Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Mondiaux 2023 – Triple tenante du globe de la descente et en quête d'un premier sacre mondial : le paradoxe Goggia

Fabien Esvan

Mis à jour 11/02/2023 à 10:44 GMT+1

CHAMPIONNATS DU MONDE 2023 - La reine va-t-elle enfin monter sur le trône mondial ? Triple vainqueure du globe de la descente, impériale depuis le début de saison, Sofia Goggia espère vaincre le signe indien aux Mondiaux, où elle n'a jamais remporté la moindre médaille dans la discipline reine. Presque un comble. Samedi, l'Italienne entend bien frapper très fort à Méribel.

Goggia, un hiver de domination et un samedi de consécration ?

Elle a coché ce rendez-vous depuis longtemps déjà. Colossale, souveraine, parfois impétueuse en descente, Sofia Goggia est en mission ce samedi sur la piste du Roc de Fer de Méribel. Vainqueure de quatre des six épreuves de l'hiver dans la discipline reine, sur le podium à cinq reprises, trois fois auréolée du titre du globe de la discipline, la "Regina delle Nevi" s'avance comme la grandissime favorite ce samedi.
Absente lors des derniers Mondiaux à domicile à Cortina d'Ampezzo en 2021, jamais sur le podium lors de ses trois premières participations au rendez-vous mondial, la vice-championne olympique de Pékin a jusqu'ici connu une relation tumultueuse avec la descente des Championnats du monde. En 2023, la fusée entend bien rattraper le temps perdu dans sa discipline de prédilection. Car cette descente s'annonce bien comme l'une des plus importantes de sa carrière.
picture

Sofia Goggia celebrates with the Italian flag on the podium after winning the Women's Downhill as part of the FIS Alpine World Ski Championships in Cortina d'Ampezzo

Crédit: Getty Images

L'obsession de la descente, la pression d'un triplé italien

Alors que les Italiennes brillent depuis le début de ces Mondiaux avec le titre de Federica Brignone en combiné et celui de Marta Bassino en Super-G, la Bergamasque a préféré ironiser des attentes qui l'entouraient lors de son passage en zone mixte après le Super-G. "D’une certaine façon, ça lui met la pression. Elle est très attendue pour un triplé italien. C’est un petit poids quand même, mais elle est favorite sur une piste comme ça. C'est la discipline où elle mise beaucoup", confirme notre envoyé spécial Gauthier De Tessières.
Mais Goggia semble sûre de ses forces. Meilleur chrono du premier entraînement mardi, la flèche transalpine a confirmé lors du second avec le troisième temps, à un dixième de Stéphanie Venier qui jouait sa qualification avec l'Autriche. Sans forcer. "Elle est bien. Elle se prépare tranquillement, elle sait faire", expliquait l'ancienne descendeuse Margot Bailet sur le plateau de Chalet Club jeudi.
Cette descente, c'est assurément l'un des moments forts de sa carrière comme le souligne son ancienne coéquipière Francesca Marsaglia, aujourd'hui consultante sur Eurosport. "En descente, plus que jamais, Sofia Goggia veut sa première médaille d'or à un championnat du monde. Elle n'était pas là lors des derniers Mondiaux à Cortina (ndlr, victime d'une blessure au genou). C'est vraiment un grand objectif pour elle."
picture

Brignone : "A la fin, Mikaela m'a dit que je lui avais mis trop de pression"

Une piste taillée pour ses qualités

Si elle n'a pas brillé en Super-G lors de ses deux passages en début de semaine, l'Italienne a des armes techniques et surtout physiques pour dompter le Roc de Fer samedi. "Elle a bien reconnu la piste. Il y a tout pour elle. Le haut est une partie de glisse où elle va très vite, puis il y a de longs virages où elle aime bien pousser dans les courbes. Elle met des grosses pressions, elle prend des risques. Elle est à l’aise sur les mouvements de terrain. C’est une fille qui n’a peur de rien qui met beaucoup d’engagement", détaille notre expert.
C’est un peu le même engouement qu’un Bode Miller de l’époque où tu sais qu’il va se passer plein de trucs
Pour le vice-champion du monde de Super-G en 2013, la personnalité de l'Italienne doit lui permettre définitivement mettre un terme à sa disette. "Elle est toujours passée proche. Elle fait un spectacle exceptionnel. C’est un peu le même engouement qu’un Bode Miller de l’époque où tu sais qu’il va se passer plein de trucs. Elle est sur un fil et c’est génial de voir ça. On a un profil complètement hors norme…"
picture

La folie du drone : Kevin Rolland vous présente la révolution FPV

Elle est son meilleur adversaire

Et c'est justement cette "folie" qu'il faudra maîtriser pour ne pas se (re)faire piéger. Avec un ski en prise de risques quasi permanent, l'Italienne glisse souvent à la limite. Son tempérament rock-n-roll lui a souvent joué des tours par le passé et notamment cette saison à Saint-Moritz où elle avait chuté sur son poignet. Avant de revenir vingt-quatre heures plus tard tout juste opérée pour arracher la victoire, toujours en descente.
picture

Déséquilibrée, Goggia a frôlé la catastrophe : sa chute en vidéo

Avec une Corinne Suter en délicatesse depuis le début de saison et minée par une grosse chute à Cortina il y a quinze jours, une Ilka Stuhec sur le retour ou encore une Elena Curtoni outsider mais pas favorite, la Transalpine a une concurrence relevée à négocier, mais pas insurmontable pour enfin aller chercher l'or. "Au vu de tous les profils variés de la piste, c’est difficile de dire s'il y a une concurrente qui les maîtrise aussi bien que Goggia… Au vu du profil, je pense qu’elle est au-dessus dans tous les secteurs", conclut Gauthier De Tessières.
Très proche d'Elena Fanchini, tragiquement disparue ce mercredi, Sofia Goggia voudra aussi rendre hommage à sa grande copine. Il y a un mois, la skieuse bergamasque lui avait déjà dédié sa victoire à Cortina. Comme une source de motivation supplémentaire pour enfin monter sur le toit du monde. La "Regina delle Nevi" connaît la partition à réciter.
picture

Goggia a Meribel

Crédit: Imago

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité