DSQ, retraite, champagne, premières : Les enseignements du week-end

Après une entame manquée et une non-qualification à Levi, Alexis Pinturault a confirmé ses difficultés en slalom en ce début de saison. Exactement comme la saison dernière, à vrai dire. Très timide en première manche, incapable d’imprimer le tempo adéquat sur un tracé sans changement de rythme, le skieur de Courchevel n’a pas su se libérer lors de la seconde. Pis, il s’est crispé un peu plus et a commis deux fautes d’intérieur de suite pour finalement enfourcher à mi-pente. Il a tenu à rallier l’arrivée sans afficher grande conviction. Pour être allé au bout de son effort, Pinturault sera probablement pénalisé par la FIS et devra payer une amende. En résumé, un DSQ et un dimanche à oublier, qui le met néanmoins à distance de Marcel Hirscher. A 200 points exactement, c’est déjà beaucoup, même s’il n’y a rien d’irrémédiable évidemment.

C’est la nouvelle qui a marqué le biathlon tricolore ce week-end à Hochfilzen. L’envie l’ayant abandonné, Alexis Bœuf a décidé de raccrocher. Compagnon de chambre de Martin Fourcade, "Choup’" a subitement dit stop à 28 ans, après une anonyme 87e place sur le sprint, mais surtout 122 départ en Coupe du monde, une victoire et quatre podiums. Les différentes marques de sympathie à son encontre, notamment lors de la poursuite dames, et l’étreinte entre Bœuf et le Catalan à l’arrivée de celle des messieurs dimanche en disaient long sur l’importance qu’avait le néo-retraité dans le groupe France.

Son annonce n’a pourtant pas perturbé le double champion olympique de Sotchi. Deuxième du sprint, Fourcade a montré quelques signes de lassitude sur les skis vendredi. Mais le frère de Simon a rapidement corrigé le tir, quelques heures après le beau podium d’Anaïs Bescond (LIEN : http://www.eurosport.fr/biathlon/hochfilzen/2014-2015/hochfilzen-anais-bescond-sur-le-podium-3e-de-la-poursuite-remportee-par-kaisa-makarainen_sto4513407/story.shtml). Avec une deuxième poursuite victorieuse en deux courses, il a signé un troisième succès individuels pour endosser le dossard jaune de leader de la Coupe du monde. L’autre (gros) point positif du week-end : sa précision et son application derrière sa carabine. Ça méritait bien de sabrer le champagne…

Au sortir d’Are, Marcel Hirscher et Tina Maze pointent en tête du général. Le premier a rendu une copie parfaite, la seconde s’en est approchée. L’Autrichien a dominé le géant puis le slalom pour glaner 200 points, pour détrôner surtout Kjetil Jansrud au sommet de la hiérarchie. Depuis l’ouverture du cirque blanc, son bilan impressionne : 440 points obtenus en six sorties, soit 73 unités par course disputée. Difficile de suivre le triple tenant du gros globe à ce rythme-là. Chez les dames, la Slovène a pris un peu plus ses distances au général. Que sa 22e place lors du géant de Sölden semble loin. Depuis, Maze a aligné huit tops 10, cinq podiums et trois victoires pour un total de 560 points. Anna Fenninger n’en compte que 303 et va devoir rapidement réagir si elle veut conserver le bien acquis en mars dernier.

Le slalom messieurs d’Are a tenu toutes ses promesses. Outre le triomphe d’Hirscher, il faut retenir aussi qu’il a occasionné pas mal de "premières". Il y a d’abord eu deux qualifications inédites : celle de Dong-hyun Jung et d’Espen Lysdahl. Si, le Sud-Coréen a soldé son épreuve par les points de la 25e place, après 14 tentatives infructueuses, le Norvégien a frappé un grand coup. L’universitaire américain avait disparu du circuit depuis quatre hivers et le slalom de Zagreb (en janvier 2011). Il est revenu par la grande porte. Celui que Jansrud et Svindal ont surnommé "Projet X" s’est offert un premier top 10 en carrière et par la même occasion ses premiers points. Alexander Khoroshilov a également laissé son empreinte sur l’épreuve suédoise. Cinquième le matin, troisième l’après-midi, le Russe a offert à son pays un nouveau podium, 33 ans après celui d’Alexander Zhirov. C’était à Laax en géant, Zhirov courait alors pour l’URSS.