ATP - Bilan Top 10 2014 : Tomas Berdych ? Fidèle au poste, fidèle à lui-même

Une campagne à la Berdych. Solide, régulier, souvent placé mais jamais gagnant dans les principaux tournois du circuit… Pour la 5e année consécutive, le numéro un tchèque a terminé dans le Top 10. C'est simple, de 2010 à 2014, il a fini trois fois 7e et deux fois 6e. Difficile de faire plus constant. Sevré de titres depuis l'automne 2012, Tomas Berdych a renoué avec le succès en s'imposant à Rotterdam (un ATP 500, son plus "gros" titre depuis 2011) en début d'année puis à Stockholm en fin de saison. Berdych a fait du Berdych et à 29 ans, son jeu n'évolue plus guère. Mais en l'état, il lui permet de rivaliser avec presque n'importe qui quasiment n'importe où.

Pour donner davantage d'éclat à un ensemble une fois encore très costaud, il lui a manqué LA victoire face à un très gros poisson. Il n'a battu aucun des quatre premiers de la classe cette saison : en six rencontres face au quatuor Djokovic – Federer – Nadal – Wawrinka, il a subi six échecs. Et toujours dans des rendez-vous capitaux, soit en Grand Chelem, soit au Masters, soit dans une finale (Federer à Dubai, Djokovic à Pékin). C'est le seul pou qu'on peut lui chercher dans la tête, mais il explique l'écart le séparant au final des joueurs qui ont réellement dominé cette saison.

3. Berdych a atteint les quarts de finale de trois des quatre tournois du Grand Chelem cette saison. C'est la première fois que cela lui arrive. Son seul couac ? Wimbledon, où il a été sorti par Marin Cilic au troisième tour.

10. Vainqueur à Rotterdam et à Stockholm cette saison, il a porté à 10 son nombre de titres en carrière. A 29 ans, pour un joueur de sa trempe ayant passé autant de temps dans le Top 10, c'est relativement peu.

235. Le nombre de semaines consécutives passées dans le Top 10 par Berdych. Depuis sa finale à Wimbledon à l'été 2010, le Tchèque n'a plus quitté cette zone du classement. Seuls Djokovic, Federer et Nadal en ont fait autant sur cette période.

Son succès contre Marin Cilic en finale du tournoi de Rotterdam au mois de février. Parce que, en dépit de sa constance au plus haut niveau, Berdych avait perdu l'habitude de gagner. Pour un client comme lui, 16 mois sans titre, c'est très, très long. Sa campagne néerlandaise, convaincante (victoires sur Janowicz et Gulbis et, donc, Cilic, en deux sets) lui a fait un bien fou, d'autant que Rotterdam est un tournoi catalogué ATP 500.

Et si Tomas Berdych avait laissé passer la chance de sa vie en janvier dernier à Melbourne ? Vainqueur de Ferrer, alors numéro 3 mondial, en quarts de finale, il s'est retrouvé face à Stan Wawrinka en demi-finales. Une opportunité de se hisser en finale de Grand Chelem sans avoir eu à affronter Djokovic, Nadal ou Federer, ce n'est pas commun. Mais face au Suisse, il a fini par céder au terme d'un match acharné, en quatre sets dont trois tie-breaks. Rétrospectivement, avec les soucis physiques de Nadal en finale, Berdych est peut-être (sans doute?) passé à côté du plus grand moment et du plus grand titre de sa carrière.

On l'a vu, à l'échelle du Top 10, Tomas Berdych est un métronome. Il est incontestablement à sa place dans cette zone et sauf souci physique, il n'y a pas de raison qu'il s'en éloigne beaucoup la saison prochaine. Reste maintenant à savoir si, à l'approche de la trentaine, le Tchèque peut franchir le dernier cap qui le sépare d'une victoire en Grand Chelem ? Après tout, Wawrinka et Cilic ont réussi à le faire. Il possède les armes mais jusqu'ici, il lui a toujours manqué quelque chose. Et le temps commence à presser…