Sous l'ombre de Nadal

COUPE DAVIS - FINALE

ARGENTINE - ESPAGNE (21 au 23 novembre à Mar Del Plata)
NB: A noter que le tirage au sort des affiches de la finale se fera jeudi.

L'Espagnol Feliciano Lopez a beau relativiser la situation, l'absence de Rafael Nadal plombe l'ambiance à l'heure de jouer la finale de Coupe Davis en Argentine. "Même avec Rafa, les Argentins seraient favoris, assure le 31e joueur mondial, ils jouent à la maison, devant leur public et ils ont la main sur tour : choix des balles, de la surface... Sans lui, bien sûr, ce sera encore plus dur. Mais malgré tout, je pense que nous sommes compétitifs."

La configuration de l'épreuve, sa spécificité veut que les leaders ne sont pas toujours aussi importants que prévus. Combien de matches décisifs joués et gagnés par des remplaçants ou des N.2 transformés pour quelques heures en porte-flambeaux ? Le problème pour L'Espagne, c'est que Rafael Nadal n'est pas un leader comme les autres. Le réservoir de joueurs hispaniques dans le Top 20 et Top 50 est impressionnant, un peu à l'image de la France, avec l'avantage, et plus précisément cette fois-ci le désavantage d'avoir un joueur hors-norme.

En l'an 2000, l'Espagne remportait sa première Coupe Davis grâce au talent de son nouveau crac de l'époque, Juan Carlos Ferrero et de l'exploit de la paire Juan Manuel Balcells/Alex Corretja face à des Australiens trop dépaysés sur la terre battue de Barcelone. En 2004, après une revanche perdue en Australie, le duo majorquin Carlos Moya/Rafael Nadal avait porté haut les couleurs hispaniques sur le cratère du Stade olympique de Séville. Depuis cette campagne, Nadal est devenu le héraut logique de l'équipe. Son patriotisme et son attachement à l'épreuve étaient déjà acquis. Son statut exceptionnel sur le circuit, confirmé cette saison par sa place de N.1, font de lui un épouvantail pour n'importe quel joueur.

En Espagne, on retient surtout que l'équipe n'a jamais perdu en sa présence... Depuis son premier match, une défaite face au Tchèque Jiri Novak, au premier tour de l'édition 2004, Nadal n'a plus perdu un simple et n'a perdu aucune rencontre. Les trois défaites de l'Espagne sur ces quatre dernières années, contre la république Slovaque (1er tour 2005), conter le Belarus (1er tour 2006) et les Etats-Unis (Quart de finale 2007), ont été subies sans "Rafa". "Indépendamment de ma participation, ce sera un gros match entre des joueurs qui vont tout donner", disait récemment Nadal. "Personne n'est imbattable", ajoutait sans ironie celui qui a battu l'année dernière le record de victoires sur terre battue (81). En France, on dirait que c'est de la méthode Coué...

C'est d'ailleurs la finale elle-même qui a perdu de son éclat depuis le retrait du Majorquin. La scène était pourtant parfaite : l'Argentine forte d'un joueur incomparable, David Nalbandian, et d'un des meilleurs joueurs de la nouvelle génération, Juan Martin Del Potro, reçoit le nouveau N.1 mondial avec sa famille. D'un côté, l'association de l'expérience, du talent pur et de l'ambition, l'attente d'un premier titre animation toute une nation, le tout enchâssé dans un stade bouillant, et de l'autre, LE joueur de l'année.

Celui qui a réalisé le formidable doublé Roland-Garros-Wimbledon ayant déclaré forfait pour cause de tendinite (genou), la planète se retrouve avec un duel, certes intéressant mais moins passionnant entre deux joueurs diminués par des blessures sévères au pied (Del Potro et Nalbandian) et des joueurs en perte de vitesse (Ferrer, Verdasco ou Lopez). Il faut se souvenir de la fameuse "magie de la Coupe Davis" pour imaginer un cinquième match en cinq sets entre Marcel Granollers et Agustin Calleri. Le suspens vaudrait alors toutes les affiches entre Top 10...

Juan Martin DEL POTRO
David NALBANDIAN
Jose ACASUSO
Agustin CALLERI

Capitaine : Alberto MANCINI

David FERRER
Fernando VERDASCO
Feliciano LOPEZ
Marcel GRANOLLERS

Capitaine : Emilio SANCHEZ