Indian Wells - Daniil Medvedev : "Je suis fier d'avoir fait finale, parce que c'est de la terre sur dur"

Jusqu'au bout, il aura mené un double combat dans ce Masters 1000 d'Indian Wells. Le premier contre ses adversaires et un autre contre des conditions de jeu qui l'auront fait rouspéter dans des proportions qui ont parfois flirté avec le comique, parlez-en à Mohamed Lahyani, l'arbitre de son 3e tour. Mais le fait est qu'il a failli relever le défi jusqu'au bout. Malheureusement pour Daniil Medvedev, la marche était trop haute en finale dimanche face à un Carlos Alcaraz ultra-dominateur. Le Russe n'a jamais réussi à donner sa pleine mesure tennistique comme il avait su le faire notamment en demie face à Frances Tiafoe.

Et lui-même n'en connaissait pas avec certitude les raisons. "Je n'ai pas joué à mon meilleur niveau, lui si et ça arrive malheureusement dans le tennis. Lors de mon match contre Novak (en demi-finale à Dubaï, NDLR), je pensais la même chose. J'avais assez bien joué, mais lui n'avait pas joué son meilleur tennis. Pourquoi je n'y suis pas parvenu ? Je ne sais pas. Peut-être que c'était à cause de sa balle que j'ai du mal à contrôler, peut-être que c'était le vent et que c'est plus facile de jouer dans le vent pour lui", a-t-il fait remarquer en conférence de presse.

L'écart était si grand dimanche que Medvedev n'avait pas vraiment de regrets. Alors il a préféré se concentrer sur sa capacité à surmonter le rebond haut et la lenteur de la surface californienne ces dix derniers jours. "Je suis déçu du résultat, mais la semaine a été fantastique. Faire finale à Indian Wells, ça me rend super heureux et fier, parce que c'est de la terre sur dur, a-t-il lâché un brin caustique. C'est un bon résultat pour moi. J'ai gagné beaucoup de points, j'en ai déjà plus que l'année dernière à la même période donc je ne vois que du positif et j'ai hâte de jouer à Miami. Je me sens plutôt bien : j'ai gagné trois tournois, j'ai réussi à faire mon meilleur résultat à Indian Wells où je n'arrivais pas à jouer les quarts."

Avant de se rendre dans le désert californien, le Russe n'avait ainsi pas caché son inquiétude. Il avait beau être auréolé de 14 victoires d'affilée après son titre à Dubaï, il avait craint de perdre tout le bénéfice de la confiance accumulée avec une élimination précoce dans le premier Masters 1000 de l'année. Alors, même s'il semble se mettre parfois tout seul des barrières psychologiques, il a réussi à les abattre d'une certaine manière. Sa série s'est arrêtée à 19 victoires certes, mais il ne repart pas de zéro, surtout par rapport l'année dernière.

"S'arrêter à une victoire de mon record, c'est décevant. Je suis vraiment déçu parce que j'ai déjà réussi à gagner 20 matches d'affilée une fois (à cheval sur les saisons 2020 et 2021, NDLR). Ce serait bien de battre cette marque et de prolonger le truc aussi longtemps que possible. Mais j'en tire beaucoup de confiance, parce que l'an passé, je n'arrivais pas à en faire. J'ai réussi à gagner 19 matches de suite, j'en suis fier. Il est temps d'entamer une nouvelle série. Il n'y a pas d'autre moyen dans le tennis", a-t-il lancé, déterminé.

A Miami où le rebond est moins haut et la surface moins lente, il n'y a aucune raison pour que Medvedev ne prospère pas à nouveau. Il en a l'ambition et à vrai dire, il peut même voir au-delà. Et si le verrou psychologique qu'il a en partie fait sauter à Indian Wells pouvait l'inspirer pour le printemps à venir sur ocre ? S'il se veut prudent, Medvedev n'écarte pas l'hypothèse, loin s'en faut.

"Malgré tout ce que j'ai pu dire sur ce court, au moins vous n'avez pas à glisser ici. Or, les glissades sur terre battue, c'est quelque chose qui n'est pas facile pour moi. Mais j'ai fait de bons résultats par le passé dans de gros tournois sur terre battue (demi-finale à Monte-Carlo, finale à Barcelone et quart à Roland-Garros, NDLR). Je me sens bien en ce moment, mentalement, physiquement et dans mon tennis honnêtement. Donc j'ai hâte de voir ce que ça va donner lors de la saison sur terre." Avec cet état d'esprit-là, nous aussi.