Tsonga les pieds sur terre

La terre battue pourrait être un mauvais souvenir pour Jo-Wilfried Tsonga. Surtout en Coupe Davis. C'est pourtant avec une envie et une ferveur intactes que le leader du clan français engagera la rencontre des quarts de finale de Coupe Davis face à Ryan Harrison vendredi à midi dans le cadre magique du Monte-Carlo Country Club à Roquebrune. Pourtant, le dernier match du 6e joueur mondial sur cette surface s'était soldé sur un échec cuisant en demi-finales de Coupe Davis face à Rafael Nadal dans les arènes de Cordoue en septembre dernier (0-6, 2-6, 4-6). Une défaite sans appel qui avait stoppé net une énorme envie de pousser le Majorquin dans ses retranchements, voire de devenir le deuxième joueur après Robin Söderling à battre le sextuple vainqueur de Roland-Garros dans un match au meilleur des cinq manches sur terre battue.

Cette première déconvenue dans un match à enjeu en Coupe Davis n'a pas traumatisé le leader français, plus à l'aise sur surface rapide, qui avait avoué être "passé sous un rouleau compresseur". Et c'est presque avec joie qu'il remet les pieds sur cette surface. "Je me sens bien, mieux que jamais ! En même temps, sur terre battue, j’ai toujours l’impression de me sentir mieux que jamais, a précisé JWT qui rejouera sur terre pour la première fois depuis l'épisode andalou. "Quoi qu’il arrive, je pense que je vais faire un bon match car c’est la Coupe Davis. J’aime cette ambiance et cette atmosphère." Le ton volontairement guilleret ne laisse transpirer aucune pression concernant sa première sortie face à Ryan Harrison contre qui il n'a encore jamais joué. La surface ocre ne sera pas un problème, même si le début de saison ne s'est joué quasiment que sur dur.

"Je pars un peu dans l’inconnu, mais pas tant que ça. C’est un joueur que j’ai vu évoluer ces derniers mois sur le circuit. (...) Il peut être fougueux et jouer le feu. J’ai eu son âge. Je sais comment c’est", a commenté Tsonga en vieux briscard en évoquant ce jeune adversaire qui jouera son premier match à enjeu en Coupe Davis face à lui vendredi. "On est capable de faire beaucoup de choses avec de la volonté. J’ai été dans sa situation, il y a quelques années. Je sais que ce n’est pas facile à gérer émotionnellement. Cela pompe beaucoup d’énergie.Ce serait une grosse erreur d'avoir un excès de confiance. Mon leitmotiv va être l’humilité, justement. Je vais essayer de le prendre tout de suite à la gorge et ne pas le laisser penser que je vais être laxiste sur le court. Dès le début, il va falloir que je lui montre que je vais être là du premier au dernier point."

Fort de douze victoires en Coupe Davis en quatorze rencontres (simple et double confondus), Tsonga se souvient certainement de sa première rencontre en Coupe Davis en Roumanie au 1er tour en février 2008. Fraîchement finaliste de l'Open d'Australie, il avait alors dominé un autre vieux briscard, Andrei Pavel, en quatre manches (6-7, 6-4, 6-4, 6-4). De haut de ses 19 ans, Harrison ne rêve que de réaliser pareil début, même si ce 66e mondial au coup droit ravageur n'a encore aucune victoire référence sur terre, si ce n'est ce premier match remporté en Coupe Davis face au Suisse Michael Lammer en février (7-6, 7-6). Alors non, la terre battue ne sera pas un problème pour Tsonga. Au contraire, lui qui compte 60% de victoires sur cette surface dans sa carrière (27 victoires pour 18 défaites) sait que sur dur, ses deux combats qui s'annoncent auraient été forcément différents.