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Svindal, le clap de fin rêvé

Julien Chesnais

Mis à jour 09/02/2019 à 21:03 GMT+1

ARE - C'est la sortie dont rêvait Aksel Lund Svindal. Elle n'a finalement pas été couverte d'or. Mais dans l'esprit, c'est tout comme pour le Norvégien, sacrée vice-champion du monde de descente derrière son ami et compatriote Kjetil Jansrud, pour l'ultime course de sa carrière. Il peut être comblé. À 36 ans, l'homme aux cinq titres mondiaux quitte la scène par la grande porte. Comme un géant.

Aksel Lund Svindal, heureux de partager le podium avec Kjetil Jansrud pour la dernière course de sa carrière, aux Mondiaux d'Are 2019

Crédit: Getty Images

Quand il a pour la dernière fois franchi la ligne d'arrivée, au bout de la piste Olympia d'Are, Aksel Lund Svindal aurait pu faire la moue devant un tableau d'affichage un peu cruel. Manquer un titre mondial pour deux centièmes, il y avait de quoi rager, ne serait-ce qu'un peu. Très vite, le Scandinave a pourtant levé un bras, puis deux, pour signifier son bonheur. Un bonheur partagé par un public extasié de voir un champion quitter la scène par la grande porte.
Même si l'or venait de lui échapper, Svindal a surtout compris que la médaille était quasiment en poche vu le retard du troisième au classement provisoire (+0''65), Matthias Mayer. "Je me suis dit que ça sentait bon." Et il avait raison puisque personne ne viendra ensuite s'approcher du duo norvégien, resté jusqu'au bout accroché aux deux premières places de la descente.
Après la course, Svindal confirmait qu'il n'y avait pas de place pour d'éventuels regrets. Il a sorti la course qu'il souhaitait, avec en prime les honneurs du podium. Cela suffisait à son bonheur. Et à l'ecouter, c'était comme si le scénario du jour n'était que justice. "Quand je repense à la descente des JO l'an dernier (il avait décroché l'or pour 12 centièmes devant Jansrud) … Il le mérite aujourd'hui."
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Aksel Lund Svindal (à gauche) et Kjetil Jansrud se congratulent lors de la descente des Mondiaux d'Are le 9 février 2019

Crédit: Getty Images

Svindal : "J'étais prêt à courir dans n'importe quelles conditions"

Svindal le méritait sans doute aussi. Mais il ne pouvait guère rêver mieux pour conclure son immense carrière, marquée par 36 victoires en Coupe du monde, deux gros globes de cristal, onze petits, cinq titres mondiaux et deux aux Jeux Olympiques. Meurtri par les blessures et chutes à répétition de ces dernières années, il avait annoncé que sa scène finale se déroulerait lors des Mondiaux d'Are, sur le super-G et la descente, à l'instar d'une certaine Lindsey Vonn. Mercredi, il avait manqué le super-G (16e). Alors avant cette descente, cette dernière chance, il savait qu'il n'avait pas le droit à l'erreur.
La déception aurait été immense de s'en aller sur un raté ou une course sans saveur. "J'avais la pression car d'habitude, je sais que je peux me rattraper à la course suivante, a-t-il expliqué. Mais aujourd'hui c'était la dernière, alors cette stratégie ne fonctionnait pas."
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Svindal : "Jansrud mérite son titre"

C'est peut-être aussi pour cela qu'il a été si bon ce samedi. Alors que beaucoup de ses adversaires pouvaient pester contre la météo désastreuse, en espérant un report pour le lendemain, lui n'avait qu'une hâte. Celle d'en découdre au plus vite. Coûte que coûte. "J'ai tellement attendu ce moment que j'étais nerveux, j'étais prêt à courir dans n'importe quelles conditions, affirme-t-il. Il neigeait, mais quand le vent s'est calmé j'ai trouvé que les conditions étaient les mêmes pour tous et n'étaient pas dangereuses." La question de son intégrité physique ne s'est ainsi pas posée chez le Norvégien, dont les genoux meurtris l'avaient poussé à tirer un trait le mois dernier sur Kitzbühel, la mort dans l'âme.

La fin d'un "beau et long voyage"

Sa magnifique prestation du jour n'est pas de nature à repousser sa date de retraite, ne serait-ce que de quelques semaines, alors qu'une descente et un super-G sont prévus dans son pays, à Kvitfjell, les 2 et 3 mars. "Ça été un beau et long voyage, explique Svindal, 36 ans, dont 17 ans passés sur le circuit. Je suis heureux et je remercie la communauté du ski pour tout ce que j'ai vécu. Mais je pense que la retraite est un bon choix. Cette médaille, c'est plus que ce que j'espérais. Je suis très réaliste. La décision est prise, je ne veux pas revenir en arrière."
Il a trop bien réussi ses adieux pour cela. La fin de l'histoire est belle, lui qui avait décroché ici-même, à Are, le premier de ces cinq titres mondiaux il y a douze ans. Pour l'anecdote, l'argent restera la couleur de sa première et de sa dernière médaille en championnats du monde. C'est en effet une deuxième place qui avait ouvert son palmarès, alors qu'il n'avait que 22 ans, lors du combiné des Mondiaux de Bormio en 2005. Ensuite, il n'avait connu que de l'or (deux en descente, deux en combiné et une en géant) et du bronze (deux en super-G). La boucle est parfaitement bouclée. Et c'est très bien ainsi pour ce géant du cirque blanc, sans doute le plus grand skieur de ces quinze dernières années avec Marcel Hirscher.
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Aksel Lund Svindal, dans le final de la descente des Mondiaux d'Are 2019, la dernière course de son immense carrièr

Crédit: Getty Images

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