partenkirchen en février 2022

Crédit: Getty Images

Manuel Feller (Autriche, 245 points)

Sa saison : 4 tops 10 dont trois podiums
A l’instar d’Henrik Kristoffersen, lui aussi a connu un début de saison compliqué, avec deux sorties de piste. La constance et le surplus de prises de risque ont longtemps été les pires adversaires de Manuel Feller. Mais en 2022, l’Autrichien ne sort plus, du moins en Coupe du monde. Son engagement lui coûte parfois quelques centièmes et une faute par-ci, par-là mais les résultats sont là. Toujours dans le top 5 depuis le début de l’année, il ne lui manque plus qu’un succès. Et, contrairement à Meillard, lui sait ce que c’est que de gagner en slalom (deux victoires en 2021).

Daniel Yüle (Suisse, 223 points)

Sa saison : 4 tops 10 dont une 2e place à Wengen
De l’expérience, le Suisse en a, lui qui est l’un des plus âgés parmi les onze skieurs pouvant encore espérer gagner le petit globe. Et dans une année aussi chaotique que celle-ci, cela peut servir. Sans aucune pression, Yüle sait qu’il revient de loin, après une saison 2020-2021 compliquée (16e du classement de slalom). Mais le Suisse s’est peu à peu relevé, même s’il manque encore de constance, lui qui n’a encore jamais enchaîné deux tops 5 cette saison. Il en aura l’occasion dès dimanche, avec le deuxième slalom de Garmisch-Partenkirchen (5e du premier). Et il faudra bien ça pour succéder à Dumeng Giovanoli, unique Suisse à avoir gagné le petit globe de slalom. C’était en 1968.
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Daniel Yule à l'occasion du slalom de Wengen

Crédit: Getty Images

Sebastian Foss-Solevaag (Norvège, 220 points)

Sa saison : Quatre tops 10 dont une victoire à Madonna di Campiglio
Son début de saison en avait fait l'un des grands favoris avec Clément Noël, lorsqu'il avait décroché le deuxième succès de sa carrière dans la discipline, à Madonna. Mais, depuis, tout s'est déréglé pour le Norvégien. Alors qu'il n'était sorti qu'une seule fois sur ses 22 derniers départs dans la spécialité en Coupe du monde, Foss-Solevaag reste sur trois abandons sur ses cinq derniers slaloms ! Et lorsqu'il va au bout, il s'est à chaque fois contenté de la 6e place. Un rythme insuffisant pour prétendre au trône. Mais le Norvégien reste l'un des meilleurs slalomeurs, malgré son style si atypique. Et il n'est qu'à 37 points de son comptriote Braathen...

Linus Strasser (Allemagne, 218 points)

Sa saison : Trois tops 10 dont une victoire à Schladming et une 3e place à Adelboden
Et s’il s’était enfin retrouvé ? Comme Manuel Feller, il était complètement passé à côté de son début de saison, avec trois sorties en quatre slaloms. Mais, déjà, sa 3e place à Adelboden témoignait de tout le talent de l’Allemand de 29 ans, capable du meilleur quand tout se met en place. A l’instar, encore, de Manuel Feller. Et comme l’Autrichien, il semble l’avoir trouvé, en réussissant trois tops 10 de suite (avec les JO), ce qu’il n’avait réussi qu’une seule fois dans sa carrière. Mais il n’a jamais dépassé la barre des quatre. S’il veut accrocher le petit globe, il faudrait mieux qu’il y parvienne dès Flachau le 9 mars prochain. A condition d'assurer, au préalable, dimanche à Garmich...
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Linus Strasser lors du slalom de Garmisch-Partenkirchen

Crédit: Getty Images

Johannes Strolz (Autriche, 195 points)

Sa saison : Trois tops 10 dont une victoire à Adelboden
C’est sans doute la révélation de 2022, une renaissance improbable aussi, pour celui qui a failli tout plaquer l’été dernier après avoir été lâché par la Fédération autrichienne. Mais il est revenu de lui-même, et de nulle part, avec ses propres moyens pour s’imposer à Adelboden et briguer l’argent olympique (et l’or en combiné). Il est sans conteste le skieur en vogue en 2022 mais il manque pourtant encore terriblement de constance, lui qui n’a fini que trois slaloms de Coupe du monde cette saison. Mais il les a tous fini dans le top 5, aussi…

Dave Ryding (Grande-Bretagne, 182 points)

Sa saison : Deux tops 10 dont une victoire à Kitzbühel
Des onze skieurs, c’est sans doute celui qui se désintéresse le plus de la course au petit globe. A 35 ans, Ryding vit déjà la plus belle saison de sa carrière. Il a décroché courant janvier son premier succès en Coupe du monde, à Kitzbühel qui plus est. Un véritable accomplissement pour le Britannique. Trop juste pour multiplier les tops 5, Ryding apparaît à l’heure actuelle comme le "maillon faible" de ce top 11 et sans doute le seul qui ne "peut" pas raisonnablement viser le petit globe. D’autant qu’ils sont 8 devant lui…
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Dave Ryding lors du slalom de Kitzbühel en janvier 2022

Crédit: Getty Images

Alex Vinatzer (Italie, 180 points)

Sa saison : Quatre tops 10 dont une 4e place à Madonna di Campiglio
Ce qui est le plus paradoxal avec l’Italien, c’est que sa saison est un mélange de déception et de progression. Avec le talent qui est le sien, il est improbable et anormal qu’il soit le seul des onze à ne pas être monté sur le podium cette saison. Et pourtant, 2022 marque une certaine progression par rapport à 2021, où Vinatzer était sorti cinq fois de suite en janvier. Cette saison, il n'est jamais sorti deux fois consécutivement. Mais on ne l’a jamais non plus vu faire deux manches pleines. Souvent parmi les plus rapides en seconde manche, il paie souvent cher ses erreurs en première. Mais s’il skie enfin à 100% dès le matin, attention…

Clément Noël (France, 177 points)

Sa saison : Trois top 10 dont une victoire à Val d’Isère
A quoi aurait ressemblé cette lutte pour le petit globe si le Français n’était pas sorti à une porte de l’arrivée à Madonna ? Nul ne le sait. Reste que le Tricolore n’a plus jamais été aussi près des 200 points… Depuis quelque chose s’est brisé dans le ski du Vosgien, à commencer par sa confiance. Pourtant sans doute le skieur le plus rapide intrinsèquement, en tout cas au moins au niveau d’un grand Kirstoffersen, Noël n’a pas fait mieux que 8e en Coupe du monde depuis. On pensait que son titre olympique allait le libérer mais il est encore passé à côté à Garmisch-Partenkirchen samedi. S’il ne réagit pas dès dimanche, il devra encore patienter pour s’offrir enfin son premier petit globe. Et cette fois, il ne finira pas 2e comme depuis trois ans…
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Sur sa 2e manche, Noël a subi avant d'enfourcher

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