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"Mission accomplie !" : l'alpiniste Nirmal Purja revendique les quatorze "8000" en 6 mois et 6 jours

ParAFP

Mis à jour 29/10/2019 à 16:41 GMT+1

ALPINISME - Everest, K2, Annapurna... Gravir les quatorze sommets de plus de 8000 mètres que compte la Terre en l'espace de 6 mois et 6 jours ? C'est la performance extraordinaire bouclée mardi par le Népalais Nirmal Purja.

Nirmal Purja à Katmandou, le 28 mai 2019.

Crédit: Getty Images

Le Népalais Nirmal Purja a revendiqué mardi avoir achevé dans le temps record de six mois et six jours l'ascension des 14 montagnes de plus de 8000 mètres d'altitude, exploit l'imposant comme une nouvelle figure de l'alpinisme de vitesse.
"Mission accomplie !", a lancé "Nims", son diminutif, dans un message publié sur ses réseaux sociaux depuis la cime du Shishapangma. Ce sommet chinois de 8027m, qu'il a atteint avec son équipe à 08H58 locales (01H58 heure de Paris), était le dernier des "plus de 8000" qu'il lui restait à conquérir.
L'ex-soldat des forces spéciales britanniques, 36 ans, s'était fixé le délai surhumain de gravir ces points culminants de la planète - tous situés dans l'Himalaya - en à peine sept mois, à compter de son arrivée au premier sommet le 23 avril dernier. Ce sprint-marathon en "zone de la mort" bat largement le précédent record pour la même performance - monter les 14 "plus de 8000", en utilisant au moins une fois de l'oxygène supplémentaire. Ce dernier était de sept ans, onze mois et quatorze jours, et était détenu par la légende polonaise Jerzy Kukuczka.
Inconnu jusqu'à peu du petit monde de l'himalayisme, Nims a attiré progressivement l'attention de ses pairs et des médias ces derniers mois, à mesure qu'il conquérait avec une endurance et une vitesse phénoménales les plus hautes montagnes de la Terre. À l'origine, beaucoup pensaient l'entreprise physiquement et logistiquement impossible, vu la fenêtre de temps ultra-resserrée qui ne laisse aucune place à l'aléa ou au demi-tour. Avant les premiers sommets, "tout le monde me riait au nez", confiait Nims à l'AFP avant de partir au Shishapangma.
Pour réaliser cette prouesse physique, "il s'agit de faire confiance à ses capacités et il faut toujours avoir un état d'esprit positif, parce que parfois les choses vont mal tourner. Les plans ne se dérouleront pas comme vous le voulez ou comme vous aimeriez le penser. Mais malgré tout ça, vous pouvez rendre l'impossible possible", expliquait-il.

Ascensions express

Sa course de longue haleine en atmosphère d'oxygène raréfié a commencé sur l'Annapurna (Népal, 8091m), dont il atteint le sommet le 23 avril. Sans reprendre son souffle, en manque de sommeil, sautant d'un camp de base au suivant en hélicoptère, gravissant certaines montagnes d'un trait sans halte aux camps intermédiaires, Nims a alors enchaîné les illustres sommets népalais : Dhaulagiri (8167m), Kanchenjunga (8586m), Everest (8848m), Lhotse (8516m) et Makalu (8485m).
Après quelques semaines de repos, il s'est attaqué en juillet aux cinq "8000" du Pakistan, dont les redoutables K2 (8611m) et Nanga Parbat (8126m). Fin septembre, il a ajouté le Cho Oyu (Chine, 8188m) et le Manaslu (Népal, 8163m) à sa besace. Son "Project Possible" a alors buté contre la fermeture du Shishapangma cette saison. Les autorités chinoises lui ont finalement délivré un permis spécial pour y monter, le gouvernement népalais ayant plaidé sa cause.
Issu d'une famille modeste d'un village du nord-ouest du Népal, Nims a passé 16 ans dans les unités Gurkhas de l'armée britannique, qu'il a récemment quittées pour se lancer corps et âme dans la montagne. Dans la veine d'athlètes comme le défunt Ueli Steck ou Kilian Jornet, il s'inscrit dans cette vague d'alpinistes dont la vitesse est la marque de fabrique. Des ascensions express qui font froncer les sourcils de bien des puristes de la montagne.
"Sans tenir compte du style (oxygène supplémentaire, soutien de sherpas, voies classiques, hélicoptères entre les montagnes, etc.) ce qu'il fait est extrêmement impressionnant", a salué auprès de l'AFP Alan Arnette, blogueur très suivi sur l'alpinisme. "Il place une barre qui pourrait prendre des décennies à être surpassée, voire jamais."
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L'alpiniste népalais Nirmal Purja à Katmandou, le 16 octobre 2019.

Crédit: Getty Images

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