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ATP Miami : Sans Rafael Nadal ni Novak Djokovic et avec un nouveau "Big 3" en méforme, on y voit flou en Floride

Maxime Battistella

Mis à jour 23/03/2022 à 18:50 GMT+1

ATP MIAMI - Les absences de Rafael Nadal, irrésistible en ce début de saison, et de Novak Djokovic (non vacciné) rebattent les cartes du Masters 1000 floridien qui s'annonce plus ouvert que jamais. Car si les trois autres membres du Top 5, Daniil Medvedev, Alexander Zverev et Stefanos Tsitsipas, sont bien présents, ils traversent une période de flottement qui laisse de la place à la concurrence.

Medvedev : "J'aurai le tournoi de Miami pour essayer de retrouver ma place de numéro un"

Quand le chat n'est pas là, les souris dansent. L'adage correspond parfaitement au tournoi de Miami qui s'ouvre dès mercredi. Mais si le "chat" est bien identifié en la personne de Rafael Nadal dont l'impasse en Floride intervient après un départ quasi-parfait en 2022 (trois titres et une finale à Indian Wells), quelles "souris" en profiteront ? Novak Djokovic également hors course pour d'autres raisons (interdiction de voyager aux Etats-Unis en tant que non vacciné), le vide est aussi grand que difficile à assumer en ce moment pour les héritiers désignés par le classement ATP.
En théorie, Daniil Medvedev, Alexander Zverev et Stefanos Tsitsipas, respectivement numéros 2, 4 et 5 mondiaux ont la pancarte de favoris dans le dos. Et si ce Masters 1000 de Miami s'était joué voici seulement quelques mois, le Russe, l'Allemand et le Grec auraient effectivement très bien rempli ce rôle. A Cincinnati en août dernier, ils avaient été au rendez-vous des demi-finales. Et globalement, la saison 2021 avait fait émerger l'idée qu'ils pouvaient incarner pour les années à venir un nouveau "Big 3", apte à prendre la relève de Nadal, Djokovic et Roger Federer.
Mais ces dernières semaines, leurs certitudes ont volé en éclats. Commençons par Medvedev. Nouveau numéro 1 mondial pendant trois semaines avant de céder le trône ce lundi, le Russe ne s'est pas vraiment montré à la hauteur de son nouveau statut à Indian Wells, battu dès le 3e tour par un Gaël Monfils inspiré. Abordera-t-il Miami, dont les conditions de jeu lui conviennent mieux (rebond moins haut), remonté comme une pendule à l'idée de se réapproprier la première place mondiale ?
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C'était du grand Monfils et Medvedev n'a pas résisté : Le résumé de son succès

Medvedev, Zverev et Tsitsipas en proie au doute

Peut-être bien. Toujours est-il que dans les faits, même si son coach Gilles Cervara a affirmé qu'il avait tourné la page de la finale de l'Open d'Australie (défait en cinq sets après avoir mené 6-2, 7-6, 3-2 et 0/40 contre Nadal), Medvedev a baissé franchement de niveau depuis son retour sur les courts à Acapulco. Meilleur joueur au monde sur dur avec Djokovic depuis plus d'un an, il semble désormais manquer de cette confiance suprême qui l'habitait. Davantage à fleur de peau, une entrée en lice potentiellement dangereuse contre Andy Murray se profile à Miami.
Question nervosité, que dire d'Alexander Zverev ! L'Allemand semble avoir perdu tous les repères qui l'avaient fait changer de dimension fin 2021, un peu comme cela lui était déjà arrivé en 2019. La possibilité de devenir numéro 1 mondial l'a paralysé dès Melbourne, de son propre aveu, et la suite a été encore plus préoccupante avec ce coup de sang contre un arbitre à Acapulco. Chanceux de ne pas être suspendu par la suite, l'Allemand a donné l'impression de ne plus trop savoir où il était à Indian Wells, dont il a été sorti d'entrée.
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"La mauvaise passe de Zverev est la plus grande surprise de ce début de saison"

Mentalement, le grand "Sascha" semble perdu. C'est peut-être moins le cas de Stefanos Tsitsipas, mais le bât blesse davantage tennistiquement pour le Grec. Opéré du coude droit à l'intersaison et demi-finaliste "miraculeux" à l'Open d'Australie, il marque aussi le pas. Il a essuyé plusieurs contre-performances contre le Russe Roman Safiullin (alors 163e mondial) en quart à Marseille et le certes très prometteur Américain Jenson Brooksby (43e la semaine dernière) au 3e tour d'Indian Wells. Et il n'a pas été en mesure de rivaliser face à Cameron Norrie (12e) à Acapulco. Clairement, il est à la recherche d'un second souffle depuis Melbourne.

Alcaraz et "F2A", des jeunes décomplexés pour en profiter

Les places dans le dernier carré semblent donc loin d'être réservées. D'autant que certains jeunes déboulent, bien décidés à profiter du flottement ambiant. C'est évidemment le cas de Carlos Alcaraz qui a détruit ses adversaires les uns après les autres à Indian Wells avant d'échouer de peu face à Nadal en demie. Plus jeune joueur à aller si loin en Californie depuis Agassi en 1988, il a déjà le profil d'un candidat à un premier titre en Masters 1000.
"L'année dernière, il y a eu beaucoup de premières fois pour moi : premiers matches gagnés en Grand Chelem, en Masters 1000. A présent, j'ai joué plus de matches contre des Top 10 sur des grands courts, je suis plus mûr. Je sais comment me contrôler, maîtriser mes émotions, comment jouer contre les meilleurs", a-t-il ainsi affirmé à l'issue de son duel contre Nadal. Sa maturité pour gérer sa frustration dans le vent en a d'ailleurs été l'exemple flagrant. Il pourrait d'ailleurs retrouver Tsitsipas, qu'il avait déjà battu lors d'un 3e tour épique à l'US Open, dès les huitièmes en Floride.
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Carton plein d’Alcaraz, Nadal cinq ans après… Jeu, Set et Maths spécial Indian Wells

Félix Auger-Aliassime a également une carte à jouer dans ce tournoi, et ce même s'il a connu un coup d'arrêt à Indian Wells. En ouvrant son palmarès à Rotterdam en février, écrasant au passage Tsitsipas, le Canadien a passé un cap fondamental. Tout près de battre Medvedev en quart de l'Open d'Australie, il a les armes pour aller au bout, d'autant qu'il était devenu le demi-finaliste le plus précoce de l'histoire de Miami justement, il y a trois ans.

Après Hurkacz l'an dernier, d'autres "facteurs X" peuvent y croire

Le plus important pour "F2A" sera de soigner son début de compétition, ce qu'il n'a donc pas su faire à Indian Wells contre Botiv van de Zandschulp. A l'Open d'Australie ou encore à Rotterdam, il avait aussi frôlé la correctionnelle dès le 1er tour avant de devenir irrésistible en enchaînant les victoires. De ce point de vue, son probable 2e tour contre Kecmanovic qui sort d'un quart de finale en Californie, n'est pas à prendre à la légère.
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Electricité dans l’air, coups somptueux et show avec Kyrgios : revivez la victoire de Nadal

En l'absence des monstres, la densité est forte et les prétendants au titre nombreux en Floride. Matteo Berrettini et Andrey Rublev, qui courent toujours après un Masters 1000, en font partie. Mais comment ne pas évoquer le probable adversaire du Russe dès le 2e tour ? Une fois n'est pas coutume, Nick Kyrgios est assez en forme - en témoigne son beau quart de finale contre Nadal à Indian Wells -, pour faire figure de facteur X. Quand le tournoi se jouait encore à Key Biscayne, il avait ainsi atteint les demies en 2017, battu d'un rien par Roger Federer dans un match épique.
Le Masters 1000 floridien a d'ailleurs fait la part belle aux surprises lors de deux de ses trois dernières éditions. Qui aurait pu prévoir le sacre de Hubert Hurkacz l'an passé dans un tournoi alors déjà privé du "Big 3" ? En 2018, c'est John Isner qui avait tiré son épingle du jeu et un autre Américain, Taylor Fritz, vient tout juste de s'imposer à Indian Wells. Tout semble donc possible ou presque au HardRock Stadium, et Gaël Monfils a également toutes les raisons de croire en son étoile. Le terrain et les circonstances s'y prêtent, peut-être comme jamais.
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