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M1000 Rome - Jannik Sinner doit passer à l'étage supérieur, celui de la victoire

Laurent Vergne

Mis à jour 12/05/2023 à 09:57 GMT+2

Auteur d'une première partie de saison très solide, Jannik Sinner bute encore en revanche sur un premier titre de premier plan. Un peu comme l'an dernier. Il n'en est plus très loin mais ce cap-là est rarement le plus aisé à franchir. Peut-il le faire chez lui, à l'occasion du Masters 1000 de Rome ? Ou, mieux encore, le mois prochain à Roland-Garros ?

Djokovic et Sinner opposés à l'entraînement

L'un voulait tester son coude, l'autre se remettre dans le rythme. Novak Djokovic et Jannik Sinner se sont livrés sans retenue mardi au Foro Italico pour un set d'entraînement d'une intensité plus proche de la compétition dans l'esprit que d'un gentillet tripotage de balles. Une bonne façon de se mettre dans le ton, notamment pour le jeune Italien, absent à Barcelone et à Madrid, dont le retour est très attendu. Il fait face à deux échéances importantes avec ce Masters 1000 à domicile à Rome puis, bien évidemment, Roland-Garros.
Jannik Sinner ne joue pas sa carrière dans le mois qui vient. A 21 ans (sa précocité, remarquable, tend parfois à faire oublier qu'il est encore aussi jeune), il a tout le temps devant lui. Mais une petite musique commence à résonner de manière un peu trop durable à ses oreilles et pour l'ambitieux Transalpin, cet air ne doit pas être des plus agréables. Celle d'un joueur ayant déjà tout ou presque, qu'il s'agisse de son tennis ultra-complet à son physique d'acier en passant par un goût certain du combat à peine masqué par un langage corporel plus discret que d'autres, mais dont le palmarès n'est pas encore en corrélation avec cette note d'intention.
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Jannik Sinner

Crédit: Getty Images

J'ai un état d'esprit différent maintenant
A ce jour, le protégé de Darren Cahill totalise sept titres, mais un seul dans une catégorie supérieure aux ATP 250, celui conquis à Washington à l'été 2021, un ATP 500. C'est très respectable à 21 printemps, mais il n'est pas interdit de penser qu'il vaut d'ores et déjà mieux que ça. On songe notamment aux Masters 1000, qui se sont considérablement ouverts ces deux dernières années. Des joueurs comme Hubert Hurkacz, Pablo Carreno Busta, Cameron Norrie, Taylor Fritz ou Borna Coric en ont chacun épinglé un et ce n'est pas leur faire injure que de dire que Sinner n'a rien à leur envier. Ce serait même plutôt le contraire.
Au vu du turnover massif opéré sur une période désormais prolongée, il est même presque "anormal" que l'Italien n'ait pas encore pris sa part d'un gâteau pourtant amputé d'une de ses parts depuis le Covid-19 avec la disparition momentanée de Shangaï. Récemment, à Monte-Carlo, c'est Andrey Rublev qui a mis dans le mille. Conséquence, parmi les huit premiers mondiaux, Jannik Sinner est le seul, avec Casper Ruud, à ne pas avoir remporté de Masters 1000. Mais le Norvégien, lui, compte deux finales de Grand Chelem à son actif, quand Sinner n'a jamais dépassé les quarts. Or, compte tenu de son extrême constance (il est le seul joueur à avoir figuré en seconde semaine des six derniers Majeurs), là aussi, on peut y voir une forme d'anomalie.
Tel sera l'enjeu des prochains mois, et même des prochaines semaines, pour l'ancien vainqueur du Masters NextGen. La bonne nouvelle, c'est que, au moins dans les mots, il s'y sent prêt, en attendant les actes. "J'ai un état d'esprit différent maintenant, a-t-il assuré en débarquant à Rome. Je n'ai plus peur de dire que je peux gagner des grands, des très grands matches. Je peux le faire. (...) Émotionnellement, ce n'est pas toujours facile. Mais je veux repousser mes limites, notamment ici. Je peux montrer du très bon tennis."
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Des rallyes dantesques, 3h de combat : Alcaraz et Sinner ont livré l'une des batailles de l'année

Face au gouffre infime

Des grands matches, il en a déjà livré une palanquée à 21 ans, avec en point d'orgue ce monumental quart de finale contre Carlos Alcaraz en septembre dernier à l'US Open. Mais jusqu'ici, il les a presque toujours perdus. Un Alcaraz auquel il ne peut pas ne pas être comparé et qu'il est un des rares à pouvoir challenger n'importe où, n'importe quand. La principale différence entre eux, pour l'heure, tient à ce petit quelque chose en plus qui distingue un joueur régulier en quarts ou en demi-finales et un autre qui l'est avec un trophée sous le bras.
Jannik Sinner, lui, semble à la fois tout près et encore loin de se "alcarizer". Il fait face, comme tant d'autres avant lui, à ce gouffre infime qui sépare les très bons des très grands. Pour tout ce qu'il est déjà, il est difficile de l'imaginer rester en rade éternellement. Bien installé dans le Top 10, encore mieux placé à la Race où il pointe au 5e rang, un témoignage de la qualité de son début de saison, Jannik Sinner n'a "plus qu'à" franchir ce cap supplémentaire en allant chercher son premier grand titre. Rome, devant son public, ne serait pas le pire endroit au monde pour y parvenir. Roland- Garros encore moins.
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Un match qui restera dans les annales : les temps forts d'un exceptionnel Alcaraz-Sinner

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