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100 trophées pour 10 moments marquants : les sacres les plus mémorables de Federer

Mis à jour 04/03/2019 à 12:23 GMT+1

Samedi à Dubai, Roger Federer a remporté son centième titre ATP sur le circuit. Un accomplissement exceptionnel. Parmi les 100, nous avons sélectionné dix sacres, qui retracent la carrière XXL de la légende vivante suisse.

Roger Federer en 2009

Crédit: Getty Images

ATP Milan 2001 : Le premier

Le contexte : Roger Federer est une promesse. Battu en finale à Marseille puis à Bâle, le Suisse n’a pas encore réussi à accrocher son premier trophée malgré un potentiel non négligeable. Parfois explosif et pas encore canalisé, le jeune de 20 ans débute sa saison en remportant la Hopman Cup, puis sort au 3e tour à Melbourne avant d’arriver à Milan. À l’époque, il n’est que 27e mondial.
Son tournoi : Assez tranquille jusqu’à la demi-finale. Juste un petit set lâché face au qualifié Cyril Saulnier au 2e tour. Il s’offre Goran Ivanisevic en deux petits sets en quarts. En demie, c’est Ievgueni Kafelnikov, tête de série numéro 2, qui se présente. Malgré la perte du second set au tie-break, Federer reprend le dessus et accède à la finale où il bat Julien Boutter, en concédant encore le tie-break dans la deuxième manche (6-4, 6-7, 6-4). Persévérance, déjà.
Ce qu’il en dit : "Quand j’ai perdu mes deux premières finales, je me suis dit ‘Oh mon Dieu, je ne vais jamais gagner un tournoi. Quand j’ai gagné à Milan, j’étais soulagé et tellement heureux. C’était un moment important pour moi".
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Roger Federer en février 2001 : premier titre de sa carrière, à Milan.

Crédit: AFP

Wimbledon 2003 : Le premier Grand Chelem

Le contexte : Joueur désormais confirmé, membre du top 10 depuis octobre 2002, Federer tarde encore à briller en Majeur. En 2001, il atteint bien les quarts de finale à Roland-Garros puis à Wimbledon, où il signe son premier exploit XXL en sortant Pete Sampras en huitième de finale, à 19 ans. Encore un peu court pour un prétendu futur numéro 1 mondial.
Son tournoi : Tête de série numéro 4 et challenger après sa victoire à Halle, Federer ne lâche qu’un petit set face à Mardy Fish au 3e tour. Le tout avant de s’offrir Feliciano Lopez, Sjeng Schalken, Andy Roddick puis Mark Philippoussis en finale (7-6, 6-2, 7-6) avec notamment un premier tie-break géré de main de maître. Pas encore 22 ans mais déjà sacré en Grand Chelem. Le premier d’une (très) longue série.
Ce qu’il en dit : "Ce dont je me souviens le plus, c’est ma blessure au dos lors de l'échauffement du match de huitièmes face à Feliciano Lopez. Je n’étais pas assuré de pouvoir terminer la rencontre. Pourtant, j’ai réussi à bien jouer en me rétablissant vite pour rejoindre la finale".
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Top 10 Federer Wimbledon 2003

Crédit: Imago

US Open 2004 : La plus grosse fessée

Le contexte : Alors qu’il vient de fêter ses 23 ans, Roger Federer impose sa loi depuis le début de l’année sur le circuit. Numéro 1 mondial depuis le 2 février dans la foulée de son deuxième titre du Grand Chelem décroché en Australie, il en a remporté un troisième à Wimbledon et se présente à New York en grand favori.
Son tournoi : Le Bâlois passe sereinement les premiers tours, ne lâchant qu’un set contre Marcos Baghdatis et profitant même du forfait en huitième du Roumain Andrei Pavel. Après s’être arraché en quarts de finale en cinq sets contre Andre Agassi et le public américain, il reprend sa marche en avant contre Tim Henman, balayé dans le dernier carré. En finale, il pulvérise Lleyton Hewitt (6-0, 7-6, 6-0), lui infligeant deux roues de bicyclette pour s’octroyer son premier petit Chelem en carrière.
Ce qu’il en dit : "Je ne pensais pas, même dans mes rêves les plus fous, que je gagnerais l’US Open. Si vous pouvez supporter la pression à New York, alors vous pouvez le faire partout."
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2004. Roger Federer remporter son premier US Open en pulvérisant Lleyton Hewitt en finale. C'est aussi la 300e victoire de sa carrière.

Crédit: Panoramic

Bâle 2006 : Le plus sentimental

Le contexte : Le patron du circuit, c’est lui. Depuis Wimbledon 2003, Federer a bien grandi. 34 titres ATP au compteur en plus et une domination sur le circuit incontestable qui atteint son sommet dans cette année 2006. Tout va bien dans le meilleur des mondes… sauf à domicile. Chez lui, à Bâle, où il a été ramasseur de balles, le Suisse n’est pas encore prophète en son pays. Pire, il y a déjà perdu deux finales (2000, 2001). Comique quand on regarde dans le rétro : à ce jour, le Suisse a remporté "son" tournoi à neuf reprises, pour 14 finales.
Son tournoi : Loin d’être un long fleuve tranquille. Un gros tie-break, achevé sur le score de 16-14, face à David Ferrer en quart, un set lâché face à Paradorn Srichaphan en demie avant de retrouver Fernando Gonzalez. Un succès en trois sets nets et voilà RF enfin comme un poisson dans l’eau dans le tournoi suisse.
Ce qu’il en dit : "J'ai enfin réalisé mon rêve de remporter le tournoi de ma ville. C'est un moment très excitant."
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Roger Federer lors de son premier titre "à domicile", à Bâle, en 2006

Crédit: AFP

Masters 2006 : Le plus glouton

Le contexte : Roger Federer est au sommet de son art. Il achève sa troisième année consécutive au sommet du classement mondial. Le Suisse a la pancarte avant d’entrer en lice à Shanghaï : il a accumulé les titres (11) et les victoires (87), ne coinçant qu’à quatre reprises (dont trois sur terre battue) face à sa bête noire Rafael Nadal et une fois à Cincinnati contre Andy Murray.
Son tournoi : Le "Maestro" touche la perfection du doigt. Cinq matches et autant de succès, avec deux petits sets laissés en route contre David Nalbandian et Andy Roddick en poule. Sur une surface qui lui convient mieux, le dur indoor, il s’impose logiquement face à Rafael Nadal en demi-finale, avant de sortir le grand jeu en finale contre James Blake (6-0, 6-3, 6-4). Dans la "zone", il multiplie notamment les revers gagnants en passing et les demi-volées avec à la clé son 12e trophée et sa 92e victoire de la saison.
Ce qu’il en dit : "A un moment, j’ai même rigolé tellement je jouais bien. J’étais tout le temps en contrôle et j’ai fait à peu près tout ce que j’avais envie de faire."
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Roger Federer à la Masters Cup de 2006

Crédit: Imago

Roland-Garros 2009 : Le plus libérateur

Le contexte : Depuis l’été 2008 et sa défaite après un match de légende contre Rafael Nadal en finale de Wimbledon, Roger Federer est tombé de son piédestal. Désormais numéro 2 mondial, il a encore buté sur son rival majorquin à Melbourne en début de saison. Ecrasé par le même homme en finale de Roland-Garros l’année précédente, on se dit que le Suisse au jeu si complet ne triomphera peut-être jamais Porte d’Auteuil.
Son tournoi : Loin d’être flamboyant, Federer se fait très peur dès le 2e tour contre l’Argentin Jose Acasuso (7-6, 5-7, 7-6, 6-2) avant de lâcher un autre set face à Paul-Henri Mathieu (4-6, 6-1, 6-4, 6-4). Et au lendemain du coup de tonnerre de l’élimination dès les 8es de finale de Rafael Nadal, le Bâlois évite de justesse la sortie de route contre Tommy Haas après avoir remonté deux sets de handicap. Il survit ensuite à une nouvelle bataille en cinq manches contre Juan Martin Del Potro dans le dernier carré avant de soulever enfin la coupe des Mousquetaires, s’offrant le Grand Chelem en carrière grâce à une victoire aisée sur Robin Söderling, le tombeur de son rival espagnol.
Ce qu’il en dit : "Je savais que Nadal ne pourrait pas tout le temps être en finale et que je ne laisserais pas échapper l’occasion. Mais en même temps, la pression était extrême, les gens avaient tellement envie que je gagne."
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Roger Federer à Roland-Garros 2009

Crédit: AFP

Wimbledon 2009 : Le plus historique

Le contexte : Sans conteste, le titre le plus symbolique et le plus historique de Roger Federer. Après Roland-Garros, Federer retrouve Wimbledon, son jardin, avec la possibilité de devenir le seul recordman du nombre de titres en Grand Chelem. Dépassé par Rafael Nadal au classement ATP, le Suisse a aussi la possibilité d’accrocher à nouveau la place de numéro un mondial. Un double défi terriblement excitant.
Son tournoi : Un petit set perdu avant une finale XXL. Un match fou face à Andy Roddick et un cinquième set resté dans l’histoire, achevé à 16-14. Le Suisse ne réalise qu’un break durant tout cette finale hors-norme. Suffisant pour gagner son 6e Wimbledon, son 15e Majeur et redevenir numéro un mondial.
Ce qu’il en dit : "C'était un match fou. Je n'ai pas encore la tête claire. C'est un moment incroyable de ma carrière."
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Wimbledon 2009 : Roger Federer bat Andy Roddick après un suspense incroyable

Crédit: Imago

Wimbledon 2012 : Le plus persévérant

Le contexte : A 30 ans bien révolus, Roger Federer n’est plus l’ogre dominateur des années 2004-2007 et n’a plus triomphé en Grand Chelem depuis l’Open d’Australie 2010. Arrêté en demi-finale par Rafael Nadal à Melbourne et par Novak Djokovic à Roland-Garros, il continue de croire toutefois en sa bonne étoile en retrouvant son jardin de Wimbledon, d’autant qu’il compte déjà quatre titres depuis le début de saison.
Son tournoi : Après deux premiers tours sans histoire, Federer passe à deux points de la catastrophe contre… Julien Benneteau. Le Français mène deux sets à zéro et ne cède que 8 points à 6 au tie-break de la quatrième manche avant de s’effondrer. Mais le Suisse n’en a pas fini avec les sueurs froides : en huitièmes de finale contre Xavier Malisse, il se bloque le dos. Il parvient cependant à surmonter la douleur avant une fin de tournoi exceptionnelle avec deux succès coup sur coup sur Novak Djokovic et Andy Murray, pourtant soutenu par tout un peuple en finale. Federer fait ainsi d’une pierre deux coups : il enregistre son 17e titre en Grand Chelem et redevient à nouveau numéro 1 mondial.
Ce qu’il en dit : "C’était une atmosphère unique parce que le public voulait que Murray gagne son premier Grand Chelem et que la finale s’est terminée en indoor à cause de la pluie. Mais je suis sûr qu’Andy en gagnera un bientôt."
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Roger Federer et Andy Murray à Wimbledon, en 2012.

Crédit: Imago

Open d’Australie 2017 : Le plus improbable

Le contexte : De l’extérieur, la thèse du déclin semble s’appliquer à merveille à Roger Federer. Après une année 2016 marquée par une longue coupure mais surtout vierge de tout trophée, une première depuis 2000, le Suisse revient aux affaires à Melbourne en tant que 17e joueur mondial. À plus de 35 ans, alors que Djokovic et Murray semblent avoir pris définitivement le pouvoir, les batailles en cinq sets paraissent être des obstacles impossibles à surmonter.
Son tournoi : Quatre joueurs du Top 10 éliminés (Berdych, Nishikori, Wawrinka et Nadal), trois matches en cinq sets et cette finale XXL. Peut-être pas le plus beau Fedal de l’histoire, tant 2008 restera éternel. Mais en tout cas le plus marquant. Le dernier set est si dramaturgique, si esthétique, si magnifique avec une remontée inattendue après avoir été breaké par Nadal. Cinq ans et demi après son dernier sacre en Majeur, Federer en remporte un 18e et lance une folle saison 2017.
Ce qu’il en dit : "Je ne pense pas que l’un d’entre nous aurait pu penser que nous nous retrouverions en finale de l’Open d’Australie quand nous discutions ensemble de nos blessures il y a cinq mois de cela à Majorque. Et pourtant, nous sommes là ! Le tennis est un sport difficile. Il ne peut pas y avoir de match nul, mais si c’était possible, j’aurais accepté avec joie le match nul avec Rafa ce soir."
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Rafael Nadal et Roger Federer après la finale de l'Open d'Australie 2017.

Crédit: Panoramic

ATP Dubai 2019 : Le 100e

Le contexte : Avec le retour aux affaires de Novak Djokovic et Rafael Nadal, Roger Federer ne court plus qu’après les titres, choisissant soigneusement ses tournois, abandonnant de fait le classement ATP. Après un Open d’Australie achevé en 8e de finale, le Suisse revient dans l’un de ses tournois préférés pour espérer passer la barre des 100 et rejoindre Jimmy Connors, seul homme à avoir dépassé ce total (109).
Son tournoi : Pas spécialement rassurant sur ses premières sorties, au point de lâcher un set lors de ses deux premiers matches. En demie, c’est Borna Coric qui fait les frais de sa montée en puissance. En finale, face à Stéfanos Tsitsipas, son bourreau à Melbourne, Federer ne met pas longtemps à se mettre dans le rythme. Aérien et plein de lucidité, il convertit ses deux seules balles de break pour boucler l’affaire en un peu plus d’une heure (6-4, 6-4). Son 100e titre, tout simplement.
Ce qu’il en dit : "Je ne fais pas que me reposer entre les Majeurs comme certaines personnes le pensent peut-être. Je pense que ce chiffre, 100, le prouve."
Maxime BATTISTELLA et Cyril MORIN
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