L'Autriche s'accroche

"Comme un avion sans ailes" chantait Charlélie Couture, grand amateur de tennis et ami de Yannick Noah. Ce samedi dans le hangar 3 de l'aéroport de Vienne, la paire Michaël Llodra et Julien Benneteau a manqué d'énergie pour échapper à la défaite. Face à une association inédite, Jürgen Melzer et Olivier Marach, les Français ont mis longtemps à trouver leurs marques avant de céder dans l'engagement.

Si la France n'a jamais perdu un match à l'extérieur après avoir mené 2-0 le vendredi, la pression des grands matches de Coupe Davis risquent de tomber soudainement sur les épaules des deux vainqueurs de la veille, Gilles Simon et Jérémy Chardy. Après le soulagement et les bonnes surprises, voici le temps de la mobilisation pour Guy Forget et les siens.

Jürgen Melzer et Olivier Marach n'avaient jamais joué ensemble en Coupe Davis. Olivier Marach, 12e mondial de la spécialité, laissait toujours sa place à un plus grand joueur de double encore : Julian Knowle, absent cette fois-ci. Pourtant, dès les premiers jeux, les deux joueurs se sont montrés plutôt à l'aise dans la coordination de leurs schémas tactiques. Les Français, hésitants dans leur placement, ont ainsi concédé logiquement la première manche.

Avec un Melzer à peine moins approximatif, les Autrichiens auraient pu emballer le match en trois sets, mais Jürgen n'a pas joué beaucoup mieux que la veille, lors de sa défaite devant Jérémy Chardy. Médiocre au service, il s'est appliqué à varier son jeu plutôt qu'à se montrer décisif. Ce "service minimum" a coûté un set à son équipe.

Côté tricolore, c'est Llodra qui a joué les Melzer. Solide au service mais souvent en-deçà de la moyenne dans ses interventions, il n'a pas joué le rôle attendu de pilier. Courageux et volontaires après avoir encaissé un break au début de la troisième manche, les Bleus ont progressivement laissé les Autrichiens prendre le match à leur compte mentalement. "On doit concrétiser certaines balles de break. Au final, ce sont plein de petites choses accumulées", a déclaré Guy Forget. J'ai essayé de les stimuler. Il ne fallait pas se laisser dicter le jeu. On a été parfois un peu timide, naïf aussi."

Julien Benneteau s'est montré plutôt performant pour un joueur qui évolue avec une douleur au poignet et qui n'avait pas joué à ce niveau depuis le mois d'octobre 2010. Il a tenté d'insuffler la révolte dans le quatrième set, mais Llodra n'a pas réussi à se transcender. Il a raté toutes les occasions de revenir au score à 2-4, et c'est lui qui a commis les erreurs fatales sur les derniers jeux. Melzer s'est amélioré, Llodra a joué avec de moins en moins d'intensité. La dynamique a changé d'équipe, il faudra que Gilles Simon et Jérémy Chardy serrent le jeu pour ne pas vivre une nouvelle désillusion. En Serbie aussi, la France menait 2-1 après le double.