L'Argentine n'abdique pas

L'Espagne devra attendre pour soulever un nouveau Saladier d'argent. Idéalement placée après les victoires de Rafael Nadal et David Ferrer vendredi lors des deux premiers simples, elle n'a pu conclure lors du double samedi. Comme face à la France en demi-finales, la paire composée de Fernando Verdasco et Feliciano Lopez n'a pas été à la hauteur. C'est clairement le point faible des Ibères. Leur double est aussi peu fiable que leurs leaders en simple sont forts. C'est dire à quel point il n'est pas faible... David Nalbandian et Eduardo Schwank n'ont eu aucun mal à prendre le dessus. Ils ont retardé l'échéance et maintenu l'Argentine dans cette finale en moins de deux heures.

C'était la toute première association entre les deux Gauchos en Coupe Davis. Ils n'avaient évolué qu'une seule fois ensemble sur le circuit, à Bâle, il y a de cela plus de trois ans. Mais ils ont donné l'impression de jouer ensemble depuis des lustres. Dans ce double où aucun des quatre protagonistes n'avait joué la veille en simple, David Nalbandian s'est affirmé en véritable leader. Il a joué juste et a parfaitement assumé son rôle d'inspirateur. Un leader, c'est bien ce qui manque à la paire espagnole, dont l'avenir devra être mis en question l'année prochaine.

Feliciano Lopez est un bon joueur de double, mais Verdasco est passé complètement au travers samedi. Son début de deuxième set, notamment, a été apocalyptique. En panne de confiance après être sorti du Top 10 en avril, le Madrilène a multiplié les bourdes et a fini par fracasser sa raquette de rage dès le deuxième set. Il s'est réveillé trop tard, en fin de troisième manche. Le mal était fait et les Argentins n'ont plus eu qu'à serrer le jeu pour conclure ce match. Encore une fois, c'est Nalbandian qui a éteint le début d'incendie en écartant d'un ace la balle de debreak qui aurait permis aux Espagnols de revenir à trois partout.

L'Espagne reste néanmoins en position de force. C'est d'un miracle en trois actes dont l'Argentine a besoin, et elle n'a accompli que la partie la plus simple de son impossible mission. Rappelons que personne n'a réussi à remporter la finale après avoir perdu les deux premiers matches depuis... 1939. Tito Vasquez, le capitaine argentin, se retrouve maintenant face à un dilemme. Qui alignera-t-il dimanche en début d'après-midi, face à Rafael Nadal? Juan Martin Del Potro, ou David Nalbandian? Del Potro est son numéro un, mais il a joué près de cinq heures vendredi. Quoi qu'il en soit, face à un Nadal qui n'a perdu qu'une seule fois en 67 rencontres au meilleur des cinq sets sur terre battue, la tâche sera particulièrement complexe, pour l'un ou pour l'autre. Le mriacle reste encore à accomplir pour l'Argentine.