Alpina, la passion du sport et l'innovation technologique partagées avec BMW et Michelin

C'est une sensation agréable de pouvoir contempler le chemin parcouru avec fierté et regarder l'avenir sereinement. Chez Alpina, on éprouve ce sentiment légitime. Depuis 1961, la firme allemande écrit les chapitres d'une belle histoire à dimension humaine dans l'univers automobile. A l'origine fabrique de machines de bureau, la société de Rudolf Bovensiepen s'est transformée sous la direction de son fils, à partir d'une observation qui fut le point de départ d'une succes story.

"Lors du Salon de l'automobile de Francfort en 1961, BMW a présenté la nouvelle BMW 1500, qui était équipée d'un moteur très moderne, mais d'un très petit carburateur", se souvient Burkard Bovensiepen. "J'ai donc eu l'idée de doter ce modèle de quatre carburateurs (des Weber), ce qui nous a permis de porter la puissance de 80 à 92 cv. BMW a aimé l'idée et, depuis 1982, nous collaborons étroitement avec eux." Plus précisément, le kit permet aux possesseurs de 1500 de s'aligner sur la puissance de la nouvelle 1800. L'idée est remarquable et le carnet de commandes se remplit. Voilà donc Alpina intronisé premier préparateur officiel d'un constructeur.

L'affaire reste artisanale, déménage à Kaufbeuren et occupe huit personne. Mais elles sont toutes animées par un esprit du sport qui est aussi celui de la compétition. Bientôt, Alpina roule donc main dans la main avec BMW et incarnant le label "compétition" de la maison bavaroise sur les circuits de Tourisme, en rallyes et en courses de côte aussi. En 1968, on ne sait pas encore vraiment qui est Derek Bell, Harald Ertl, James Hunt, Jacky Ickx, Niki Lauda, Brian Muir, Hans Stuck ou encore Dieter Quester sur la scène internationale, mais chacun va se forger tôt ou tard une jolie réputation en Championnat d'Europe de Tourisme sous le blason rouge et bleu.

Parallèlement, en 1968, BMW a confié les 130 chevaux de sa 2002 tii à Alpina, qui en extrait 165 chevaux ! C'est désormais une certitude : la firme à l'Hélice peut remettre les clés de son emblématique coupé 3.0 CSL à l'enseigne Bovensiepen. Le six cylindres de 250 cv réduit le 0 à 100 km/h à 6"7, le 0 à 200 à 27"1. De quoi régner sur le Championnat d'Europe des voitures en Tourisme en 1973.

Et en Allemagne, on ne réclame pas d'en faire trop. On sait que c'est bien perçu de se retirer lorsque l'on a tout prouvé. C'est justement ce que fait la petite firme en se détournant provisoirement de la piste en 1977, pour mieux franchir un palier de la reconnaissance technologique et commerciale. Et justement, la B6, la B7 et la B7 Turbo sont là pour réaliser une nouvelle percée, une première mondiale même en affichant une gestion entièrement électronique de l'alimentation et de l'allumage.

C'est donc en toute logique qu'Alpina devient en 1983 un constructeur en nom propre. Cette réussite, la deuxième génération incarnée par Florian et Andreas l'incarnent avec ce regard acéré de l'évolution du genre automobile et l'âme des pionniers, qui accompagne le quotidien. "Cette association entre un petit équipementier et un grand constructeur, BMW, a donné naissance à une équipe à taille humaine composée de vrais passionnés. Nous souhaitons tous que les produits soient au 'top du top', ce qui se fait de mieux au monde", se réjouit Florian Bovensiepen aujourd'hui. Après des décennies de partenariat, les mots n'ont pas changé, la recette de l'innovation et de l'excellence non plus.

Ses acquis consolidés, Alpina revient par la grande porte dans outre-Rhin sportif - en DTM - en 1987. L'expérience, quoique brève puisqu'elle s'arrête en 1988, est couronnée de succès avec Ellen Lohr, Fabien Giroix ou Christian Danner, entre autres, sur une BMW Alpina M3 Groupe A. Et en 2009, la marque fera un nouveau retour, avec la nouvelle B6 dans la classe GT3, précisément choisie pour sa culture de la ressemblance avec les modèles de série, et s'adresser aux pilotes de tous horizons. Ce lien étroit avec le consommateur, Andreas Bovensiepen le considère comme vital, en accord avec le développement commercial de l'enseigne.

"La compétition automobile est chez Alpina une longue tradition qui remonte aux années 1970, avec des pilotes comme Niki Lauda", confirme-t-il, à propos de l'Autrichien devenu ensuite triple champion du monde de Formule 1. "Aujourd'hui, nous nous sommes certes focalisés sur les routières, mais nous fabriquons les meilleures routières que vous pouvez trouver sur le marché. Ce qui ne nous empêche pas d'afficher nos prétentions en matière de compétition avec des résultats qui parlent d'eux-mêmes. En 2011, nous avons remporté le plus important championnat d'Europe, en GT3, grâce notamment à Michelin, car en compétition aussi, nous faisons confiance aux pneus Michelin."

La BMW Alpina B10 Bi-turbo passée à la postérité au début des années 90, l’entreprise se donne les moyens de se développer avec 120 employés réunis dans et de nouveaux bâtiments, à Buchloe.

D'évidence, Alpina reste elle-même, joue avec ses deux vocations pour mieux s'ouvrir au défi technologique. Avec l'aide d'une marque de notoriété mondiale. "Chez Alpina, notre objectif est naturellement de construire des véhicules pour les amoureux de l'automobile, des grands connaisseurs qui recherchent ce qui se fait de mieux à tous points de vue", expose encore Andreas Bovensiepen. "Il est donc crucial pour nous de collaborer avec un partenaire qui fabrique aussi les meilleurs pneumatiques. Nos véhicules sont équipés de pneus Michelin depuis 1985 et nous n'avons jamais été déçus. J'ai fait un peu de compétition dans les années 80, quand j'étais étudiant. Cela est très utile pour comprendre les intéractions entre le châssis, les roues et les pneus, et bien sûr très appréciable dans notre collaboration avec Michelin." Sur une BMW Alpina, cette excellence est reconnaissable entre toutes. Des Michelin montés sur des jantes à 20 branches, design cher à Burkhard Bovensiepen, c'est l'accord parfait.

"Alpina doit pouvoir répondre aux demandes des marchés du monde entier", assure-t-il. "Nous attachons naturellement à toujours proposer des produits haut de gamme, que ce soit pour le moteur, le châssis, l'habitacle, etc…, en veillant à ce que les véhicules restent cohérents. Pour autant, Alpina n'a jamais disposé d'une grande équipe de recherche et développement.Les produits BMW sur lesquels nous travaillons sont déjà fantastiques." Pas de doute, la route est bien tracée.