Quête du cent et du septième ciel : les deux carottes de Federer
Mis à jour 11/11/2018 à 20:53 GMT+1
NITTO ATP FINALS - Après une année tout sauf ratée mais en retrait par rapport à sa campagne précédente, Roger Federer s'avance au Masters en super outsider derrière le super favori Djokovic. Il brigue à Londres un septième titre dans l'épreuve, et un centième dans sa carrière.
Deux carottes pour le prix d'une. S'il s'impose dimanche prochain en finale, Roger Federer décrochera le 100e titre de sa carrière, marque symbolique s'il en est, tout en étendant son record de titres au Masters, puisque ce serait son septième sacre dans le tournoi des Maîtres. A part dans un Grand Chelem, il n'y a probablement pas meilleur moment ni endroit pour activer le mode "palmarès à trois chiffres", même si le Suisse, officiellement, s'en moque. "Tant que ça arrive un jour, peu m'importe où je gagne le 100e titre", a-t-il soufflé.
Problème, si, historiquement, Federer est le maître des maîtres, il y a tout de même quelques années qu'il ne s'y est plus imposé. Son dernier titre remonte à 2011, lorsqu'il avait battu Jo-Wilfried Tsonga en finale. Depuis, il s'y est toujours montré performant, mais sans pouvoir aller au bout : trois défaites en finale (2012, forfait en 2014, 2015), toujours face à Novak Djokovic, et deux échecs en demie, contre Rafael Nadal (2013) et... David Goffin, l'an dernier, alors qu'il faisait office de gigantesque favori après sa saison monumentale et en l'absence de Djokovic, Murray et, très vite, Nadal.
Si en début d'année on m'avait dit que je ferais cette saison-là, je l'aurais pris
"Mais ce n'est pas comme si j'avais mal joué toutes ces dernières années, plaide-t-il pour sa défense. Mon dernier titre ne me parait pas si loin à vrai dire. J'adore le Masters, je l'ai toujours adoré depuis ma première participation en 2002 et j'ai toujours eu l'impression d'être compétitif lors des dernières éditions. Mais il y avait toujours quelqu'un qui jouait un petit peu mieux que moi. C'est la vie."
Après la marche triomphale de 2017, cette campagne 2018 s'est avérée nettement moins prolifique pour Roger Federer. Son entame en fanfare (20e Majeur décroché en Australie, titre à Rotterdam et retour à la première place mondiale) donne du relief à l'ensemble, mais qu'il s'agisse du reste du Grand Chelem ou des Masters 1000, son bilan est resté en-deçà d'attentes peut-être trop élevées. Rappelons que le monsieur a fêté ses 37 étés en août.
Le principal intéressé tord d'ailleurs le coup à l'analyse qui consisterait à juger sa saison décevante, ou ne serait-ce que mitigée. "Si en début d'année on m'avait dit que je ferais cette saison-là, je l'aurais pris, assure-t-il. Je suis très heureux d'avoir gagné un Grand Chelem. Peut-être que Wimbledon et l'US Open ne se sont pas aussi bien passés que je l'espérais, mais ce sont vraiment mes deux seules déceptions de l'année. J'ai gagné quelques tournois, dont l'Australie, j'ai gagné chez moi à Bâle, je n'ai pas été blessé. Je suis content, c'est une année solide."
Ouverture contre Nishikori
Solide, mais avec une victoire à Londres, elle prendrait une autre dimension. Sur l'année, et à l'échelle historique, donc, avec ces cent titres. Mais la tâche s'annonce complexe. Après l'occasion manquée de novembre 2017, il lui faut cette fois composer avec un Novak Djokovic à nouveau au sommet. Il ne faut pas le pousser longtemps pour qu'il installe le Djoker dans le rôle du grand favori. "Parmi les huit qui sont là, il n'y a que Novak qui puisse dire 'si je joue au niveau des derniers mois, je gagnerai à Londres'. Et encore, dit-il, avec le format en deux sets gagnants, surtout en indoor, la marge est souvent plus faible donc ça peut aller vite."
La meilleure solution pour Federer serait sans doute que quelqu'un fasse le travail à sa place. Battre Djokovic, pour lui, est devenu un vrai casse-tête. Il n'a pas affronté le Serbe en 2017, quand il était revenu au top et que Djokovic se morfondait. Résultat, il ne l'a plus battu depuis trois ans. Le coup est passé près à Bercy il y a une semaine, dans ce qui fut sans doute son meilleur match depuis l'hiver dernier et le Suisse a sûrement engrangé suffisamment de repères et de confiance à Bâle puis à Paris.
Officiellement, il s'avance sur la pointe des pieds. "J'espère juste ne pas finir sur trois défaites et partir trop vite en vacances", a-t-il souri vendredi. Ce serait tout de même bien étonnant. Ce serait du jamais vu, surtout, pour lui. Placé dans le 'groupe Lleyton Hewitt" avec Kevin Anderson, Dominic Thiem et Kei Nishikori, Federer n'a a priori pas une tâche insurmontable sur la route du dernier carré. Il entamera sa semaine dès dimanche soir, contre le Japonais. La première marche vers le septième ciel. Et vers le graal du cent.
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