Yannick Noah après le forfait de Gaël Monfils : "Pour nous, c'est un choc"

Décapitée. L'équipe de France a perdu en moins d'une semaine ses deux principales têtes d'affiche en simple pour aller défier la Croatie en demi-finale de la Coupe Davis. Le forfait de Jo-Wilfried Tsonga, dont la blessure au tendon rotulien l'avait contraint à abandonner face à Novak Djokovic en quart de finale de l'US Open, était une première mauvaise nouvelle. Mais celui de Gaël Monfils, mercredi, à deux jours des premiers simples, sonne comme une petite catastrophe. "Pour nous, c'est un choc", a admis Yannick Noah en annonçant la nouvelle à Zadar.

Celle-là, il ne l'avait visiblement pas vue venir. "C’était surprenant, il avait l’air en forme et puis en rentrant à l’hôtel, il avait fait un faux mouvement. Il s’était fait mal à un genou. C’est gênant, c’est très gênant", a admis le capitaine tricolore sur le site de la FFT, qui perd là son incontestable leader. Revenu dans le Top 10 au classement ATP, Monfils traversait la période la plus faste de sa carrière. "On comptait sur notre demi-finaliste à l’US Open en plein forme", regrette-t-il.

Mardi, Noah assurait pourtant que tout allait bien, que Gaël Monfils était en pleine forme et qu'il n'avait "aucun bobo". 24 heures plus tard, le genou récalcitrant du Parisien l'a donc mis hors-jeu. "Il est arrivé tard et a pris une journée de récupération, raconte Noah. L’idée, c’était qu’il tape tranquillement hier (mardi), qu’il pousse un peu aujourd’hui (mercredi) pour se mettre dans le match. Il s’est trouvé qu’hier, ça allait à l’échauffement et puis quand il est arrivé sur le court, il s’est plaint, il avait mal au genou. On a fait des tests avec le docteur, mais ça n’allait pas très bien. On lui a donné sa matinée mais à midi, ça n’allait toujours pas. Donc, il fallait prendre une décision."

La décision, c'est donc son forfait et Gaël Monfils a d'ores et déjà quitté Zadar. Résultat, c'est Richard Gasquet qui se retrouve aligné en simple aux côtés de Lucas Pouille. Mardi, Noah estimait que le Biterrois n'était pas candidat aux simples, au vu de sa forme précaire et de son absence de résultats depuis le début de l'été. Mis devant le fait accompli, le capitaine a changé de discours. "Richard est prêt, assure-t-il désormais. On a beaucoup travaillé avec Richard. Il avait déjà beaucoup travaillé et là, on l'a poussé pas mal."

Dans son malheur, Noah a de la chance. Il est le seul capitaine de Coupe Davis à pouvoir perdre un N.8 et un N.12 mondial et aligner quand même deux membres du Top 20 en simple. "La force de l’équipe, c’est qu’on a sept, huit joueurs : cinq, six joueurs de simple et deux équipes de double de haut niveau, a-t-il rappelé mercredi. C’est ça notre force. On a une équipe compacte. Si un ou deux joueurs font défaut, on a toujours une bonne équipe." Mais si personne ne doute de la qualité intrinsèque de Richard Gasquet, il est en revanche légitime de se demander s'il est en mesure de porter l'équipe de France vers la finale, alors que Noah lui-même prétendait le contraire 24 heures auparavant.

Mais le capitaine n'a de toute façon plus le choix des armes. Il va se battre avec celles dont il dispose encore. Et il veut croire qu'elles pourront suffire. "Les saisons sont longues, les joueurs sont blessés, ils abandonnent, a-t-il encore dit. Ce sont ceux qui survivront qui gagneront. Donc on va se bagarrer, on va donner tout ce qu’on a et j’ai vraiment espoir qu’on gagne cette rencontre. Bien sûr je suis déçu mais je n’ai pas le temps de m’appesantir. Mon travail c’est d’envoyer de l’énergie." Il en faudra. Peut-être plus encore que d'habitude...