Pinturault, Noël, Worley, Faivre, Clarey… où en sont les Bleus à un mois des Jeux ?
Mis à jour 31/12/2021 à 16:15 GMT+1
JEUX OLYMPIQUES - A l’heure où 2021 se termine, il est temps de faire un bilan de la première partie de saison de l’équipe de France de ski alpin. Est-elle dans les temps à un peu plus d’un mois des JO de Pékin (4 au 20 février) ? Si Tessa Worley et Clément Noël ont chacun remporté une victoire et s’avancent comme des candidats à l’or, le chef de file Alexis Pinturault est un peu plus en retrait.
Alexis Pinturault et le joug nouveau de Marco Odermatt
Son début de saison : Deux podiums (deux fois 2e)
Dans la foulée de sa première conquête du gros globe, on attendait forcément un peu mieux de “Pintu”. Après les 15 premières épreuves de l’hiver, le skieur de Courchevel n’est monté que deux fois sur la boîte, deux 2es places acquises en géant (Val d’Isère) et slalom (Madonna di Campiglio). L’an passé, à la même époque, il ne comptait que deux podiums également. Mais il s’agissait de deux victoires.
Attention à ne pas être trop sévère non plus. Son bilan comptable est certes inférieur aux deux années précédentes, mais pas tant que ça (322 points contre 401 en 2019 et 462 en 2020). Si Pinturault donne l’impression de “sous-performer” c’est que Marco Odermatt a pris une envergure insoupçonnée et marche sur des allures “hirschiennes” depuis l’ouverture à Solden (7 podiums dont 4 victoires). Si le Français apparaît déjà hors course pour le gros globe (423 points de retard), c’est donc surtout à cause du Suisse.
Intrinsèquement, la valeur de Pinturault n’a pas changé. Il demeure capable de remporter une médaille dans quatre disciplines aux JO. Il est le meilleur Tricolore de l’hiver en super-G (deux 6es places à Beaver Creek), reste un monstre en géant (à condition d’ajuster son matériel ?) et est en confiance en slalom. Sans oublier le combiné, discipline toujours olympique (mais plus au programme de la coupe du monde) dont il demeure sur le papier la référence.
Clément Noël, impressionnant mais encore inconstant
Son début de saison : une victoire
Le meilleur slalomeur du moment, c’est bien lui. Tout du moins quand il arrive en bas de la piste. A une porte près, Clément Noël a écrasé de sa supériorité les deux premiers slaloms de la saison. Le Vosgien de 24 ans s’est d’abord imposé à Val d’Isère (avec 1”40 d’avance) en gagnant les deux manches. Il était parti pour faire de même à Madonna di Campiglio. Mais comme un cauchemar trop cruel pour être vrai, il a manqué l’ultime piquet du run final, alors qu’il comptait près d’une seconde d’avance sur Sebastian Foss-Solevaag.
Sa domination n’a jamais semblé aussi manifeste. Mais il n’a pas encore tout à fait réussi à gommer ses petites erreurs qui lui coûtent (très) cher et entretiennent l’espoir chez ses adversaires. Janvier arrive, avec cinq slaloms à venir pour affirmer (ou non) une bonne fois pour toute sa suprématie. Mais si Pékin était demain, Clément Noël serait assurément le grand favori à l’or olympique.
Tessa Worley, en forme olympique
Son début de saison : une victoire
La “puce” du Grand-Bornand est en forme olympique. Très régulière depuis le début de l’hiver (8e, 5e, 4e), la Française a conclu l’année par une victoire à Lienz, un 15e succès en carrière qu’elle attendait depuis onze mois. Il tombe à pic. Car dans un peu plus d'un mois, le 7 février, la Française va tenter de décrocher l’or olympique, le seul titre qui manque à son immense palmarès. Les Jeux n’ont jamais souri à la double championne du monde (2013 et 2017) et vainqueure du petit globe du géant (2017).
Seizième à Vancouver (2010), 7e à Pyeongchang (2018), elle avait manqué le rendez-vous de Sotchi (2014) après s’être rompu le ligament croisé. Mais malgré les années qui passent (32) et les blessures, Worley semble prête à relever son ultime défi. Heureusement pour l’équipe de France femmes, dont elle demeure une nouvelle fois l’unique vraie chance de médaille. La native d’Australie lui a donné ses 20 derniers podiums en coupe du monde (à l’exception de la victoire en 2020 de Clara Direz en géant parallèle, discipline non-olympique).
Mathieu Faivre, deux titres encore en digestion ?
Son début de saison : deux top 10 (8e et 9e)
Le Niçois avait fini en héros la saison précédente, avec deux titres mondiaux (géant et parallèle) suivis d’une victoire en coupe du monde à Bansko et d’un dernier podium aux finales de Lenzerheide. Le contraste est donc grand avec son début d’hiver, terriblement discret et marqué par deux petits top 10 seulement en quatre géants. Avant de terminer 16e du premier géant d’Alta Badia, il avait dominé la 1re manche, deux centièmes devant Marco Odermatt. La preuve que le ski est toujours là, malgré tout, prêt à ressurgir à tout instant.
Paradoxalement, ce recul dans la hiérarchie en géant cohabite avec une belle progression en super-G. Le skieur d’Isola 2000 y a signé ses premiers points en coupe du monde, terminant 22e puis 15e à Beaver Creek. Faivre est plus complet. Mais il a perdu le fil dans sa discipline fétiche. Le géant d’Adelboden, le 8 janvier, sera pour lui particulièrement important. C’est le dernier avant le rendez-vous olympique.
Johan Clarey, le sage attend son heure
Son début de saison : un top 10 (6e à Val Gardena)
Après huit épreuves de vitesse, l’équipe de France attend toujours son premier top 5. Ses accessits sont venus de la valeure montante Matthieu Bailet (6e du super-G de Bormio et 7e de la descente de Lake Louise) ainsi que du doyen Johan Clarey, encore et toujours là à bientôt 41 ans. L’ancien vice-champion du monde de super-G s’est classé 6e puis 11e des descentes de Val Gardena et Bormio. Dans le coup mais sans plus.
L’homme aux 8 podiums en coupe du monde attend sans doute son heure pour tout lâcher. Le rendez-vous de Kitzbühel, la station de ses plus grands exploits, sera sans doute un bel indicateur sur sa capacité à faire encore de gros coups, et donc de briller à Pékin.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Télécharger
Scannez ici
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité