Soderling comme en 2004

Gilles Simon, qui avait tenu trois sets face à Robin Sodering la veille en demi-finale, l'avait qualifié de "l'un des tout meilleurs joueurs du monde en salle". Julien Benneteau, malgré l'appui du public et une fin de deuxième set euphorique, n'a pas été en mesure de perturber un joueur pourtant réputé pour ses crises de nerfs. Serein, le Suédois a cogné aussi fort que possible au service et en coup droit pour déborder le Français.

La dernière confrontation entre les deux joueurs datait du Masters de Cincinnati, où Soderling, 24 ans et classé 27e à l'ATP, s'était sèchement imposé 6-0, 6-3. Dans la continuité de ce résultat, le break était fait par Soderling dès le sixième jeu du premier set, sur une tentative à la volée du Bressan qui envoyait sa balle dehors. Le Suédois menait alors 4-2 et le palais des Sports de Gerland, plein à craquer, frémissait pour son protégé. Benneteau tentait bien, dans le jeu suivant, de déborder son adversaire mais celui-ci remportait aisément son service (5-2). Soderling, tout en facilité, se payait même le luxe d'un jeu blanc pour remporter la première manche, durant lequel il flirtait avec les lignes, assénait des coups droits canons et balançait un ace à 220 km/h (6-3).

A 3-2 dans la deuxième manche pour Benneteau, Soderling alignait un énième jeu blanc pour égaliser. Puis, avec une réussite insolente, une seule balle de break suffisait au Suédois pour prendre le service du Bressan (4-3). Mais Benneteau réagissait et contrait pour s'offrir une balle de break, puis une deuxième et enfin une troisième, qui était la bonne (4-4). Le Français soulevait alors un poing rageur.

La révolte était sonnée et Gerland s'enflammait. Le Bressan enchaînait par un jeu blanc, ce qui lançait une "ola" enthousiaste dans les gradins, avant de remporter finalement le set au tie-break (7/5). La dernière manche commençait très mal puisque Soderling faisait le break d'entrée sur un moment crucial du match, un smash joué au milieu du court par le Français et qui s'est achevé dans le filet. Cela a été fatal. Le Tricolore a perdu deux fois son service pour une fin de match sans suspense. Restait l'émotion offerte par Benneteau tout au long de la semaine et lors de la remise des trophées. Il remercia ses proches et le directeur du tournoi et quelques larmes coulèrent de part et d'autre. Julien Benneteau a terminé sa saison, puisqu'il n'a pas obtenu de wild-card pour Paris-Bercy, sur une note belle et mélancolique.

LES DECLARATIONS

Julien Benneteau (FRA): "Cette journée était un peu spéciale, avec beaucoup d'émotions et il a fallu que je fasse avec. Forcément, je suis déçu mais Soderling était trop solide. Au premier set, j'ai dû faire le dos rond sur ses services. Il est dur à manoeuvrer, ses frappes sont longues et profondes. Il varie beaucoup son jeu et a un très bon pourcentage de réussite sur ses premières balles (74%). C'est quand même un sacré client, qui fait quatre finales cette année en indoor. Il faut toujours être sur le qui-vive avec lui car la moindre erreur peut coûter cher. Je suis revenu à un set partout au prix de beaucoup d'efforts. Au troisième, il jouait vraiment bien, ses retours fusaient et c'était dur."

"J'ai joué à un très bon niveau pendant les cinq matches de la semaine et franchement, si on m'avait dit il y a huit jours que Gerland ferait la 'ola' pour moi au deuxième set, j'aurais signé tout de suite. Je suis fier de m'être battu jusqu'au bout, d'avoir tout donné devant ma famille et ce public formidable. C'est vraiment dommage car cette journée avait tout pour être parfaite avec un OM-PSG ce soir..."

Robin Soderling (SUE/N.7): "C'est ici que j'ai remporté mon premier tournoi donc c'est une victoire spéciale pour moi. Je rêvais de rentrer dans le Top 20 et à présent, c'est fait, donc c'est une grosse étape de franchie pour moi. Je voulais vraiment gagner ce match et j'ai donc évité de penser aux trois autres finales auxquelles j'ai participé cette saison et que j'ai perdues. Je pense avoir bien joué. Depuis ma première victoire ici en 2004, j'ai progressé dans ma défense, je bouge mieux et je suis plus constant. Mon tennis est meilleur. A Bercy, j'espère bien jouer".