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L'argent, c'est géant !

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ParEurosport

Publié 20/02/2006 à 15:30 GMT+1

Fabuleux Joël Chenal! A 32 ans, le Français a obtenu la médaille d'argent en géant, offrant à la délégation tricolore sa sixième médaille turinoise. Sur le podium, le skieur de la Rosière est entouré de deux immenses champions autrichiens, Benjamin Raich,

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Crédit: Eurosport

Décidément, cette France-là a l'art du contre-pied. Jamais là où on l'attend, mais toujours prompte à surgir là où ne croyait pas en elle. Après Antoine Dénériaz dans la descente, Florence Baverel et Vincent Defrasne en biathlon, la délégation tricolore avait déjà eu son lot de divines surprises. Mais on en redemandait. Joël Chenal nous a comblés. Lui qui n'avait plus goûté au moindre podium depuis le mois d'octobre 2003, et dont le meilleur résultat cet hiver s'apparentait à une huitième place à Adelboden, a sorti son costume de géant sur une Banchetta à nouveau baignée par le soleil pour décrocher une médaille d'argent qui vaut son pesant d'or...
Epatant, le skieur de la Rosière le fut dès le matin, lors d'une première manche où la pureté de sa technique fit merveille sur une piste piégeuse et difficile. Précis sur ses trajectoires toujours aussi fin, il avait su mettre juste ce qu'il fallait d'engagement dans son ski pour titiller les meilleurs. Et même plus que cela. Seul François Bourque se montrait plus rapide que le Français, pour 19 centièmes. Les autres, tous les autres pointaient derrière. Maier, Raich, Nyberg, Miller, etc. On croyait rêver. Mais tout restait à faire, avec 12 concurrents en moins d'une seconde.
Du très grand Raich
Pour capitaliser sur sa manche, Chenal se devait de faire au moins aussi bien sur le second tracé. Mais avec Jo, c'est encore mieux l'après-midi. Malgré la faiblesse de sa marge de manoeuvre, il s'est montré encore plus présent que sur la première manche. Au bout, la médaille d'argent. Deuxième, soit son meilleur résultat depuis la saison 1999-2000, celle où il remporta l'unique victoire de sa carrière, à Alta Badia. On brulait de le voir à nouveau à ce niveau. Comme Antoine Dénériaz voilà huit jours, il ne pouvait mieux choisir son jour.
Malheureusement pour lui, s'il fut à nouveau géant, Benjamin Raich fut génial lors du deuxième acte. Cinquième le matin, l'Autrichien en avait manifestement gardé sous les spatules. Trop souvent, cette saison, en slalom comme en géant, il avait donné la leçon en première manche avant de tout gâcher dans la seconde. Pas cette fois. Raich s'est placé en embuscade, pour mieux surgir. Ce titre olympique, le premier de sa carrière, il ne l'a pas volé, bien au contraire. Il le mérite même au moins autant que Chenal son argent. Mais sur ce second tracé, le Français n'a concédé qu'un dixième au "Blitz from Plitz". La faiblesse de l'écart en dit long sur la perf' exceptionnelle du Savoyard.
Compte tenu du niveau d'excellence atteint par Raich, Joël Chenal n'a aucun regret à nourrir. Bien sûr, sept centièmes, c'est dur, et on n'a pas tous les jours l'opportunité de devenir champion olympique. Mais rarement deuxième place aura eu autant des allures de victoire, de bonheur, de revanche et d'hommage. Hommage, évidemment, à Severino Bottero, l'entraineur italien des géantistes tricolores, tragiquement disparu au mois de décembre dans un accident de voiture. Jo a skié pour deux. Au moins. Il a aussi brillé pour tout un groupe, de Thomas Fanara à Raphaël Burtin, en passant par Gauthier de Tessières, même si ses trois compagnons n'ont pas brillé à Sestrières.
Chenal bien entouré
Quel bonheur en tout cas de le voir trôner sur ce podium. Pouvait-il être mieux entouré? Sans doute pas. Placé entre deux maitres autrichiens, Benni Raich d'un côté, à considérer plus que jamais comme un immense champion, et Hermann Maier de l'autre, le voilà en très bonne compagnie. Pour ce qui sera sans doute la dernière course olympique de sa carrière, Herminator avait caressé le rêve d'un ultime sacre. Battu pour 16 centièmes, il se contente d'une médaille de bronze, celle qu'il détenait déjà virtuellement à l'issue de la première manche. Il l'a accueillie avec le sourire de celui qui sait que le plus fort a gagné. Sans reproche ni remord.
Après tout, avec ce podium, Maier appartient au clan des vainqueurs, même s'il y a une hiérarchie dans cette gloire. Mieux vaut quand même être à sa place qu'à celle du pauvre François Bourque. Le talentueux canadien a eu le temps de se voir en champion olympique pendant trois heures, pour finalement boucler sa journée avec la médaille en chocolat. Dur. Dur aussi pour Bode Miller, seulement sixième et en train de rater en beauté ses Jeux. Il parait qu'il s'en fout. Joël Chenal, lui, ne crachera pas sur cet argent, largement suffisant à son bonheur.
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