Coupe Davis - Goffin, Tsonga : Deux patrons et des questions

Clair et Net. La première journée de ce France-Belgique a accouché d'un scénario on ne peut plus limpide, avec une confirmation et beaucoup de questions en suspens. La confirmation, c'est le gouffre qui sépare le numéro un de chaque équipe et le numéro deux adverse. David Goffin, contre Lucas Pouille, et Jo-Wilfried Tsonga, face à Steve Darcis, se sont promenés vendredi. Deux matches autoritaires, presque en mode miroir : trois sets secs et pas une seule balle de break concédé. Un partout, balle au centre, donc.

La supériorité des deux leaders a rendu ce premier acte bien peu haletant et c'est le regret de cette journée sans piment, un peu fadasse à mon goût. Heureusement, le meilleur est sans doute à venir. Il y a en effet de très bonnes raisons de penser que le deuxième acte, samedi, à savoir le double, comme le troisième, en une ou deux scènes, dimanche, seront d'une autre nature. Et a priori d'un autre intérêt, car l'équilibre des forces en présence sera tout autre.

La vraie bonne nouvelle de ce score de parité au tiers du combat, c'est qu'il nous offre l'assurance d'un duel entre Jo-Wilfried Tsonga et David Goffin dimanche. Celui-là devrait valoir le détour. Goffin est à un niveau stratosphérique en ce moment, mais Tsonga, dans ces conditions de jeu, et devant son public, sera un client. Il y a tout pour que ce soit le clou du spectacle tennistique de ce week-end, même s'il ne marquera pas forcément le dénouement de la finale. Reste que c'est la seule affiche restante dont on connait avec certitude le nom des acteurs. Pour le reste...

Qu'il s'agisse du double samedi ou de l'éventuel cinquième match décisif dimanche en cas d'égalité à 2-2, tout reste ouvert. Surtout du côté français, d'ailleurs. Prenons le double, d'abord. Goffin ou pas Goffin chez les belges ? Tsonga ou pas Tsonga chez les Bleus ? Personne n'a fermé la porte à quoi que ce soit vendredi soir. Goffin s'est dit prêt à jouer. Tsonga aussi.

Du côté des capitaines, même discours : "David est une option", a évoqué Van Herck. "Jo est une possibilité", a répondu Noah.

Attendez-vous à pas mal de rumeurs d'ici demain midi et l'officialisation des deux paires. Il faudra scruter de près les entrainements matinaux. Mais pour être tout à fait honnête, je serais surpris de ne pas voir Goffin sur le court samedi et encore plus étonné de ne pas y retrouver Tsonga. Ces deux-là maitrisent trop leur sujet pour que leur capitaine respectif les laisse de côté pour ce troisième point qui risque de peser très, très lourd à l'heure des comptes.

Plus que jamais, Goffin et Tsonga détiennent donc les clés de cette finale mais si le saladier doit se jouer sans eux dans un cinquième match étouffant, Yannick Noah risque de gagner quelques cheveux blancs supplémentaires. Steve Darcis sera là, lui, c'est une certitude. Et il adore ce type de match. Jamais il n'a perdu en Coupe Davis dans un match décisif. Mais qui serait face à lui ? Lucas Pouille, comme le voudrait la logique ? Franchement, on ne miserait pas notre PEL dessus. C'est évidemment une possibilité mais au vu de ce qu'il a montré, et surtout de ce qu'il n'a pas montré à Lille, que ce soit en demi-finale face à la Serbie ou vendredi contre Goffin, rien n'est garanti.

C'est là que le choix de Noah d'avoir intégré Richard Gasquet dans son groupe de quatre pourrait prendre tout son sens. Un cinquième match en Coupe Davis, plus encore en finale, ce n'est pas tant une affaire de technique, ni même de physique, que de mental. Non que Gasquet offre une garantie totale mais Pouille est apparu si tendu en Coupe Davis ces derniers temps qu'il ne sera pas forcément l'homme de cette situation hors normes. Pour peu que Gasquet sorte un gros double samedi... Mais nous n'en sommes pas là. Ce France-Belgique n'a pas encore dévoilé ses plus beaux atours. L'apéro a été expédié vendredi. Pour mieux savourer le plat de résistance et le ou les desserts dimanche.