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Futur président de l'ATP?

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ParEurosport

Publié 04/12/2008 à 15:45 GMT+1

En profonde inadéquation avec Etienne De Villiers, Toni Nadal ne tarit pas de reproches sur le président de l'ATP qui a remanié les prochaines saisons à sa manière, à commencer par celle de 2009 où Hambourg ne sera plus un Masters Series. Quatrième et der

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Crédit: Eurosport

Toni Nadal, à votre avis, que faut-il changer dans le monde du tennis à l'heure actuelle ?
T.N. : "Je crois que l'on doit changer beaucoup de choses... La première, la plus importante : qu'il n'y ait pas trop de blessures. J'en ai parlé avec l'ancien président de l'ATP, Etienne De Villiers. Je lui ai dit: "C'est incroyable que vous ne pensiez pas à la santé des joueurs, que l'on pense plus au spectacle". Aujourd'hui, si Rafael, Tsonga, Gasquet se blessent, qu'est-ce que cela signifie ?... La balle va trop vite, la surface est trop dure, beaucoup trop dure. Et l'on joue 11 mois sur 12 ! Chaque fois, la rivalité est plus forte, l'écart de niveau se réduit. Chaque match est trop dur pour l'organisme. Alors j'ai dit à De Villiers: "Oui, tu as fais un changement... Tu veux rabaisser l'importance des tournois sur terre, rétrograder ces tournois-là, alors que la terre est la meilleure surface pour les joueurs. C'est incroyable !" "
"S'il y a bien une surface où les joueurs ne se blessent pas trop, c'est la terre battue. Ou l'herbe, à la limite. Parce ce ne sont pas des surfaces trop dures. Je crois que c'est mal pour Roland-Garros si l'importance de la terre battue baisse. Si Roland-Garros n'est plus le 1er tournoi du monde, ou le 2e ou 3e, ce n'est pas bien. La santé des joueurs, c'est le plus important. J'ai également dit quelque chose au gouvernement, aux hommes politiques espagnols : dans la vie, on donne toujours trop d'importance aux personnes qui gagnent. Quand tu gagnes, tu peux faire ce que tu veux, tu peux être idiot, incorrect avec les autres… (soupir) Au contraire, on doit être fair-play, c'est primordial ! Parce que ce garçon qui réussit peut être un exemple pour le prochain qui arrive. On doit essayer d'avoir le plus grand fair-play possible, parce que je crois que c'est bien pour la vie, pour la société, pour tout en général."
Avec Rafael, vous incarnez certaines valeurs. Par conséquent, vous paraissez les mieux placés pour faire bouger les choses...
T.N. : "Non. Ce serait incorrect de penser ça. Je suis plus intelligent aujourd'hui, parce que je suis N.1 ? Non... Après, je pense que cela dépend de chaque joueur, de la famille, de l'éducation. Cela dépend de si tu n'es pas trop idiot... Si tu es normal, tu sais que tout ça peut s'arrêter. Rafa le sait, je lui ai dit beaucoup de fois : "Tu peux être N.1. Ce n'est pas pour ça que tu es plus intelligent, ou mieux que moi ou que qui que ce soit". Quand ta carrière s'arrête, tu es normal, exactement comme tout le monde."
Bon, Toni... Vous présenterez-vous pour être le futur président de l'ATP ?
T.N. : "Non ! (rires) Mais j'espère que le prochain président de l'ATP sera Européen. Car je pense que l'Europe a beaucoup plus oeuvré pour le tennis que les autres continents. Il y a beaucoup de tournois ici. J'en ai parlé une fois avec Etienne De Villiers, lorsqu'il a voulu rétrograder Monte Carlo (non pas parce que Rafa a gagné ce tournoi-là !). Je lui ai dit : "C'est très mal pour toi et pour le tennis, qu'un tournoi comme Monte Carlo, qui a fait que le tennis en est là aujourd'hui, soit rétrogradé". C'est comme si je te disais : "Je t'offre 10 000 euros pour que tu changes d'avis", et je te dis: "Ah ben non, finalement je vais récupérer mes 10 000 euros et les donner à quelqu'un d'autre".
"Ça ne se fait pas... En Espagne, on dit souvent : "si tu es gâté par la vie, sois en lui reconnaissant". Ça, c'est très important. Rafael, je lui dis toujours : "Si Babolat t'a donné une raquette, t'a fait confiance alors que tu débutais, tu dois toujours être reconnaissant envers eux". C'est ce qu'il fait. Quoi qu'il en soit, j'espère que le futur président de l'ATP sera un Européen. C'est mieux s'il ne soit pas Anglais, parce qu'ils pensent que le monde se limite aux frontières de l'Angleterre et de l'Amérique. Or, beaucoup de valeurs sont en Europe..."
Bien souvent, les personnes qui ont le plus de responsabilités ne sont pas des hommes "de terrain". Et ne vivent donc pas les problèmes auxquels les joueurs et entraîneurs sont confrontés tout au long de l'année ?
T.N. : "Exactement. J'ai souvent dit à Etienne : "Tu viens ici, mais tu n'écoutes rien. Tu n'écoutes pas ce que te disent les gens qui étaient là avant toi". Je suis d'accord, dans la vie, il faut faire certains changements, favoriser le spectacle etc,... Ok. Mais tu dois écouter les autres. Ça ne peut pas être : "Je sais tout, les autres ne savent rien". Ça restera l'une des très grandes fautes qu'a pu faire Etienne."
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