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ATP : Bienvenue dans l'ère Novak Djokovic, vainqueur du Masters et numéro 1 mondial

Laurent Vergne

Mis à jour 17/11/2014 à 13:21 GMT+1

Malgré un dénouement en eau de boudin, Novak Djokovic a bel et bien remporté son quatrième Masters dimanche. Le Serbe est l'homme de l'année. Mieux que ça, il est l'incontestable boss du circuit sur les quatre dernières années. Nous vivons l'époque Djokovic.

Novak Djokovic a remporté son quatrième Masters

Crédit: Panoramic

Tout le monde sera d'accord. Remporter un titre de l'envergure du Masters sur un forfait en finale, il n'y a rien de pire. Tout le monde est perdant dans l'affaire. Roger Federer, évidemment. Le tournoi, incontestablement. Le public, aussi. Et Novak Djokovic. Le Serbe est à la fois le principal bénéficiaire du forfait de Federer en même temps qu'il en est une victime collatérale. Il n'avait pas envie de gagner sans combattre et, ce combat, il était légitimement très bien armé pour le remporter.
Reste que, par-delà les aléas contre lesquels il ne peut rien, Novak Djokovic a bien remporté le Masters. Finale ou pas (ou pas, en l'occurrence) finale. Cette semaine londonienne vaut cher à plus d'un titre pour le Serbe. Elle l'installe un peu plus comme le véritable patron du circuit masculin. Que ce soit sur cette cuvée 2014 ou, sur une échelle temporelle plus large, à savoir les quatre dernières saisons. Les chiffres ne mentent pas. Nous sommes dans l'ère Djokovic. Une hégémonie plus douce que réellement tyrannique, mais néanmoins incontestable.
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Finale du Masters 2014, Djokovic-Federer.

Crédit: Panoramic

120 semaines en tête du classement ATP depuis juillet 2011

2014, d'abord. En arrivant sur les bords de la Tamise, il n'était pas encore assuré de finir l'année à la première place mondiale. Les quatre levées du Grand Chelem avaient accouché de quatre vainqueurs différents. Une victoire au Masters de Federer ou de Murray, par exemple, auraient même débouché sur une saison avec cinq lauréats distincts dans les cinq principaux tournois de la saison. Du jamais vu depuis 1998. Avec son titre à Londres, Nole a légitimé de façon claire et nette son statut de joueur de l'année. Le Masters lui donne l'ascendant en termes de palmarès sur tous ses concurrents. Nadal, Wawrinka et Cilic, les autres autres "chelemards" de 2014, sont nettement en retrait par rapport à lui. Quant à Federer, s’il finit dans le costume de dauphin au classement ATP, il n'a pas gagné de Grand Chelem. Ni le Masters donc. Et sur les Masters 1000, Djokovic a assommé la concurrence: quatre titres sur neuf pour lui. Seul Federer en a remporté plus d'un (deux).
Après le phénoménal comeback de Rafael Nadal l'an dernier, qui avait vu l'Espagnol reprendre les commandes du classement ATP via ses deux victoires en Grand Chelem, Djokovic a donc à nouveau mis la main sur le leadership mondial. Une habitude, chez lui. Depuis qu'il est devenu numéro un mondial pour la première fois de sa carrière à l'été 2011, le Serbe a occupé ce fauteuil durant 120 semaines au total. Un règne en trois actes, qui se décompose comme suit : 53 semaines de juillet 2011 à juillet 2012, puis 48 semaines de novembre 2012 à octobre 2013 et, série en cours, 19 semaines depuis le 7 juillet dernier. 120 semaines, donc, contre 17 à Federer et 39 à Nadal sur la même période. De simples intermèdes dans une période de domination djokovienne.

Un grand champion tout terrain

De 2011 à 2014, Novak Djokovic est numéro un sur tous les plans. Il est le plus titré dans l'absolu (30 tournois gagnés), et ce qui est vrai de façon générale l'est aussi dans le détail en Grand Chelem (6), en Masters 1000 (51) ou au Masters (3 sur 4). S'il n'a jamais pu égaler sa phénoménale et historique campagne 2011, il a largement confirmé depuis en s'affirmant comme un monstre de régularité. Pendant ce temps, les trois autres membres du Big Four ont alterné périodes fastes et phases de maux, au corps ou à l'âme. Et si la nouvelle garde a commencé à marcher sur les plates-bandes du susnommé Big Four, à l'image de Wawrinka, Cilic ou Nishikori cette saison, il ne le fait encore que de façon trop partielle. Djokovic, lui, est toujours là. Tout le temps. Partout. Quand ça ne va pas, il perd en finale ou en demies. En quarts, à l'extrême limite. Sur les 16 majeurs joués entre 2011 et 2014, il est allé 11 fois en finale et 15 fois dans le dernier carré.
L'ère Djokovic en chiffres
En quatre ans, il est devenu un grand champion tout terrain du XXIe siècle. Depuis 2011, Murray, et à un degré moindre Federer, affichent un bilan sur terre battue inférieur à ce qu'il est sur d'autres surfaces. Nadal traîne l'indoor comme un éternel talon d'Achille. Djoko, lui, surperforme partout. Il a gagné deux fois à Wimbledon. Il s'est imposé à Melbourne et à Flushing. Il n'a plus perdu en salle depuis plus de deux ans. Et s'il a buté trois fois de suite sur Nadal à Roland-Garros, difficile de considérer la terre comme un maillon faible de la part d'un joueur qui a notamment enlevé quatre Masters 1000 sur terre en quatre ans.
Je suis probablement au paroxysme de ma carrière.
Cette semaine, à Londres, un journaliste l'a interrogé sur sa série de victoires en indoor, lui demandant si c'était désormais l'endroit où son jeu s'exprimait le mieux. Sa réponse en dit long. "C'est difficile à dire, a soupiré le Djoker. J'adore jouer sur dur et je me sens aussi costaud sur terre." Puis le double vainqueur de Wimbledon de finir dans un sourire : "sur herbe, ce n'est pas trop mal non plus". Si Djokovic, à l'exception de 2011, n'a jamais donné le sentiment d'écraser son sport comme un Federer a pu le faire jadis, nous sommes bien dans une phase de domination prolongée du Serbe.
Jusqu'à quand ? Tant que son corps le laissera tranquille, il peut voir venir. A 27 ans, il est en pleine possession de ses moyens physiques, quand Nadal a pris l'habitude de manquer plusieurs mois par an. Murray doit encore prouver qu'il peut revenir à son meilleur niveau, et ce durablement. Et le temps qui passe finira bien par gagner son homérique duel avec Federer. Il est invaincu, même contre les plus grands... Djokovic, lui, tient debout. "Je suis probablement au paroxysme de ma carrière et je vais utiliser les années qu'il me reste pour garder cette place",  a-t-il admis dimanche soir. Si la fenêtre 2011-2014 continue de s'étirer deux ou trois saisons, voire davantage, Djokovic se taillera un palmarès de titan. En l'état, il est déjà plus que présentable.
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Novak Djokovic exulte après une victoire au Masters

Crédit: Panoramic

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