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ATP Anvers - Dominic Thiem, la machine chauffe : "En Australie, il sera même plus fort qu'avant"

Maxime Battistella

Mis à jour 19/10/2022 à 15:54 GMT+2

ATP ANVERS - Engagé dans un sprint pour finir la saison dans le Top 100, Dominic Thiem retrouve peu à peu de belles sensations, à l'image de sa demi-finale à Gijon. S'il est encore à distance respectable de son meilleur niveau, il compte bien retrouver sa place parmi les cadors dès janvier prochain lors du prochain Open d'Australie. L'ambition est de retour après un travail de longue haleine.

Dominic Thiem

Crédit: Getty Images

Il n'en est encore qu'au stade du frémissement. Quand on a gagné un Majeur (l'US Open 2020), fait deux finales au Masters (2019 et 2020), plusieurs autres en Grand Chelem (Roland-Garros 2018 et 2019, Open d'Australie 2020), atteindre la demi-finale d'un ATP 250 peut sembler quelque peu dérisoire. Mais Dominic Thiem revient de loin. De très loin même. Éloigné de toute compétition pendant neuf mois (entre juin 2021 et mars 2022) en raison d'une blessure au poignet droit, il n'a pas été épargné par les doutes. Alors ses progrès sensibles des dernières semaines ont de quoi le rendre optimiste.
Il faut dire qu'au-delà de sa période d'absence prolongée, l'ex-numéro 3 mondial n'avait pas connu une reprise des plus réjouissantes. Battu pour son grand retour en Challenger à Marbella fin mars, il avait connu le même sort lors de ses six apparitions suivantes sur le circuit, jusqu'à une élimination inquiétante au 1er tour de Roland-Garros contre le Bolivien Hugo Dellien, alors 90e mondial, en trois sets secs (6-3, 6-2, 6-4). Dépassé, Thiem faisait peine à voir sur le court Simonne-Mathieu, à tel point que l'on pouvait se demander si ses limites du moment n'étaient pas rédhibitoires sur le long terme.
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Thiem : "Je cherche encore les bonnes sensations et j'en suis loin"

Un long travail pour atténuer l'appréhension en coup droit

De son propre aveu, l'Autrichien était loin du compte. Alors il a redoublé d'efforts à l'entraînement, bénéficiant des conseils de son nouveau préparateur physique Jez Green, connu pour avoir travaillé précédemment avec Andy Murray. Le nouveau membre de l'équipe s'est d'ailleurs exprimé dans une tribune publiée sur le site tennishead.net sur le travail entrepris depuis de nombreux mois. "Dominic n'avait jamais élaboré de programme structuré pour bâtir sa condition physique parce qu'il travaillait avec un coach de la vieille école (Günter Bresnik dont il s'est séparé en 2019, NDLR) et faisait tout sur le court. Nous avons changé cela. Nous avons intégré la science à son programme, ce qu'il n'avait jamais vraiment fait avant", a expliqué Green.
Thiem a ainsi multiplié les séances que ce soit en salle de gym ou raquette en main. Après Roland, il est resté toute la fin du printemps et le début de l'été sur terre battue. D'abord parce qu'il s'agit de sa surface naturelle, celle où il se sent le mieux, mais aussi pour une raison beaucoup plus technique. "La terre était meilleure pour le coup qu'il devait retrouver : son coup droit. Il s'était blessé sur un coup droit donc il fallait retrouver ce coup après les ruptures ligamentaires. Sur ocre, vous devez accélérer la balle. Si vous ne le faites pas, elle ne va nulle part. C'est pour cela que nous l'avons gardé sur cette surface", a encore détaillé le préparateur physique de l'Autrichien.
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La question qui fâche : reverra-t-on un jour le "vrai" Dominic Thiem ?

Connu pour imprimer un nombre phénoménal de rotations à la balle, Thiem a toujours beaucoup sollicité son poignet. Reprendre confiance de ce point de vue est donc essentiel pour envisager un retour au sommet. Or, lors des premiers matches de son come-back, l'appréhension était encore évidente. Côté coup droit, Dominic Thiem avait beaucoup de mal à s'engager : il en résultait une vulnérabilité trop importante à l'échange pour rivaliser au haut niveau.

Plus de 200 places regagnées en quatre mois

A son retour en juillet, un premier cap avait été franchi. D'abord en termes de résultats puisqu'après avoir regoûté à la victoire lors d'un 1er tour en Challenger à Salzbourg en Autriche, il avait atteint les quarts à Bastad - battant au passage son seul Top 20 depuis son retour, Roberto Bautista Agut - et à Kitzbühel, ainsi qu'une demie à Gstaad. Ensuite en termes de sensations puisqu'il s'est à nouveau estimé capable de rivaliser avec ses adversaires en compétition.
Retombé à la 352e place mondiale le 13 juin dernier, il avait déjà regagné plus de cent rangs (211e) quand il a effectué son grand retour à Flushing Meadows fin août, deux ans après y avoir glané son unique Grand Chelem (pour le moment). Et même s'il a été éliminé dès le 1er tour de cet US Open 2022, sa performance encourageante contre le 15e joueur mondial Pablo Carreno Busta (défaite en quatre sets 7-5, 6-1, 5-7, 6-3) lui a montré qu'il était sur le bon chemin. Il était alors temps de se fixer à nouveau des objectifs. Et celui de sa fin de saison est de retrouver le Top 100.
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Carreno Busta évite le piège Thiem : les temps forts

Une finale en Challenger à Rennes a bien lancé ce sprint final en indoor. Et à Gijon la semaine dernière, il a effectué un nouveau pas en avant majeur. Par séquences, des flashes de "Dominator", celui dont la puissance et la précision impressionnaient, ont refait surface, notamment lors de son 1er tour contre Joao Sousa (64e mondial) qu'il a éparpillé façon puzzle (6-2, 6-0). "C'était un super match. Pour la première fois depuis des lustres j'avais la sensation que mon ratio entre les fautes directes, et le fait de jouer au bon rythme et être vraiment agressif, était le bon. Surtout côté coup droit : ça a été vraiment bien, une première depuis ma blessure", s'est-il d'ailleurs enthousiasmé après le match.
Novak et Rafa n'ont pas envie de revoir un Thiem en pleine forme
Thiem a encore du mal à répéter ce type de performances immaculées et il ne parvient pas à faire tomber de Top 10 (Andrey Rublev l'a arrêté 6-4, 6-4 à Gijon, NDLR). Mais son niveau moyen a considérablement augmenté. Son quart de finale contre Francisco Cerundolo, membre du Top 30, l'a montré. Sans être époustouflant, l'Autrichien a solidement maîtrisé (6-4, 6-3) un adversaire qu'il pourrait d'ailleurs retrouver au 2e tour à Anvers. S'il est dans les mêmes dispositions qu'à Gijon, il n'y a aucune raison de ne pas l'espérer encore au moins en quart de finale. Son retour dans le Top 100 se préciserait alors puisqu'il est déjà remonté à la 132e place.
Ce serait une étape symbolique vers le renouveau, mais cela lui permettrait surtout d'intégrer directement le tableau de l'Open d'Australie 2023. Et si Thiem était le facteur X du prochain Majeur ? Jez Green y croit. "En le regardant s'entraîner en ce moment, on constate qu'il est aussi bon qu'il était avant. Quand il était en feu il y a deux ans, il pouvait battre Rafael Nadal et Novak Djokovic à leur meilleur niveau. Il était destiné à devenir le prochain numéro 1 mondial avant de se blesser."
Et son préparateur physique d'ajouter : "J'ai déjà le regard à moitié tourné sur l'Australie. Il est frais, prêt, bien préparé et ne souffre pas. Avec un autre gros bloc d'entraînement en novembre et en décembre, je pense qu'il sera à un autre niveau à Melbourne. Il aura toute sa puissance et sera même plus fort et plus rapide qu'avant. Nous avons beaucoup travaillé sur la force afin de le rendre plus explosif. Je pense qu'il va changer un petit peu physiquement grâce à ça, même si ce ne sera peut-être pas de manière spectaculaire. Mais les gens diront : 'Il a l'air fort.' Croyez-moi, Novak et Rafa n'ont pas envie de revoir un Dominic Thiem en pleine forme !" La concurrence est prévenue.
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