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Cette fois, il faudra plus que la bonne étoile du capitaine

Laurent Vergne

Mis à jour 22/11/2018 à 18:06 GMT+1

COUPE DAVIS - En finale pour la deuxième année consécutive, la France a bénéficié lors des deux dernières campagnes de circonstances souvent très favorables. Au point que certains ont commencé à comparer la bonne étoile de Yannick Noah à la réussite supposée de Didier Deschamps. Mais cette fois, c'est une Croatie redoutable et complète qui se présente en face. Finis les coups de pouce du destin.

Yannick Noah à Villeneuve-d'Ascq, avant la finale de Coupe Davis France - Croatie

Crédit: Getty Images

L'équipe de France de football est devenue championne du monde cet été et beaucoup ont glosé sur l'apport extérieur d'un coup de pouce du destin, d'une bonne étoile au-dessus de son sélectionneur, Didier Deschamps. De la "chatte à DD" à la "chatte à Yannick", il n'y a pas loin. Dans un autre registre, le capitaine de l'équipe nationale de Coupe Davis a lui aussi bénéficié d'une bonne dose de réussite depuis son retour aux affaires, dont l'intensité a culminé au cours des deux dernières campagnes.
En 2017, la France a remporté la Coupe Davis pour la première fois depuis 2001. Un exploit ? Pas franchement, puisque, pour parvenir à ses fins, elle n'a pas battu en simple un seul joueur classé parmi les 40 premiers mondiaux. Tour après tour, les têtes d'affiche adverses se sont écartées du chemin tricolore, de Kei Nishikori à Andy Murray en passant par Novak Djokovic. Cette année, rebelote, notamment en demi-finale, où les Bleus devaient croiser le fer avec l'Espagne de Rafael Nadal, devenue celle de Roberto Bautista Agut après le forfait de dernière minute du Majorquin.
Yannick Noah lors du double de France - Espagne en Coupe Davis 2018

La Croatie plus dense et plus complète qu'en 2016

Après avoir expédié l'Espagne orpheline de sa superstar (et diminuée plus encore par la blessure de Pablo Carreno Busta en cours de week-end...), Cap'tain Noah s'était amusé de tout ça. "Vous vous parler de ma chatte ?, avait-il lancé. J'ai lu tout ça... Moi, on m'a toujours dit qu'il fallait saisir sa chance, alors j'en profite au max. Mais, non, ce n'est pas que de la chatte."
Revoilà donc la bande à Noah en finale pour la deuxième année de suite, avec la possibilité d'offrir à la France un nouveau Saladier d'argent, le dernier sous sa forme historique avant le démantèlement de l'épreuve. Mais cette fois, pas de "bonne étoile" en perspective. L'an dernier, les Français avaient affronté une demi-équipe belge en finale, avec un joueur en pleine bourre, David Goffin, mais un effectif trop faible par ailleurs. La Croatie dispose elle aussi d'un top joueur en la personne de Marin Cilic, mais aussi d'un second rôle largement digne d'un premier, Borna Coric, et d'une paire de double compétente.
Les Croates sont les derniers à avoir vaincu les Français en Coupe Davis. C'était il y a deux ans, en demi-finale, et il est légitime de penser que cette Croatie-là est, sur le papier en tout cas, plus forte et plus complète que celle de Zadar en 2016. Les Tricolores vont certes bénéficier de l'avantage du terrain cette fois et ils ont eu tout le temps nécessaire pour préparer au mieux ce rendez-vous, mais le saut qualitatif qui leur est demandé apparait tout de même colossal. La France n'a pas joué une équipe aussi dense depuis la finale 2014 contre la Suisse (encore un cran au-dessus de la Croatie avec Federer et Wawrinka) et chacun se souvient comment cela s'était fini.

Deux exploits requis en simple

Un malheur ne venant jamais seul, les Bleus, eux, n'ont jamais paru aussi faibles individuellement. Pour la première fois depuis des lustres, ils vont se présenter sans un seul joueur du Top 30. Le classement ne fait et ne dit certes pas tout de la qualité d'un joueur, notamment dans le cas d'un Tsonga qui a quitté pour la première fois depuis plus d'une décennie les vingt premiers mondiaux non pas sur un manque de performance, mais sur blessure. Reste que cela en dit assez sur les situations respectives de Lucas Pouille et Tsonga, l'un ayant globalement très mal joué en 2018 et l'autre quasiment pas. Deux problèmes de nature différentes, mais deux problèmes quand même.
Jo-Wilfried Tsonga et Yannick Noah à Villeneuve-d'Ascq, avant la finale de Coupe Davis France - Croatie
En face, Cilic, même s'il n'a pas franchement flambé au Masters ni dans cette fin de saison (5 victoires, 7 défaites depuis l'US Open), est une valeur sûre, ancrée depuis un moment maintenant sur les cimes du tennis mondial. Borna Coric, lui, est un joueur en pleine confiance et en pleine progression, désormais aux portes du Top 10. Or il faudra gagner au minimum deux simples pour que Noah et les siens conservent leur trophée. Deux exploits, rien de moins.
Si l'équipe de France, dans ce contexte, vu ses limites actuelles et la force supposée de l'adversaire, parvient à s'imposer, il faudra saluer la performance. Ni chatte à Yannick ni bonne étoile, ce sera un petit tour de force. A moins que... A moins que Cilic ou Coric ne soient victimes d'un souci quelconque. A leur place, on serait prudent, dès fois que l'animal préféré des patrons de sélections tricolores ne repointe son nez du côté du stade Pierre-Mauroy...
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