Et maintenant, la vie sans Johan Clarey : "Il nous protégeait avec ses résultats"

L'équipe de France de vitesse est orpheline de Johan Clarey, désormais consultant Eurosport, pour une saison qui débute ce week-end sur le glacier de Zermatt-Cervinia, là-haut à 3 700 mètres d'altitude. Meilleur Français en descente depuis cinq ans, le médaillé d'argent des JO de Pékin ne sera plus là pour être la vitrine. D'autres, comme Adrien Théaux, doivent prendre le relais sur les podiums.

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Video credit: Eurosport

Ceux qui l'ont vu débuter en Coupe du monde sont évidemment encore là pour en parler. En revanche, ceux qui partageaient les mêmes pistes que Johan Clarey dès 2004 ont rangé les skis depuis bien longtemps. Le "papy" de l'équipe de France a pris sa retraite à la fin d'une saison 2023 qui l'a encore vu monter sur le podium en descente à Kitzbühel. Clarey n'a jamais gagné en Coupe du monde mais il était, depuis quelques années, le visage de la vitesse masculine chez les Bleus. Son départ laisse évidemment un vide, mais il va obliger ses anciens coéquipiers à performer, dès ce weekend pour les deux descentes de Zermatt-Cervinia (à suivre sur Eurosport).
On avait fini par croire qu'il était éternel, qu'à 42 ans, il avait raté l'appel de la retraite depuis un moment et qu'il ferait toujours partie du décor. Mais Clarey s'est retiré, discrètement puisqu'il ne savait pas faire autrement (il commentera désormais pour Eurosport, et ce dès ce weekend) C'est sans son grand frère, et même leur "papa" pour certains que l'équipe de France a entamé une nouvelle préparation et donc une nouvelle saison cet été. Hasard ou pas, celui-ci fut particulièrement compliqué. Au Chili, les fous de la vitesse n'ont pu que peu s'entraîner à cause de la pluie et de de la neige. Il en résulte un manque d'entraînement très dommageable pour entamer la saison.

Clarey, pilier, doyen et vitrine

Et l'arbre qui cachait la forêt n'est plus là.. Si les Bleus de la vitesse n'ont plus triomphé depuis décembre 2015 et Adrien Théaux à Santa Caterina, "Jo" a collectionné quelques podiums. Sept depuis 2019 sur les neuf au total de l'équipe de France. Et jamais, sur les cinq dernières saisons, de ses 37 à ses 42 ans donc, Clarey n'a laissé l'un de ses compatriotes le devancer au classement général de la Coupe du monde de descente, sa spécialité. "Il nous protégeait par ses résultats, rappelle Matthieu Bailet, lui-même 2e en Super-G à Saalbach en 2021. C'était le pilier, le doyen et un peu la vitrine. C'est celui qui sur les dernières années avait le plus de résultats. Il était en première ligne."
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Personnage à part, à la fois par son physique, sa personnalité et son style, le médaillé d'argent des JO de Pékin prenait en effet toute la lumière. "Il n'est plus là. Ça nous donne des responsabilités mais c'est une bonne chose", avance Nils Allègre. "Je trouve ça très positif. On va être dans le vif du sujet, confronté à des choses quand ça ne va pas. Il va falloir assumer", confirme Bailet. Ainsi, sans le leader, les autres seraient contraints de sortir du bois pour maintenir une équipe de France de vitesse au haut niveau. Reste qu'il faut désormais prendre d'autres repères.

Théaux croit fort en la relève

"Jo m'apportait beaucoup, avec son expérience sur le côté sportif, poursuit Matthieu Bailet. C'est là où il y avait un vrai atout." Du haut de ses deux décennies en Coupe du monde, le "papy" avait tout vu, ou presque. Si Clarey suit encore ses "amis", la distance n'est évidemment plus la même. Surtout, la pression ne manquera pas d'arriver si la saison devait mal se passer et si les Bleus étaient incapables de monter sur un podium en descente ou en super-G.
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Le nouvel "ancien", Adrien Théaux, du haut de ses 39 ans, ne s'en fait pas pour autant. Quatrième l'an dernier à Val Gardena alors qu'il revenait de blessure, il croit très fort en une saison solide de son côté. Et il pense que l'équipe de France ne manque pas d'atouts : "Il y a des jeunes qui montent. (Nils) Allègre fait une super saison, (Maxence) Muzaton des supers Mondiaux. Le niveau est là, il y a encore un cap à passer mais je pense qu'on n'est pas loin de la vérité." Et comme le signale Bailet, tout ce beau monde "va sortir de sa zone de confort". Johan Clarey était un formidable coéquipier autant qu'un parfait paratonnerre. Il laisse un grand vide mais aussi une belle place à prendre.
Le programme de Zermatt-Cervinia sur Eurosport
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