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Chef d'oeuvre, crève-coeur français et renaissance : Le Top 50 des matches des années 2010

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 26/12/2019 à 17:49 GMT+1

Suite de notre classement des 50 matches les plus mémorables des années 2010. Quatrième partie ce jeudi, avec les rencontres placées du 20e au 11e rang. Avec notamment le plus beau match d'un Français en Grand Chelem, le chef d'oeuvre de Stan Wawrinka porte d'Auteuil, et la renaissance de Novak Djokovic, en 2014 à Wimbledon.

Top 50 Eurosport tennis

Crédit: Eurosport

Dossier réalisé par Laurent VERGNE et Rémi BOURRIERES

20. Novak Djokovic - Roger Federer

US Open
Edition : 2010
Tour : Demi-finale
Vainqueur : Novak Djokovic (Serbie)
Adversaire : Roger Federer (Suisse)
Score : 5-7, 6-1, 5-7, 6-2, 7-5
Bis repetita. Dans notre classement. Car dans l'ordre chronologique, cette demi-finale 2010 est survenue un an avant celle évoquée sur notre site mercredi. Etonnante gémellité entre le Djokovic - Federer de l'US Open 2010 et celui de 2011. Deux demi-finales en cinq sets, remportées par le Serbe en sauvant deux balles de match.
En 2010, l'évènement fut particulièrement marquant. D'abord parce que la défaite de Federer a scellé la fin d'une époque : le Suisse avait toujours été présent en finale depuis 2004. La victoire de Nole a ensuite engendré une vraie césure, avec la première finale majeure entre Djokovic et Nadal, qui en annonçait tant d'autres. En ce sens, ce match peut être considéré comme un des premiers grands tournants des années 2010.
Mais si nous avons choisi de placer cette demie de 2010 juste au-dessus de celle de 2011, c'est d'abord parce que le match, en intensité, nous apparait un tout petit peu supérieur. Au-delà du dénouement, il faut ainsi revoir le premier set, d'une qualité affolante.
Si Federer a d'ailleurs cravaché pour empocher les première et troisième manches, il l'a payé cash à chaque fois, quand Djokovic, lui, n'a jamais relâché l'étreinte. Y compris quand il lui a fallu sauver ces deux balles de match en toute fin de rencontre. Et de quelle manière... Là aussi, ce (double) moment vaut le coup d'œil.

19. Stan Wawrinka - Novak Djokovic

Open d'Australie
Edition : 2014
Tour : Quart de finale
Vainqueur : Stan Wawrinka (Suisse)
Adversaire : Novak Djokovic (Serbie)
Score : 2-6, 6-4, 6-2, 3-6, 9-7
Le tournoi qui a propulsé Stan Wawrinka dans la galaxie des champions. Battu en cinq sets par Novak Djokovic à Melbourne puis à l'US Open en 2013, le Suisse a toujours perdu en 14 rencontres face au Serbe. Pourtant, sur la foi des deux précédents combats titanesques en Grand Chelem, chacun pressent bien que Wawrinka a les armes pour déboulonner le triple tenant du titre. A raison.
Le "Stanimal" joue pourtant avec le feu en n'achevant pas la bête blessée en quatre sets. Résultat, le spectre des duels précédents refait surface, surtout lorsque Djokovic signe le premier break dans la manche décisive, avant de se saborder. Mais Wawrinka a changé. Il est prêt. Il est mûr. Ses échecs passés ne l'ont pas anéanti. Ils l'ont sculpté, préparé à ce moment. Alors, cette fois, c'est lui qui aura le dernier mot. A 8-7, le numéro un mondial craque une dernière fois. Il restait sur 14 demi-finales consécutives en Grand Chelem.
Wawrinka n'a encore rien gagné. Mais il parle déjà comme un champion sûr de son destin : "Ce soir, j'ai encore cru plus en moi que l'an dernier. Je sais que mon jeu ne lui convient pas. La clé fut sans doute cette fraîcheur physique avec laquelle j'ai abordé la rencontre. Il faut le faire travailler."

18. Juan Martin Del Potro - Marin Cilic

Coupe Davis
Edition : 2016
Tour : Finale (4e match)
Vainqueur : Juan Martin Del Potro (Argentine)
Adversaire : Marin Cilic (Croatie)
Score : 6-7(4), 2-6, 7-5, 6-4, 6-3
La Coupe Davis ancienne version est peut-être définitivement morte ce jour-là, même si nous ne le savions pas encore. La finale 2016 entre la Croatie et l'Argentine est la dernière à avoir vraiment marqué les esprits. Une rencontre sublimée le dimanche par le duel entre Marin Cilic et Juan Martin Del Potro. Le Croate peut offrir le Saladier d'argent à son pays, qui mène alors 2-1.
Quand le vainqueur de l'US Open 2014 mène 7-6, 6-2, l'affaire parait dans le sac. Mais Del Potro, porté par la colonie des supporters argentins, dont un certain... Diego Maradona, présent à Zagreb, va retrouver sa gifle monstrueuse de coup droit au fil des jeux et des minutes. Cilic, lui, va commencer à gamberger, jusqu'à se trouver submergé. La tension extrême, notamment en fin de 4e set, traduit bien ce que la Coupe Davis pouvait générer.
Pour la première fois de sa carrière, JMDP remporte un match après avoir été mené deux sets à rien. Derrière, Federico Delbonis lamine Ivo Karlovic. L'Argentine tient sa première Coupe Davis. Il faut alors se souvenir des mots de Juan Martin Del Potro, tant ils en disent long sur ce que fut cette épreuve :
"Ce titre, c'est le meilleur, sans hésitation, au-delà de mon titre à l'US Open. C'est tellement spécial par rapport à tout ce que ça m'a coûté, tous les efforts que j'ai faits. Nous avons fait l'histoire. Nous n'avons pas seulement des grands joueurs, mais également des grands hommes. Cette victoire, c'est la victoire d'un groupe d'amis. Cette victoire, c'est pour ma famille, pour mes amis, pour ma ville de Tandil, pour l'Argentine, pour tout le monde qui croit en nous."

17. Rafael Nadal - Juan Martin Del Potro

Wimbledon
Edition : 2018
Tour : Quart de finale
Vainqueur : Rafael Nadal (Espagne)
Adversaire : Juan Martin Del Potro (Argentine)
Score : 7-5, 6-7(7), 4-6, 6-4, 6-4
Pauvre Del Potro, héros malheureux de tant de combats héroïques… Celui-ci fut même un pur chef d'œuvre tennistique. Aussitôt terminé, Simona Halep le qualifia de "plus beau match (qu'elle ait) jamais vu". Distraits par la demi-finale de Coupe du Monde de football entre l'Angleterre et la Croatie qui se tenait en même temps, les journalistes et spectateurs locaux finirent eux aussi par se recentrer sur cette fascinante partie dont la beauté sauvage et la brutalité féroce confina par moments au sublime.
Troublante coïncidence, Nadal finit par l'emporter en 4h48, la même durée que sa légendaire finale face à Federer, dix ans plus tôt, sur le même Centre Court. Il aurait toutefois pu faire plus vite, s'il n'avait manqué quatre balles consécutives de 2 sets à rien. Derrière, il est mis au supplice par l'Argentin qui a sorti pour l'occasion sa plus belle gâchette en coup droit. L'Espagnol s'en sort peut-être aussi parce que "Del Po" est un peu émoussé par un marathon précédent face à Simon. Mais également grâce à un plan de jeu extrêmement offensif : 47 montées au filet, dont un service-gagnant sur la balle de match, à l'issue de laquelle il traverse le terrain pour aller relever son adversaire, à terre. Géant(s) !

16. Stan Wawrinka - Richard Gasquet

Roland-Garros
Edition : 2013
Tour : Huitième de finale
Vainqueur : Stan Wawrinka (Suisse)
Adversaire : Richard Gasquet (France)
Score : 6-7(5), 4-6, 6-4, 7-5, 8-6
C'est pour nous le plus beau match joué par un Français en Grand Chelem durant la période impartie, sans doute même bien au-delà. Un match tellement beau et cruel, tellement symbolique aussi, même si c'est dur, de la carrière de Gasquet, constellée de défaites épiques et géniales après avoir mené 2 sets à rien. Celle-ci restera la plus marquante, même si le Biterrois, qui butait alors pour la 15e fois (sur 16) en huitième d'un Grand Chelem, allait vite s'en relever pour (re)dépasser enfin ce cap, trois mois plus tard, à l'US Open.
Passé le crève-cœur, il restera le souvenir d'un pur régal technique qui aura tenu en haleine durant 4h15 un court Suzanne-Lenglen en extase, subjugué par les courbes dessinées dans le ciel par les trajectoires de balle de ces deux bijoux de revers à une main.
Alors que Wawrinka paraissait d'abord diminué, c'est pourtant Gasquet qui finit épuisé, mais lutte jusqu'au bout en allant chercher l'énergie dans le public comme rarement on l'aura vu faire. Il s'octroie une dernière chance sous la forme de deux cruciales balles de break à 5-5, 15-40 au 5e set. Sur la première, "je revois ce passing que je croise alors que normalement, je le mets 9 fois sur 10 long de ligne". Stan l'attendait au tournant. Maudit destin…

15. Novak Djokovic - Rafael Nadal

Wimbledon
Edition : 2018
Tour : Demi-finale
Vainqueur : Novak Djokovic (Serbie)
Adversaire : Rafael Nadal (Espagne)
Score : 6-4, 3-6, 7-6(9), 3-6, 10-8
Pour mesurer encore un peu plus, si nécessaire, la grandeur de cette demi-finale de Wimbledon, il faut déjà en rappeler le contexte : elle est jouée sur deux jours dans la foulée d'une première demi-finale Anderson - Isner dont on se rappellera surtout de la durée (6h36, 24-22 au 5e set) et de l'importance qu'elle a eu ensuite dans le changement de règle que Wimbledon allait adopter l'année suivante.
Lorsque Novak Djokovic et Rafael Nadal débutent leur duel, ce vendredi 13 juillet, peu après 20h, sous le toit du Centre Court, ils savent déjà qu'ils n'ont que 3h d'autonomie en raison du traditionnel couvre-feu décrété à 23h à Londres. De fait, ils quitteront les lieux à 23h02, alors que Djokovic vient de virer en tête 2 manches à 1 à l'issue d'un tie break haletant lors duquel Nadal obtient en vain 3 balles de sets.
La suite, disputée le lendemain sous un toit resté fermé (en vertu du règlement que Djokovic souhaite voir appliqué), monte encore d'un cran. Dans le 5e set, le Serbe – qui n'a plus joué de finale du Grand Chelem depuis l'US Open 2016 - frôle la "cata" à 4-4, 15-40. Mais c'est lui qui finit par conclure après un marathon de 5h15, soit la 2e plus longue demi-finale de l’histoire de Wimbledon… après celle de la veille. De loin la plus belle, aussi.

14. Rafael Nadal - Dominic Thiem

US Open
Edition : 2018
Tour : Huitième de finale
Vainqueur : Rafael Nadal (Espagne)
Adversaire : Dominic Thiem (Autriche)
Score : 0-6, 6-4, 7-5, 6-7(4), 7-6(5)
Âmes sensibles, évitez de regarder les images de ce Nadal-Thiem, notamment la dernière partie… Vous pourriez être choqués par la violence sanguinolente des coups portés tout au long de ce combat de boxe de 4h49. Et vous pourriez avoir de sacrés frissons sur la fin de ce match achevé au bout de la nuit, peu après 2h du matin. Le record de la night session la plus tardive à New York serait tombé à coup sûr si le 1er set n'avait pas duré que 24 minutes, le temps pour Nadal d'encaisser une roue de bicyclette, seulement la quatrième de sa carrière en Grand Chelem.
Mais le réveil de l'Espagnol est brutal, autant que l'est le reste d'une partie truffée de rebondissements. Thiem, irréel de puissance (74 coups gagnants), sert pour le 3e set, qu'il finit par perdre. Nadal, très porté vers le filet (56 montées) sert lui deux fois pour le 4e set, qu'il finit par perdre.
Logiquement, l'affaire se conclut donc au bout d'un 5ème set lors duquel aucun break n'est constaté, même si Rafa dispose de trois cruciales occasions d'affilée à 5-5. Dans un "money time" au niveau de jeu frisant l'indécence, l'Espagnol finit par faire craquer son rival en allant chercher au filet un point crucial à 5 points partout au jeu décisif. Derrière sur la balle de match, Thiem s'effondre et dévisse un "vilain" smash.
Nadal, lui, sort vainqueur mais paiera ses efforts en demi-finale…

13. Stan Wawrinka - Novak Djokovic

Roland-Garros
Edition : 2015
Tour : Finale
Vainqueur : Stan Wawrinka (Suisse)
Adversaire : Novak Djokovic (Serbie)
Score : 4-6, 6-4, 6-3, 6-4
2015 est peut-être la plus belle édition de ces dix dernières années à Roland-Garros. Elle a débouché sur le sacre le plus étonnant de la période. La seule fois, depuis 2005, où la Coupe des Mousquetaires a échappé à Rafael Nadal, Roger Federer et Novak Djokovic. Enfin, surtout au premier. Stan Wawrinka a donc eu l'immense mérite de se frayer un chemin jusqu'au palmarès. Et il ne l'a pas volé. Le Vaudois a d'abord dominé en trois sets Federer en quarts, avant de survivre à une demie étouffante sous la canicule en quatre sets et près de quatre heures contre Tsonga. Mais son vrai chef-d'oeuvre, Stan l'avait, comme souvent, gardé pour la finale.
Face à un Djokovic alors en quête de son premier titre à Paris, objectif devenu obsession, Wawrinka va sortir une partition d'anthologie. S'il cède le premier set, il récite ensuite son tennis de rêve, symbolisé par une statistique : il termine avec 60 coups gagnants, le double de Djokovic (30). A l'image de la balle de match, un dernier revers imparable et "wawrinkesque". Il manque peut-être à cette finale un soupçon de dramaturgie pour figurer plus haut encore. Mais elle est à nos yeux la plus belle finale de la décennie sur la terre battue de la porte d'Auteuil. Belle, elle le fut jusqu'à sa cérémonie protocolaire, avec les larmes de Djokovic, provoquées par l'ovation du Chatrier.

12. Novak Djokovic - Roger Federer

Wimbledon
Edition : 2014
Tour : Finale
Vainqueur : Novak Djokovic (Serbie)
Adversaire : Roger Federer (Suisse)
Score : 6-7(7), 6-4, 7-6(4), 5-7, 6-4
Cette finale 2014, c'est d'abord une histoire de reconquête. Roger Federer relève la tête après une année 2013 bien compliquée, à l'issue de laquelle beaucoup lui indiquaient la porte de sortie. Sois raisonnable, Roger, il est temps d'arrêter les frais. L'homme de Bâle se hisse en finale d'un Majeur pour la première fois depuis deux ans. On l'a un peu oublié, mais Djokovic, sans s'être éloigné du top niveau, traverse lui aussi une période de disette. Il n'a plus gagné de Grand Chelem depuis un an et demi. "J’ai perdu quatre finales de Grand Chelem en deux ans. Ce n’est pas facile à encaisser", concède Novak.
A l'échelle de l'histoire, cette finale 2014 restera probablement moins marquante que celle de 2019 entre les mêmes acteurs, sur la même scène. Mais sur un strict plan esthétique, elle lui fut pourtant supérieure. C'est même une des plus belles finales de Grand Chelem de la décennie. Tout simplement. Un superbe combat, oui, mais teinté de raffinement, ce qui ne gâte rien.
Globalement un peu au-dessus de son adversaire, Djokovic aurait pu, aurait dû s'imposer en quatre sets. Il le fera en cinq. Tant mieux, car l'incroyable rush de Federer dans la 4e manche, quand le Suisse, qui n'avait pas pris une seule fois le service de son adversaire jusqu'alors, signa trois breaks et de suite en sauvant au passage une balle de match, a conféré à cette finale sa dimension épique. Poussé au set décisif, Nole aurait pu coincer. Mais rien, ni les doutes des mois précédents ni l'abnégation de Federer, n'allaient le faire plier. Ce jour-là, Djokovic est redevenu le Djoker... et numéro un mondial. Il allait le rester deux ans et demi, lors de la période de domination la plus prolifique de sa carrière. Tout avait (re)commencé à Wimbledon le 6 juillet 2014.
Quant à Federer, après cette courte défaite, que n'a-t-on entendu, à commencer par cette rengaine de la décennie : "Il vient sûrement de laisser passer sa dernière chance de gagner un Grand Chelem". Il en a gagné trois de plus depuis et, cinq ans après ce morceau de bravoure, à presque 38 ans, il était encore en finale de Wimbledon, face à ce même Djokovic. Et il passera plus près encore de la victoire.

11. Rafael Nadal - Grigor Dimitrov

Open d'Australie
Edition : 2017
Tour : Demi-finale
Vainqueur : Rafael Nadal (Espagne)
Adversaire : Grigor Dimitrov (Bulgarie)
Score : 6-3, 5-7, 7-6(5), 6-7(4), 6-4
En 2017, exactement comme en 2009 (contre Fernando Verdasco), Rafael Nadal remporte une titanesque demi-finale de l'Open d'Australie qui n'a qu'un seul "défaut" : celui d'être disputée juste avant une finale en cinq sets contre Federer, donc d'être logiquement un peu éclipsée par celle-ci.
Bien que moins "événementielle", cette demi-finale, dont le niveau ne fait qu'augmenter au fil de ses 4h56, est pourtant un monument en termes de suspense, d'intensité et de niveau de jeu. Ultra-offensif, le Bulgare, qui contrôle enfin les insondables ressources de sa formidable panoplie, inscrit 79 points gagnants contre seulement 45 à son adversaire.
Mais Nadal finit par s'en sortir en faisant du Nadal : c'est-à-dire en posant son cœur, ses tripes et tout le reste sur le court, notamment alors qu'il est au bord du gouffre au 5ème set, à 3-4, 15-40. Un revers gagnant et un enchaînement coup droit/volée le tirent de ce mauvais pas, salué par un "vamos" tonitruant à faire s'envoler les mouettes qui survolent la Rod Laver Arena à la nuit tombée.
Deux jeux plus tard, l'Espagnol s'allonge, face contre terre, comme s'il avait gagné le tournoi. Malheureusement pour lui, il reste encore un match, et pas contre n'importe qui…
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