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Mondiaux Are - Yohan Clarey, vétéran des médaillés en Mondiaux : "Dans ma tête, j’ai 25 ans !"

Cyril Morin

Publié 06/02/2019 à 17:41 GMT+1

MONDIAUX D’ARE - Brillant médaillé d’argent en Super-G ce mercredi, Johan Clarey, 38 ans, a signé la plus grosse performance à Are. Un pied de nez à un parcours en dents de scie qu'il se voit bien poursuivre vers de nouveaux horizons.

Johan Clarey

Crédit: Getty Images

Il n’a rien à envier à Benjamin Button. À l’instar du personnage incarné par Brad Pitt, Johan Clarey n’en finit plus de rajeunir. À 38 ans, alors que le (très) gros de sa carrière est derrière lui, le natif d’Annecy s’éclate comme un gamin sur les pistes. Sans pression et avec beaucoup de plaisir, il s’était offert, à sa grande surprise, une magnifique seconde place à Kitzbühel, temple de la vitesse s’il en est. On pensait que c’était son apogée. Ce n’était finalement qu’une mise en bouche.
Lui le mordu de descente s’est dit qu’en Super-G, il y avait peut-être un coup à jouer. Ce mercredi, difficile de lui donner tort. A Are, il a régalé dans son style si décontracté pour échouer juste derrière Dominik Paris. Une médaille d’argent exceptionnelle faisant de lui le plus vieux médaillé de l’histoire des Mondiaux. Pas de quoi le froisser : "Dans ma tête je n'ai pas 38 ans, vraiment pas, a-t-il expliqué tout sourire en conférence de presse. J'ai plutôt 25 ans !".
L’insouciance de la jeunesse et l’expérience du vieux briscard s'associent sans mal et lui vont comme un gant. Et c’est toute l’équipe de France qui se marre à regarder ce converti sur le tard voler la vedette aux habituelles stars de la discipline : "On me traite de ‘Papy’ tous les jours, et les gars me ‘branchent’ souvent sur les JO de Pékin en 2022", détaille-t-il encore.
La suite, forcément, donne envie au regard de ses résultats récents. Lui qui n’a jamais connu la victoire en Coupe du monde a échoué de peu de monter sur la plus haute marche aux Mondiaux. Alors, va-t-il continuer ? Histoire d’aller au moins chercher cette victoire qui le fuit depuis des années ? "On verra en fin de saison. Mais tant que l'envie et les résultats sont là, il faudra encore me supporter !".
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Johan Clarey, vice-champion du monde de super-G

Crédit: Getty Images

J'ai la sensation de ne pas skier tout seul, c'est mystique
Supporter, Clarey l’a fait. Supporter la pression, supporter les blessures, supporter les injustices même. Son parcours sportif est ainsi fait : rien de rectiligne et beaucoup de doutes. "Je n'ai pas eu une carrière facile, je me suis énormément blessé, je n'ai pas eu beaucoup de chance non plus, a-t-il avancé avant de rentrer plus dans le détail. On m'a annulé une course à Val Gardena que j'avais quasiment gagnée. J'ai eu beaucoup de places d'honneur (18 top 5 mais seulement 5 podiums en Coupe du monde). Ça prouve qu'il faut s'accrocher, c'est ma plus grande qualité, la persévérance."
La persévérance comme vertu cardinale. Et la solidarité aussi pour celui qui avait été très affecté par le décès de son pote Kaillou, à savoir David Poisson. "J'ai la sensation de ne pas skier tout seul, c'est mystique", a-t-il glissé, plein d’émotions au moment d’évoquer son ancien camarade. Mystique, on ne sait pas. Mais mythique, sa course l’est. Comme sa seconde jeunesse. Si la valeur n’attend point le nombre des années, le nombre des années peut lui révéler une valeur jusqu’alors insoupçonnée.
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