Djokovic domine Nadal

Novak Djokovic est toujours invaincu cette saison. Cela n'a l'air de rien comme ça, mais c'est une nouvelle fracassante sur le circuit. Il n'avait pas perdu depuis le début de la saison, soit 20 matches, mais il n'avait pas encore joué contre Rafael Nadal, N.1 mondial un peu flou c'est vrai ces derniers temps, mais beaucoup plus clair ce dimanche.... Et pourtant, Djokovic s'est imposé ! Sur une surface difficile à apprivoiser, plus lente qu'en Australie et à Dubaï, le Serbe s'est montré plus solide et plus constant que celui qu'il a qualifié lors de la remise des trophées de "plus grand champion de tous les temps..." On en reparlera très vite.

Le N.1 mondial confiait avant ce match : "Mon niveau ? Je n'en sais rien". On a vu. Pendant un set, entamé avec beaucoup plus de fermeté que lors de sa demi-finale contre Juan Martin Del Potro, l'Espagnol a donné le meilleur de lui-même. Une frappe compacte, une intensité de tous les instants. Djokovic, raide dans ses certitudes, est bousculé. Il a perdu le premier son engagement à 2-3 mais l'a repris immédiatement.

Les services ont fusé de part et d'autres. Nadal a été d'ailleurs plus efficace sur ses secondes balles que sur ses premières (77% de points en premières contre 80% points marqués sur secondes). C'est curieux. Et cela est devenu complètement improbable après la fin de cette manche digne des deux meilleurs joueurs du circuit.

Lors des deux sets suivants, Nadal n'aura pas dépassé pas les 25% de premières balles réussies. Nous ne parlons même pas de points ici... Privé de ce fondement du jeu moderne, Nadal a été progressivement déséquilibré. Tout son jeu s'en est ressenti. Le duel a encore été de qualité et intense au second set, mais la partie avait changé de registre. Djokovic luttait pour contenir son tennis et Nadal luttait pour retrouver ses appuis. Cela a été plus âpre que spectaculaire malgré des échanges longs et un ultime jeu magnifique et indécis. A la 6e balle de set, après cinq break au total dans ce set, Djokovic égalisait. "Ce jeu où je garde mon service pour gagner le set est capital", a réagi Djokovic. "A partir de là, j'étais sur une bonne dynamique, ce ne sont que quelques points qui ont fait basculer le match."

Ensuite, c'est l'histoire du calvaire étonnant de Nadal au service, et de l'effort déterminé de celui qui est en train d'écraser la saison. "Mon service ne m'a pas permis de jouer relâché du fond du court", a reconnu le Majorquin. "On ne gagne un match contre Djokovic avec des deuxièmes services... C'est pour ça que j'ai perdu six jeux d'affillée à un moment (entre la fin du deuxième set et le début du troisième)."

Djokovic a bien servi. Il a réussi ses enchaînements services-coup droits à la perfection, et il a surtout su répondre à toutes les réactions de Nadal en pratiquant un tennis profond et vivant. Nadal s'est démené comme une bête blessée et Djokovic a pris au fil des breaks des airs d'empereur. Nadal avait besoin d'un match référence cette saison, il l'a eu. La référence, c'est Djokovic.

"On en revient à la même histoire: je joue en confiance, je sens bien la balle sur le court, je suis concentré du début à la fin à chaque match que je joue", a analysé le nouveau N.2 au classement de lundi. "Je ne veux pas m'arrêter là, c'est sûr. Je veux continuer à bien jouer et si je récupère vite, dès le tournoi de Miami (Masters 1000 qui débute mercredi, ndlr). Je n'ai pas bien joué dans le premier set, Rafa gagnait confortablement ses jeux de service, mais son pourcentage de premiers services a baissé en milieu de deuxième set pour finir très bas et c'est ce qui a fait la différence".

Et puis, il a comparé son début de saison à celui de 2008, lorsqu'il avait aussi inscrit l'Open d'Australie et Indian Wells à son palmarès. "C'est très différent car je suis un joueur beaucoup plus complet maintenant", a-t-il redit. "Physiquement je suis très fort, très costaud et mentalement, j'ai plus d'expérience qu'en 2008. Je suis heureux de mon succès du moment mais je sais que la saison est très longue et je ne veux pas trop m'enflammer sur cette victoire. Je vais un peu fêter ça et passer à autre chose."

2011 : Indian Wells, Finale : Djokovic
2010, Masters Cup, Round Robin, Nadal 7-5, 6-2
2010, US Open, Finale, Nadal 6-4, 5-7, 6-4, 6-2
2009, Masters Cup, Round Robin, Djokovic 7-6, 6-3
2009, Masters Paris, Demi-finales, Djokovic 6-2, 6-3
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2009, Masters Rome, Finale, Nadal 7-6, 6-2
2009, Masters Monte-Carlo, Finale, Nadal 6-3, 2-6, 6-1
2008, Queens, Finale, Nadal 7-6, 7-5
2007, Masters Indian Wells, Nadal 6-2, 7-5

. PARCOURS DE RAFAL NADAL à INDIAN WELLS (meilleur résultat: victoires en 2009 et 2007)
1er tour : exempt
2e tour, victoire sur Rik de Voest (AfS/Q) 6-0, 6-2
3e tour, victoire sur Ryan Sweeting (USA/Q) 6-3, 6-1
4e tour, victoire sur Somdev Devvarman (IND/Q) 7-5, 6-4
Quarts de finale, victoire sur Ivo Karlovic (CRO) 5-7, 6-1, 7-6
Demi-finales, victoire sur Juan Martin Del Potro (ARG) 6-4, 6-4

. PARCOURS DE NOVAK DJOKOVIC à INDIAN WELLS (meilleur résultat: victoire en 2008)
1er tour : exempt
2e tour, victoire sur Andrey Golubev (KAZ) 6-0, 6-4
3e tour, victoire sur Ernests Gulbis (LET/N.31) 6-0, 6-1
4e tour, victoire sur Viktor Troicki (SER/N.16) 6-0, 6-1
Quarts de finale, victoire sur Richard Gasquet (FRA/N.18) 6-2, 6-4
Demi-finales, victoire sur Roger Federer (SUI/N.2) 6-3, 3-6, 6-2