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Jérémy Chardy plutôt que Lucas Pouille ? "Un choix très compliqué", avoue Yannick Noah

Laurent Vergne

Mis à jour 22/11/2018 à 22:59 GMT+1

COUPE DAVIS - Yannick Noah a encore sorti un joker de sa manche en titularisant Jérémy Chardy plutôt que Lucas Pouille pour la journée de vendredi. Le Palois sera opposé à Borna Coric pour lancer cette finale face à la Croatie. Le capitaine tricolore s'est appuyé sur ce qu'il a vu au cours du stage préparatoire. Une prise de risque, mais Noah n'a aucun doute.

Jérémy Chardy, Lucas Pouille et Yannick Noah lors du tirage de la finale de la Coupe Davis 2018

Crédit: Getty Images

Tout au long de ses différents mandats de capitaine, Yannick Noah aura manié l'art du contre-pied. Qu'il s'agisse d'aligner un gamin de dix-huit ans nommé Fabrice Santoro en 1991 face à l'Australie, ou de tenter un pari complètement dingue la même année en finale avec Henri Leconte, à la titularisation de Thierry Champion contre la Suisse en 1992 ou, plus près de nous, au choix de la paire Herbert-Gasquet l'an passé en double quand tout le monde attendait Mahut-Benneteau, il s'est toujours fié à son instinct. Et à la vérité du moment. Rebelote ce week-end pour sa der.
Pour cette finale France – Croatie, la (grosse) surprise du chef se nomme donc Jérémy Chardy. 40e mondial, le Béarnais se retrouve propulsé numéro un de l'équipe au détriment de Lucas Pouille, pourtant décisif lors de cette campagne 2018. A 31 ans, Chardy n'a disputé que six rencontres de Coupe Davis en simple. Mais ça n'a pas refroidi Noah. "J'ai pensé que, pour l'équipe, le mieux était de débuter avec ces deux joueurs-là (Chardy et Tsonga), a-t-il expliqué vendredi. Notre chance, la force de notre équipe, c'est d'avoir la possibilité d'aligner trois joueurs de simple différent. J'avais trois joueurs pour deux places, vraiment."
L'équipe de France avant la finale de la Coupe Davis 2018

Pouille : "Non, ce n'est pas un moment compliqué"

Le "cocu" de vendredi se nomme donc Lucas Pouille. Le mieux classé du lot et celui qui a assumé un rôle de leader tout au long de cette campagne, notamment face à l'Italie en quarts de finale et contre l'Espagne en demie. Et si sa saison s'est avérée terne, Pouille a peut-être joué son meilleur tennis dans le contexte si particulier de la Coupe Davis. Tête rentrée dans les épaules et casquette sur la tête lors de la cérémonie, il a encaissé le coup, que l'on imagine assez rude pour lui. Mais dans ses mots, il n'en a rien montré. "Non, ce n'est pas un moment compliqué, jure-t-il. Comme je le dis à chaque fois, on est une équipe, on a fait un stage, tous très bien joués et il faut choisir."
"Il y a un choix à faire et je ne dis pas qu'il est simple, celui-ci était même plutôt très compliqué", confirme Yannick Noah. Mais rien n'est gravé dans le marbre, comme il l'a rappelé : "Lucas est prêt à entrer à tout moment." Fidèle à lui-même, le capitaine s'est basé sur ce qu'il a eu sous les yeux. "On a fait des exercices, on a joué des matches, on a fait des tests et Jérémy a été très performant, dit Noah. Je pense que c’est un très bon joueur, avec un potentiel énorme. Je suis content qu'on ait pu passer autant de temps à travailler certaines choses que, peut-être, il n'a pas l'habitude de travailler."
Le fait qu'aucun joueur disponible, ni Pouille, ni Tsonga, ni Chardy, n'ait obtenu des résultats significatifs ces derniers temps a fini de le convaincre de s'appuyer uniquement sur ce que la préparation lui a révélé. Jérémy Chardy, lui, se sent prêt. Il ne s'est pas pointé au début de cette préparation avec un rôle de remplaçant en tête. "Je ne me suis pas posé cette question, confie l'intéressé. A partir du moment où tu fais partie du groupe, tu as ta chance donner tout chaque jour. On l'a tous fait. Je ne pensais pas à jouer ou à ne pas jouer, mais juste à me préparer au mieux. Après, Yannick prend la décision."

Krajan a senti le coup venir

Chardy est aussi le seul, dans ce groupe, à avoir déjà battu Cilic et Coric sur terre battue (l'an dernier à Monte-Carlo), même s'il n'y accorde pas une importance démesurée. "C'est toujours bien d'avoir des repères, je peux peut-être m'appuyer sur ce que j'avais fait tactiquement, juge-t-il. Maintenant, c'est une finale, la Coupe Davis, c'est très différent. Et je ne dois pas seulement me concentrer sur eux, mais d'abord sur moi. Mais je suis prêt, et j'ai hâte d'y être."
Ce sera un énorme défi pour lui, car même s'il estime que c'est "un match comme un autre", ce sera forcément un rendez-vous spécial dans sa carrière. Qui plus est en ouverture. Il devra gérer beaucoup de choses, dont une charge émotionnelle comme il n'en a jamais connu.
Jérémy Chardy et Marin Cilic avant la finale France - Croatie de la Coupe Davis 2018
Les Croates, eux, débuteront donc cette finale face à un joueur qu'ils n'attendaient pas forcément. Encore que. Si Marin Cilic s'est dit "un peu surpris" de voir Chardy préféré à Pouille, Zeljko Krajan, lui, a senti le coup venir, en bon connaisseur des habitudes de son homologue français. "Honnêtement, assure le capitaine croate, je ne suis pas surpris du tout. Yannick aime sortir des jokers de sa poche, il ne regarde pas les classements. Pour certaines raisons, depuis qu'on sait que Monfils, Simon et Gasquet ne seront pas là, je sentais venir que Jérémy allait jouer. Puis il a un bon bilan en Coupe Davis en plus." Le joker Chardy est donc posé sur la table. Reste à voir s'il peut se muer en atout maître dès vendredi contre Borna Coric.
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