Becker sur Rune : "J'ai la permission de lui dire : 'Tu as été vraiment nul'"

Après avoir confirmé que sa collaboration avec Holger Rune était prolongée pour la saison 2024, Boris Becker est revenu dans le podcast "Das Gelbe vom Ball" sur Eurosport Allemagne sur leurs premières semaines de travail. L'ex-champion allemand a loué le potentiel de son nouveau poulain, tout en revendiquant sa liberté de ton pour le faire progresser avec pour référence… Carlos Alcaraz.

Boris Becker og Holger Rune.

Crédit: Getty Images

Ce fut l'une des curiosités de cette fin de saison. En engageant Boris Becker comme nouveau coach, après des atermoiements pendant plusieurs mois entre son entraîneur historique Lars Christensen et Patrick Mouratoglou, Holger Rune a fait un choix fort. Celui d'un ancien champion six fois titré en Grand Chelem, mais aussi d'un mentor qui a déjà fait ses preuves, gagnant aussi six autres Majeurs aux côtés de Novak Djokovic. Dans le podcast "Das Gelbe vom Ball" sur Eurosport Allemagne, "Boum Boum" est ainsi revenu sur leurs premiers pas communs, plutôt prometteurs puisqu'ils ont réussi en peu de temps à arrêter une dynamique négative.
"Le début a été très intense parce que la participation de Holger aux ATP Finals à Turin était en jeu, a rappelé Becker. Pour remettre les choses dans leur contexte, il sortait d'un très mauvais été au cours duquel il avait été éliminé au 1er tour huit fois et au 2e une fois en 9 tournois. Avec un set et un break de retard dès le 1er tour à Bâle, tout le monde pensait que ça allait encore être un tournoi difficile. Mais il a montré des qualités de battant et avait très envie de gagner. Nous avons parlé pendant la préparation du tournoi des raisons de ses défaites. Était-ce à cause de son coup droit ou de son revers ou son attitude était-elle en cause ? Si votre attitude n'est pas la bonne, ça ne sert vraiment à rien de jouer au tennis. Ça s'est amélioré de match en match, son attitude comme sa façon de jouer."

Une liberté de ton revendiquée

Une des clés de ce succès rapide a aussi été la capacité de Becker à se remettre vite dans le bain du circuit. De ce point de vue, l'intéressé a tenu à remercier les directeurs des tournois de Bâle et de Bercy, Roger Brennwald et Cédric Pioline, pour leur accueil malgré ses déboires récents (8 mois passés en détention au Royaume-Uni l'an dernier). Et s'il a tenu à faire remarquer qu'il n'était qu'un élément d'une équipe déjà en place autour de Rune – avec l'analyste Mike James, le préparateur physique Lapo Becherini et Aneke, la mère du Danois, personnage central –, il a néanmoins insisté sur un principe majeur entériné depuis son arrivée : sa liberté de ton avec son nouveau protégé.
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"Il a perdu en demi-finale à Bâle. Ce n'était pas un bon match non plus. Dans le train entre Bâle et Paris, on a fait une critique de sa stratégie en interne. On doit se le permettre et c'est pour ça que j'ai toujours demandé à mes joueurs de pouvoir leur dire la vérité, même si elle blesse parfois. Et les choses se sont encore bien améliorées à Paris (où Rune a très honorablement perdu contre Djokovic en quart de finale)", a-t-il encore expliqué.
Et Becker d'ajouter : "J'ai la permission de lui dire : 'Tu as vraiment été nul aujourd'hui', et je vais vous dire pourquoi : je ne peux pas travailler sans cette liberté. Il faut qu'il soit capable de supporter ça et de le tolérer, parce que c'est la seule manière de progresser. Si je lui disais après une défaite qu'il a été malchanceux et que c'était lui le meilleur, alors je serais un mauvais coach. Je ne suis pas fait pour perdre mon temps et profiter des beaux jours. Et il l'exige aussi. Il est incroyablement passionné : il rêve et dort tennis. Il regarde presque trop de matches – dont les siens – pendant les coupures. Il a besoin de s'aérer la tête de temps en temps. C'est un fou de tennis d'une manière positive, et il n'y a que comme ça que vous pouvez réussir."

A part Alcaraz, je n'ai jamais vu quelqu'un jouer aussi vite

L'Allemand n'a pas changé : quand il se lance dans un défi tennistique, c'est pour gagner. Et il est évidemment persuadé d'y parvenir avec Rune. Du haut de ses 20 ans, le Danois est déjà numéro 8 mondial, mais cette saison, il a évolué un cran en dessous de Carlos Alcaraz et Jannik Sinner, ses compères ambitieux. Alors, comment rattraper ce (léger) retard et franchir un nouveau cap en 2024 pour ce qui sera la première saison complète de travail avec Becker ? L'Allemand a sa petite idée.
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"J'ai regardé beaucoup de matches, et Carlos Alcaraz mis à part, je n'ai jamais vu un joueur capable de jouer au tennis si vite, a-t-il estimé. Il a tant de puissance dans le bras et une telle coordination œil-main qu'il peut prendre la balle très tôt et donc mettre une incroyable pression sur l'adversaire. Tout l'enjeu est de parvenir à maîtriser un moteur avec tant de chevaux sur la route."
Avant de conclure : "La puissance qu'il a, qu'il montre à l'entraînement et parfois en match, doit être là de manière constance, parce que dans ce cas il joue plus vite que 98 % des joueurs. Quand la balle arrive si vite sur vous, vous ne pouvez que réagir et non plus agir. Alcaraz et son coach ont maîtrisé ça avec beaucoup de succès ces deux dernières années. C'est la référence Je dois aussi mentionner Jannik Sinner qui joue à une vitesse similaire, ce qui distingue ces trois-là des autres joueurs."
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