Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Dalcin l'a mauvaise

Eurosport
ParEurosport

Publié 19/02/2006 à 07:00 GMT+1

Pierre-Emmanuel Dalcin est passé par toutes les émotions samedi lors du Super G. L'espoir après avoir signé le meilleur temps des 17 concurrents du matin, la déception après le report de l'épreuve et la rancoeur suite à son abandon l'après-midi. Retour su

Eurosport

Crédit: Eurosport

Pendant une cinquantaine de minutes, samedi matin dans l'aire d'arrivée de la Borgata, "Pierrot" Dalcin a été virtuellement champion olympique: Pierre-Emmanuel Dalcin a cru avoir refait le coup d'Antoine Dénériaz, champion olympique de descente dimanche. Parti avec le dossard 6, sous la neige et malgré une visibilité réduite, le Savoyard de 28 ans a réalisé le meilleur temps: après lui, des skieurs de référence comme le Suisse Didier Cuche ou le Canadien François Bourque ne parvenaient pas à améliorer son chrono, dans des conditions de plus en plus difficiles.
L'espoir dans le camp français grandissait alors, puis retombait brutalement lorsque le jury décidait d'annuler la totalité de la compétition et de reprogrammer le super-G dans l'après-midi. "J'ai fait une super course et ce ne serait pas sportif qu'ils arrêtent ", espérait encore Dalcin, peu avant la décision des organisateurs. "Pour moi aussi, il neigeait". L'encadrement et les skieurs de l'équipe de France accusaient le coup, se sentaient victimes d'un complot: "Cet hiver, à Beaver Creek, aux Etats-Unis, la Coupe du monde a eu lieu dans des conditions bien plus difficiles et on n'a pas interrompu la course", accusait Yannick Bertrand, qui a pourtant l'occasion de se rattraper après son abandon du matin. "On s'est fait avoir", glissait un entraîneur tricolore, amer.
"Je me suis fait niquer"
Les Bleus devaient se remotiver, se débrouiller pour manger, car "rien n'était prévu en haut: on a trouvé des fruits et des sandwiches ", expliquait Bertrand, tandis que les techniciens s'affairaient sur les skis. Les conditions météo et la piste avaient en effet complètement changé avec le retour du soleil et une neige plus humide: au départ du "second" super-G, à 14h45, Dalcin, toujours habillé du dossard 6, s'élançait comme un mort de faim. "Pierrot est remonté ", confiait Gauthier De Tessières, parti avec le dossard 1, qui suivait la course de son coéquipier sur l'écran géant dans l'aire d'arrivée et le voyait... sortir dans le haut du parcours.
Contraint à l'abandon, Dalcin se laissait glisser jusqu'à l'arrivée et adressait un doigt d'honneur à l'écran où sont affichés les temps, ce qui déclenchait les sifflets des spectateurs. "Je me suis fait niquer, je n'ai pas envie de parler, c'est tout", lâchait le Français quelques minutes plus tard, la mâchoire serrée. "Ce n'est pas un geste qu'on doit faire, mais il faut le comprendre, il est très déçu, c'était du grand Dalcin aujourd'hui ", tentait de l'excuser Maurice Adrait, responsable des relations presse de l'équipe de France. "Cela va être une soirée difficile ", redoutait alors Yannick Bertrand, qui partage sa chambre avec "Pierrot".
Objectivement, la décision du jury s'imposait. Elle est simplement intervenue beaucoup trop tard. Si la course avait été stoppée après cinq, voire dix passages, Dalcin l'aurait sans doute accepté plus facilement. Là, il a eu le sentiment d'être le dindon de la farce, avec la désagréable impression que certains ont eu peur de le voir sacré champion olympique. "Je suis déçu pour Pierre. Mais franchement, c'était mieux de courir dans ces conditions. Vous ne pouvez pas faire un super-G olympique dans les conditions de la première course", admet Antoine Dénériaz, même s'il compatit. Dalcin, lui, ne veut rien entendre.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité