Le "Maier" reste à venir

Dans ce qui sera sans doute sa dernière course olympique, Hermann Maier espère. Privé des Jeux de Salt Lake après son accident de moto en 2001, l'Autrichien rêve d'une troisième récompense suprême olympique depuis son doublé aux Jeux de Nagano. Passé à 13 centièmes de l'or samedi, Maier reste déçu de sa prestation en super-G où Aamodt remporta son 4e sacre et sa 8e médaille olympique. Malgré une joie légitime, l'argent n'a pas fait le bonheur de l'Autrichien qui aura à coeur de remporter le slalom géant. Comme il l'avait fait en 1998, après un accident mémorable en descente d'où il sortit indemne quelques jours plus tôt, ce qui lui valu le surnom de "Herminator".

Un sobriquet qu'il refute à porter depuis sa 6e place en descente olympique : "Je ne suis certainement plus Herminator, je ne suis pas suffisamment rapide" , affirme-t-il haut et fort. Car, à 33 ans, ce titre-là risque que de manquer à jamais au palmarès déjà bien fourni de l'Autrichien. Sans parler de retraite pour l'instant, Hermann, vainqueur du premier géant de la saison en Coupe du monde à Sölden, sait toutefois que le slalom géant de lundi sera la dernière course où le champion du monde de la spécialité pourra glaner l'or olympique. "J'avais déjà une bonne chance de victoire dans le super-G et peut-être que maintenant que j'ai une médaille, je serai plus en confiance pour le géant."

Une confiance que Benjamin Raich recherche du coin de l'oeil. Muet depuis le début des Jeux, le tenant de la Coupe du monde pourrait retrouver l'usage de la parole lors de la première épreuve technique turinoise. D'autant plus que l'Autrichien de 27 ans reste sur deux succès dans cette discipline à Kranjska Gora et Adelboden.

Remonté par l'exploit de Dénériaz en descente et le vol de Dalcin en super-G, le clan français n'hésite plus à penser à un nouvel exploit. Et pourquoi pas de Thomas Fanara ? Le jeune Tricolore de 24 ans a réussi une inespérée 5e place à Adelboden le 7 janvier dernier. Un résultat qui a convaincu le CNOSF d'embarquer le skieur de Praz-sur-Arly dans l'aventure olympique, alors que celui-ci n'avait pas répondu à tous les critères de sélection. Alors que quatre skieurs français les avaient réalisés, Henri Sérandour a convaincu Gauthier de Tessières de disputer le super-G pour libérer une 4e place en géant.

La manière forte pour certains, auxquels le président du CNOSF a répondu : "Soucieux d'engager la meilleure équipe possible, je suis là pour que les gars pratiquent leur sport, mais aussi pour faire respecter les règles". Le Français courra donc sa première course olympique aux côtés de Raphaël Burtin, Joël Chenal et finalement Gauthier de Tessières, préféré en fin de compte à Frédéric Covili, qui disputera également le géant. Une première qui aurait sans doute plu à Severino Bottero, entraîneur italien des géantistes français, qui s'est tué en voiture le 2 janvier dernier...