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Le trône l'attend mais avec un goût d'inachevé : Medvedev, une semaine paradoxale

Maxime Battistella

Mis à jour 26/02/2022 à 13:01 GMT+1

ATP ACAPULCO - Battu sans contestation possible par Rafael Nadal (6-3, 6-3) dans la nuit de vendredi à samedi en demi-finale au Mexique, Daniil Medvedev pourra se consoler lundi en devenant numéro 1 mondial pour la première fois de sa carrière. Mais le Russe aurait certainement rêvé d'un autre couronnement, son bourreau espagnol lui volant clairement la vedette en ce début de saison.

Départ canon, fulgurances et volonté de fer : comment Nadal a éteint Medvedev

Il rêvait de se venger de sa défaite cruelle en finale de l'Open d'Australie. Force est de constater que c'est raté. Un peu moins d'un mois après avoir été renversé si près du but à Melbourne, Daniil Medvedev a encore buté sur Rafael Nadal à Acapulco, en demie dans la nuit de vendredi à samedi. Mais cette fois, il n'a même pas entrevu le succès. Toujours derrière au score et rapidement breaké dans chaque set (6-3, 6-3), il n'a jamais eu les cartes en main. Assuré de devenir numéro 1 mondial lundi, il ne fera donc pas coup double avec un titre au Mexique.
Peu importe, pourrait-on penser. Le Russe n'est pas le premier à s'installer sur le trône sans être allé chercher un trophée en prime. Ce serait même gourmand de réclamer l'argent du beurre après avoir déjà eu le beurre. Mais les observateurs du circuit auraient probablement accordé moins d'importance à cet accroc dans le dernier carré si Rafael Nadal n'avait pas été de l'autre côté du filet. "Je ne sais pas précisément où j'ai conquis cette place de numéro 1, parce que Djokovic a perdu à Dubai", a d'ailleurs avoué Medvedev avec le sourire après sa sortie de piste.
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La question qui fâche : Medvedev ferait-il un n°1 mondial crédible ?

Une décompression fatale ?

Entendons-nous bien, l'intéressé aurait bien tort de ne pas fêter son accession au trône, qui est avant tout le fruit d'une régularité exceptionnelle dans l'excellence ces derniers mois (seconde partie de saison 2021 et début 2022). Mais il faut bien reconnaître qu'il n'est paradoxalement pas l'homme de ce début d'année. Il avait l'occasion de rééquilibrer les compteurs avec le "Taureau de Manacor" et il est passé à côté. "Je ne pense pas avoir joué un grand match. Mon niveau en général n'était pas assez bon pour rivaliser contre un joueur comme Nadal. J'ai fait trop d'erreurs, comme le score le montre", a-t-il d'ailleurs analysé, lucide.
Medvedev aurait-il subi une sorte de décompression, 24 heures après avoir appris qu'il était assuré de prendre le pouvoir au classement ? L'hypothèse n'est pas à écarter, même si l'intéressé avait montré jeudi contre Yoshihito Nishioka, un adversaire certes bien plus abordable, qu'il était capable de rester dans son tournoi. "J'ai manqué d'énergie, malheureusement. J'ai senti le soutien des fans mais je ne suis pas parvenu à hisser mon niveau. Le public mexicain était bon et je serais heureux de revenir à Acapulco", a-t-il simplement constaté.
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Cinq jeux perdus en 1h10 : nouveau numéro 1, Medvedev est bien resté dans son tournoi

Si les spectateurs étaient encore majoritairement derrière Nadal, il n'en a donc cette fois pas pris ombrage parce qu'il a, lui aussi, été poussé par ceux qui espéraient voir le combat se prolonger. Par séquences dans le second set, Medvedev a même donné l'illusion d'un renversement possible de situation, notamment au cours d'un 6e jeu de 19 minutes d'une intensité formidable. Il a obtenu alors pas moins de 7 balles de break (11 sur le match), toutes sauvées par son rival survolté.
C'est un peu tôt pour dire que nous entrons dans une nouvelle ère
Mais très calme (peut-être trop étant donné son caractère volcanique), Medvedev a semblé aussi un peu résigné, probablement encore trop marqué par son échec à Melbourne. D'ailleurs, dans la foulée de son quart de finale victorieux jeudi, l'intéressé ne s'y trompait pas : devenir le premier numéro 1 mondial non membre du "Big 4" depuis 18 ans ne fait pas de lui l'héritier désigné des monstres du circuit.
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Daniil Medvedev

Crédit: Getty Images

"Je pense que c’est un peu tôt pour dire que nous entrons dans une nouvelle ère. Si nous regardons les derniers tournois du Grand Chelem, la plupart ont été gagnés par des membres du Big 3. Je suis heureux d’avoir réussi à remporter l’US Open. D’ailleurs, ma finale gagnée contre Novak à New York est mon seul succès contre un membre du Big 3 en Majeur", faisait-il justement remarquer.
Désormais mené 5-1 dans ses confrontations face à Nadal, un éventuel complexe pourrait bientôt poindre. "Jouer contre le Big 4, c’est toujours un honneur et un super défi. Je dois apprendre des meilleurs, dont il (Nadal) fait partie avec Roger (Federer), Novak (Djokovic) et Andy (Murray). Quand ils perdent un match important, ils essaient toujours d’avoir leur revanche", confiait encore Medvedev cette semaine. Il serait donc bien inspiré de vite retenter sa chance, pourquoi pas dès la tournée américaine. Histoire de réaffirmer sa légitimité et de montrer qu'il n'est pas un simple intérimaire sur le trône.
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