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Stefanos Tsitsipas avant le Masters : "Il faudra quelques étapes de plus pour atteindre le niveau auquel j'aspire"

Reem Abulleil

Mis à jour 15/11/2021 à 19:31 GMT+1

ATP FINALS 2021 - Avant de disputer, pour la troisième fois, le prestigieux Masters, Stefanos Tsitsipas s'est confié en exclusivité auprès de notre consoeur d'Eurosport Reem Abulleil. Le Grec assure qu'il ne conservera aucun regret de cette saison 2021, s'exprimant aussi sur ses objectifs futurs et rappelé qu'il se considère, parfois, incompris.

Stefanos Tsitsipas lors du Rolex Paris Masters en 2021

Crédit: Getty Images

C'était il y a deux ans. Stefanos Tsitsipas, alors âgé de 21 ans, battait coup sur coup Roger Federer puis Dominic Thiem lors de la phase a élimination directe du Masters pour s'offrir le plus grand titre de sa carrière, à l'O2 Arena de Londres. Avant sa troisième participation au prestigieux tournoi de la fin de saison, le Grec compte puiser beaucoup de confiance de ce triomphe pour aller le plus loin possible dans une compétition unique qui oppose les huit meilleurs joueurs de l'année.
"La clé est de se montrer et de travailler chaque jour, d'être présent et de jouer son jeu", a confié Tsitsipas à Eurosport, avant de disputer son premier match dans ce Masters lundi, face à Andrey Rublev à Turin. "C'est l'un des meilleurs événements pour tout donner sur le court et jouer son meilleur tennis, a-t-il renchéri. J'aime tout dans ce tournoi. J'aime que nous puissions montrer qui nous sommes vraiment une dernière fois dans l'année et jouer contre les meilleurs."
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"Finir 7 fois à la place de n°1 mondial ressemble au plus grand record de la carrière de Djokovic"

Alors que le N.4 mondial se prépare à jouer à Turin, sa compatriote Maria Sakkari participe au tournoi équivalent pour les dames, à Guadalajara. C'est une première : jamais un Grec et une Grecque s'étaient qualifiés pour les Masters lors d'une seule et même saison. Ces dernières années, ce duo a marqué l'histoire du tennis grec et disputé, ensemble, les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 lors du double mixte, où ils ont perdu contre la paire australienne Ashleigh Barty et John Peers en quarts de finale. "Je suis fier d'elle, et je suis fier que nous fassions cela ensemble", a confié Tsitsipas à propos de Sakkari.
"Nous nous poussons vraiment l'un et l'autre et c'est bénéfique, a-t-il ajouté. Nous sommes capables de créer des choses positives et de bons souvenirs ensemble dans ce sport, et j'espère que nous pourrons le faire durant de nombreuses années encore."

Devenir encore plus professionnel

Tsitsipas est un joueur réputé pour son travail. Son nom revient fréquemment lorsque le "Big Three", composé de Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic, est invité à désigner le joueur de la jeune génération le plus dévoué pour sa carrière professionnelle. Mais après avoir battu le Top 3 plus tôt cette saison et disputé pour la première fois la finale à Roland-Garros, le joueur de 23 ans estime qu'il doit être plus méticuleux dans son approche afin de passer un cap dans les tournois majeurs et challenger les deux meilleurs joueurs du monde à l'heure actuelle, Novak Djokovic et Daniil Medvedev.
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Un classique, le match Djokovic-Medvedev ? "Le terme est un peu fort pour l'illustrer comme ça"

"Prêter attention aux détails, c'est ce qui permet de faire de grandes différences, a-t-il confié vendredi. Devenir encore plus professionnel que je le suis maintenant. Je fais de mon mieux et je veux le meilleur pour ma carrière. Mais je pense qu'il faudra quelques étapes supplémentaires pour atteindre le niveau auquel j'aspire vraiment, l'année prochaine."
Tsitsipas admet qu'il a parfois eu l'impression, cette année, que "le vase a un peu débordé". Il a lutté contre la fatigue des bulles sanitaires et des voyages, semaine après semaine, au milieu de la pandémie. "Au fil des ans, je me suis tellement laissé distraire par le travail et les voyages que je n'ai pas eu le temps de me sentir aussi heureux ou triste que j'aurais dû l'être", a-t-il écrit dans un post Instagram, en septembre dernier.
Le Grec travaille avec des psychologues du sport depuis l'âge de 12 ans et a appris, au fur et à mesure, à prêter de plus en plus attention à sa santé mentale. "Prendre soin de moi et m'écouter est très important pour améliorer ma santé mentale et travailler sur les problèmes mentaux", explique-t-il. Le résident monégasque est un homme aux passions multiples et ses activités extra-professionnelles lui offrent un refuge nécessaire, loin de l'intensité de la tournée de tennis. Il a un philosophe préféré - Platon -, produit des morceaux de musiques lofi, crée du contenu vidéo pour sa chaîne YouTube et cite l'histoire de la Grèce antique comme sa plus grande source d'inspiration.

Tsitsipas, l'incompris

Son attrait pour la création de contenus l'a amené à collaborer avec des personnes comme "Yes Theory" et l'influenceur "Dude with Sign", qu'il a récemment rencontré à l'US Open. Vendredi, à Turin, il a posté une vidéo sur le court avec le Sénégalais Khaby Lame, deuxième Tiktokeur le plus suivi au monde.
Récemment, Tsitsipas s'est particulièrement intéressé au concept de minimalisme, ce qui peut paraître étonnant pour un joueur de tennis millionnaire vivant à Monte-Carlo. "J'ai lu des livres intéressants à ce sujet, qui rappellent que l'opulence n'est pas nécessaire au bonheur, et comment, parfois, moins peut donner plus, a-t-il évoqué en conférence de presse vendredi. Le minimalisme est un excellent concept et cela fonctionne très bien pour moi. Il existe de nombreux types de minimalismes ; cela ne signifie pas que vous devez vous débarrasser de tout ce que vous possédez. Mais pour moi, désencombrer et repartir à zéro avec les choses dont j'ai besoin dans ma vie m'a beaucoup aidé dans ma lutte contre l'anxiété."
Les fréquents messages de Tsitsipas sur les réseaux sociaux, les tweets philosophiques ou les citations inspirantes ne trouvent pas toujours leur public, en ligne. Sa personnalité, excentrique, l'a parfois déconnecté du plus grand nombre. Lui le concède : il aurait aimé que plus de gens comprennent sa vision du monde.
"Même si j'ai déjà beaucoup de gens derrière moi, j'aimerais avoir plus de personnes qui partagent les mêmes attraits et la même personnalité que moi, concède-t-il. J'ai l'impression que beaucoup de gens ne veulent pas creuser en profondeur et développer leur esprit. Ils sont un peu coincés dans leur zone de confort. Personnellement, je ne me sens pas à l'aise dans ma zone de confort. Je veux dépasser cela et créer d'autres opportunités."
Certains enfants n'ont pas de bonnes relations avec leurs parents
En début d'année dernière, le Grec confiait aux journalistes présents à Dubaï qu'il souhaitait que ses parents soient moins impliqués dans sa carrière professionnelle. Toute sa vie, il a été entraîné par son père, Apostolos, et sa mère et ancienne joueuse professionnelle, Julia, l'a constamment accompagné en tournée.
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Stefanos Tsitsipas et son père, Apostolos

Crédit: Getty Images

"J'ai eu une excellente relation avec mes parents ces deux dernières années. Quand j'ai dit cela, je traversais un moment difficile et j'ai pensé que ne pas les avoir pendant la compétition était préférable, a-t-il précisé. Mais en fait, je suis devenu plus proche que jamais de mes parents durant ces deux semaines et j'ai développé ma relation avec eux. Nous sommes capables de nous comprendre et de gérer les émotions de chacun. Il est important que nous ayons atteint ce niveau, car c'est la relation que j'ai toujours voulue avoir. J'en suis heureux."

Apprendre des erreurs et ne pas avoir de regrets

Et d'ajouter : "Je sais que certains enfants n'ont pas de bonnes relations avec leurs parents, et ont du mal à les impliquer dans ce qu'ils entreprennent. Personnellement, j'ai toujours eu de bonnes relations et c'est la raison pour laquelle je les ai inclus dans ma carrière. J'avais la conviction qu'ils pouvaient vraiment m'aider et améliorer mon tennis. Voilà pourquoi mon père est là depuis le début. Ça n'a pas toujours été facile avec certains de mes frères et sœurs mais avec moi, il y a toujours eu une alchimie et je vois cela comme un avantage par rapport aux autres. Il est important que je l'aie dans ma vie."
En mai dernier, Tsitsipas confiait à Vogue que l'un de ses objectifs cette saison était de terminer l'année au sommet du classement des matches gagnés. Il arrive à Turin en tant que co-leader de ce tableau, à égalité avec Alexander Zverev, avec 55 victoires engrangées en 2021.
En repensant à sa saison et avant de débuter sa campagne à Turin, où il figure dans le même groupe que Rublev, Djokovic et Ruud, il assure n'avoir aucun regret : "J'ai appris de mes erreurs, a-t-il souligné. Cette année, j'ai eu plusieurs moments où je ne me sentais pas au mieux mais j'ai quand même réussi à surmonter les obstacles et à gérer certaines situations. Et d'autres, non… Mais je n'ai pas vraiment de regrets parce que j'ai essayé, à chaque instant, de faire du mieux que je pouvais. Il n'y a plus de retour en arrière. Mes yeux sont tournés vers le futur."
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