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Snooker - Mark Joyce, l'abnégation récompensée par un duel face à Ronnie O'Sullivan

Steven Oliveira

Mis à jour 17/04/2021 à 15:31 GMT+2

Après 18 tentatives infructueuses, Mark Joyce a enfin obtenu sa qualification aux Championnats du monde de snooker. Malheureusement pour l'Anglais de 37 ans, le tirage au sort lui a réservé Ronnie O'Sullivan au premier tour. Mais Joyce n'a pas dit son dernier mot pour autant.

Mark Joyce et Ronnie O'Sullivan.

Crédit: Getty Images

Il n'est jamais évident de conclure. D'autant plus lorsque l'on n'a a jamais été aussi proche d'atteindre un but après lequel on court depuis de longues années. Mark Joyce en est la dernière preuve vivante. Solide au deuxième tour de qualifications aux Championnats du monde pour sortir son compatriote Anthony Hamilton, le natif de Walsall voit enfin la chance lui sourire avec l'élimination au même moment de la tête de série n°2 thaïlandaise et futur adversaire programmé : Thepchaiya Un-Nooh.
C'est finalement la surprise brésilienne Igor Figueiredo qui se dresse face à lui lors du dernier tour des qualifications. Une chance que Mark Joyce saisit parfaitement en menant rapidement 9-4. Et alors qu'il ne lui manque plus qu'une frame à gagner pour valider son ticket, voilà que l’Anglais a les doigts qui tremblent et le Brésilien remporte 3 frames consécutives : "Quand Igor revenait vers moi à la fin, en 15 ans de carrière sur le circuit c'est la pire sensation que j'ai ressenti, confiait l’Anglais au site du World Snooker Tour. La bille blanche n'allait pas où je voulais et j'avais l'air d'un idiot”.
À ce moment-là, Mark Joyce pensait probablement aux dernières années qui l’ont vu participer à 18 reprises aux qualifications des Championnats du monde sans jamais valider son ticket d'or, s'inclinant 8 fois lors de l'avant-dernier tour et 2 fois au dernier round. Des mauvais souvenirs que ce supporter de Manchester United a finalement su chasser de sa tête pour se remettre la tête à l'endroit et terminer le job face à Igor Figueiredo (10-7). Avant de lâcher un "J'y suis enfin arrivé" qui traduisait autant son abnégation que son soulagement.
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Mark Joyce.

Crédit: Getty Images

Du rêve au cauchemar en deux semaines

Pourtant, rien ne laissait présager que Mark Joyce allait avoir autant de mal pour pouvoir disputer le tableau principal au Crucible Theatre de Sheffield. Il faut dire que l'Anglais, désormais âgé de 37 ans, faisait partie des meilleurs espoirs au début du millénaire, remportant notamment les Championnats d'Europe U19 en 2001 et le Championnat d'Angleterre amateur en 2006 avant d'intégrer le circuit professionnel la même année. Et après des premières années traversées dans l'ombre des plus grands, la lumière va s'entrouvrir en 2010.
Alors que la fin d'année approche, tous les meilleurs joueurs du circuit se retrouvent comme toujours à Telford pour le UK Championship, probablement le tournoi le plus prestigieux derrière les Championnats du monde. Là-bas, celui qui aime se divertir en enchaînant les par au golf frappe un grand coup en sortant au premier tour la tête de série n°3 Ali Carter puis le jeune et déjà talentueux Judd Trump au deuxième. Avant de s'incliner en quart de finale contre le futur finaliste Mark Williams (9-7).
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Le snooker, comment ça marche ? Guide de survie pour les Mondiaux qui débutent

Et alors que ce bon résultat aurait dû propulser Mark Joyce vers les sommets, il a finalement été le début d’un cauchemar. Quelques jours après ce quart de finale, l’Anglais et des amis se font agresser à la sortie d’un bar à coups de couteaux et tessons de bouteilles en raison d’une dispute pour savoir qui aurait dû se voir servir sa pinte en premier. Bilan ? Fracture du coude et blessure à l'orbite. "En l'espace de deux semaines, j'étais passé du point culminant de ma carrière au point le plus bas de ma vie", confiera plus tard Mark Joyce dans des propos rapportés par le Times.
Après un séjour à l'hôpital et des allers-retours chez l'ophtalmologue, Mark Joyce retourne à la table de snooker. Problème, il se rend alors compte qu’il voit double. Pas évident pour viser donc. À ce moment-là, l’Anglais pense que tout est fini : "C'était un problème énorme et je pensais que ma carrière était terminée. Les médecins voulaient m'opérer mais je n’ai pas voulu. J'ai continué à jouer et plus je pratiquais et plus mon œil gauche devenait plus fort." Et si sa rééducation par le jeu lui a empêché de gagner des matchs – "On pouvait compter les matchs que j’ai gagné sur les doigts d’une main" -, il lui a toutefois permis de se reconstruire physiquement et mentalement.
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Mark Joyce lors du 1er tour du Championnat du monde 2021 à Sheffield.

Crédit: Getty Images

Un joueur respecté capable de battre n'importe qui

Et quoi de mieux que de prouver son retour en forme que de performer lors du UK Championship. Deux ans après son quart de finale, Mark Joyce claque un nouveau gros coup en sortant au premier tour Judd Trump, désormais n°1 mondial, avant de s'incliner au second tour contre Ali Carter. Tant pis, le message est passé : il est de retour.
Malheureusement, si Mark Joyce continue de faire quelques jolies performances, comme ce quart de finale au UK Championship en 2017 ou cette victoire contre Ronnie O'Sullivan au China Open la même année, l’Anglais n'a jamais remporté le moindre tournoi classé. Pire, celui qui a été 29e au classement mondial au meilleur de sa forme n'a atteint le dernier carré d'un tournoi classé qu'à une seule reprise, la finale du Riga Masters en 2019.
Pour autant, Mark Joyce reste un joueur respecté sur le circuit. Avant cette année, il était d'ailleurs considéré par beaucoup comme le meilleur joueur à ne jamais avoir été qualifié aux Championnats du monde. Une étiquette loin d'être usurpée comme le prouve le début de son premier tour, ce samedi, face à Ronnie O'Sullivan, où le premier à remporter 10 frames se qualifie pour le tour suivant. Mené 6-3 avant la deuxième partie de la rencontre qui débutera à 20h, Mark Joyce a longtemps tenu tête au tenant du titre, l'obligeant notamment à sortir le grand jeu lors de la huitième frame pour éviter que son adversaire revienne à égalité. Car non, après tant d'années à courir après une qualification, Mark Joyce n'est pas venu pour faire de la figuration.
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O'Sullivan a dû sortir le grand jeu pour plier la 8e frame contre Joyce

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