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Indian Wells - Zverev et l'anomalie Murray : "Dans le Big 4, c'est le seul que je n'ai pas encore battu"

Maxime Battistella

Mis à jour 12/10/2021 à 14:55 GMT+2

INDIAN WELLS - Alexander Zverev a rendez-vous avec Andy Murray mardi pour une place en huitième de finale dans le désert californien. S'il part favori de ce match, l'Allemand n'a jamais trouvé la clé contre l'Ecossais, alors qu'il a déjà fait tomber Novak Djokovic, Rafael Nadal et Roger Federer en de grandes occasions. De quoi peut-être perturber sa sérénité estivale.

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C'est une exception qu'il aimerait bien corriger. Depuis qu'il a débarqué sur le circuit, Alexander Zverev a battu tous les monstres. Tous ? Non. Si Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic sont tombés sous ses coups - à quatre reprises pour le Suisse, et trois fois respectivement pour l'Espagnol et le Serbe (donc 10 victoires en tout) -, Andy Murray résiste, lui, encore et toujours à l'ambitieux Allemand. Bien que loin des trois autres en termes de titres du Grand Chelem, l'Ecossais, seul joueur à avoir interrompu ponctuellement le monopole du "Big 3" sur la première place mondiale depuis plus de 17 ans, est bien lui aussi fait d'un autre bois. Et au moment de l'affronter à nouveau mardi au 3e tour d'Indian Wells, le grand Sascha en est plus que conscient.
Sans qu'on ne lui souffle cette surprenante statistique, Zverev s'est d'ailleurs lui-même chargé de planter le décor, après son entrée en lice victorieuse contre le très prometteur Jenson Brooksby (6-4, 3-6, 6-1). "Je pense que c'est le seul membre du Big 4 que je n'ai pas encore battu, donc j'espère pouvoir changer ça. C'est incroyable la façon dont Murray bouge et joue (avec une hanche en métal, NDLR). Je crois qu'il est très motivé donc j'espère que je pourrai montrer mon meilleur tennis", a-t-il noté, impressionné par la victoire de son futur adversaire contre Carlos Alcaraz.
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Murray s'offre Alcaraz et attend Zverev

L'excuse de la jeunesse à moitié recevable

Visiblement, le champion olympique de Tokyo a trouvé une source de motivation supplémentaire avant cette affiche. Le cas Murray doit d'autant plus le titiller qu'il a même réussi à battre les trois autres sur leur surface favorite : Federer sur le gazon de Halle en 2016, Nadal sur la terre battue de Madrid cette saison, et Djokovic voici deux mois aux Jeux Olympiques de Tokyo sur dur. Pourquoi donc n'y est-il toujours pas parvenu face à Sir Andy ?
L'honnêteté commande d'abord de faire remarquer que Zverev a beaucoup moins joué contre l'Ecossais que face au "Big 3" : deux matches seulement (7 contre Federer, 9 et 10 respectivement contre Nadal et Djokovic) pour deux défaites donc. Et lorsque les deux hommes ont croisé le fer pour la première fois au 1er tour de l'Open d'Australie 2016 (6-1, 6-2, 6-3), Murray était quasiment au sommet de son art (numéro 2 mondial avant de s'installer sur le trône quelques mois plus tard) alors que l'Allemand n'avait que 18 ans et était tout juste entré dans le Top 100 (83e à l'ATP).

Zverev, le seul Top 10 battu par Murray depuis son retour

Difficile donc de reprocher à Zverev ce premier lourd et logique revers, mais l'excuse de la jeunesse ne tenait plus lors du second duel. C'était à Flushing Meadows pour le Masters 1000 délocalisé de Cincinnati en… 2020. Cela faisait alors déjà plus d'un an que Murray, 134e à l'ATP, s'était fait opérer de la hanche. Et malgré ses efforts louables, son niveau de jeu moyen n'avait rien à voir avec celui du temps de sa splendeur. Pourtant, il avait fini par trouver la solution (6-3, 3-6, 7-5).
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Zog gegen Andy Murray den Kürzeren: Alexander Zverev

Crédit: Getty Images

Et l'ancien numéro 1 mondial s'en souvient bien. "Carlos Alcaraz a fait une excellente saison, surtout ces derniers mois, et il a joué un brillant US Open (premier quart de finale en Majeur pour l'Espagnol de 18 ans, NDLR). Cette performance est l'une de mes meilleures depuis mon retour. Le match contre Zverev l'an passé à New York était également important pour moi", a-t-il souligné. Il s'agissait alors de sa première victoire sur un membre du Top 10 (Zverev était 7e, NDLR) depuis un quart de finale de Roland-Garros contre Kei Nishikori en 2017. Il n'en a pas battu d'autre depuis, son dernier échec datant d'il y a quelques jours à San Diego face à Casper Ruud, futur vainqueur du tournoi.
Que s'était-il donc passé ce jour d'août 2020 ? Pour ce tournoi de reprise après cinq mois de pause forcée due au coronavirus, le manque de rythme et le huis clos avaient pu jouer en faveur de l'expérimenté outsider, en l'occurrence Murray. Mais Zverev s'était tout de même retrouvé en position de conclure en servant pour le match à 5-4 dans le troisième set, avant de faire preuve d'une fébrilité effarante (5 doubles fautes sur ses deux derniers jeux de service) pour s'effondrer.

En un an, Zverev a progressé mentalement

Depuis quelque temps, le numéro 4 mondial semble à l'abri de ce genre de mésaventure : il a franchi (notamment cet été) un cap indéniable dans la maîtrise de ses nerfs. Tout dans sa dynamique actuelle - titres aux Jeux et à Cincinnati, demi-finale à l'US Open -, y compris sa motivation pour compléter son tableau de chasse, tend à faire penser qu'il épinglera enfin Murray mardi, d'autant que la capacité de ce dernier à récupérer physiquement du combat contre Alcaraz est une véritable inconnue.
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Il n'en demeure pas moins que l'Ecossais a fait de réels progrès dans le jeu, aussi bien dans sa tenue de balle que dans ses déplacements. Sa victoire sur le jeune phénomène espagnol n'est que la juste récompense de prestations très intéressantes contre Stefanos Tsitsipas (US Open), Hubert Hurkacz (Metz) et Casper Ruud (San Diego) qui n'avaient pas été couronnées de succès. Et tactiquement, Murray reste un maître du jeu, comme il l'a encore prouvé dimanche en se risquant au service à la cuillère remis au goût du jour par son ami Nick Kyrgios.
"Alcaraz a commencé à retourner de très loin, donc c'était encore plus dur d'obtenir des points gratuits au service. J'ai pensé : 's'il recule autant, pourquoi ne pas tenter le service à la cuillère et ainsi l'inciter à s'avancer à nouveau un petit peu ?' Je ne m'attendais pas à en faire un ace, évidemment. Quand des adversaires se retrouvent si loin pour relancer de nos jours, c'est un coup intelligent à jouer", a-t-il commenté, malicieux. Zverev est prévenu : Murray a plus d'un tour dans son sac pour essayer de lui embrouiller les idées. A lui d'assumer cette fois son statut de favori, peu importe l'aura et le fighting spirit qui lui feront face.
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